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Professeur El Hadji Niang (Chef du service Radiologie du Chu) : « L’hôpital Le Dantec est un mouroir»

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Professeur El Hadji Niang (Chef du service Radiologie du Chu) : « L’hôpital Le Dantec est un mouroir»
* Nous avons la preuve que le directeur touche des heures supplémentaires (600 mille la première année, plus de 1 million la deuxième) alors qu’il n’en a pas droit

* Il y a une fille de salle qui touche 900 mille

* Beaucoup d’argent a été investi dans le secteur de la santé et dépensé dans des futilités

L’hôpital Aristide Le Dantec est un mouroir. L’aveu du chef du service Radiologie de ce Centre hospitalier universitaire. Le Professeur El Hadji Niang sort ainsi de sa réserve à la suite du sit-in tenu récemment dans l’enceinte de l’hôpital pour lui reprocher de faire une concurrence déloyale à l’établissement public de santé. Dans l’entretien qu’il nous accordé, le professeur d’université parle de cabale montée contre sa personne. Et de pointer un index accusateur sur le directeur de l’hôpital à propos duquel il dit détenir des preuves que lui et certains de ses collaborateurs perçoivent des heures supplémentaires alors qu’ils ne font pas partie des ayants droit. Le spécialiste en imagerie médicale, par ailleurs président de la Ligue des consommateurs du Sénégal, est également revenu sur tous les autres maux qui gangrènent la gestion de Le Dantec.

Wal Fadjri : Un sit-in a été tenu récemment dans l’enceinte de l’hôpital Le Dantec au cours duquel il vous a été reproché de faire une concurrence déloyale à l’établissement public de santé. Que répondez-vous à ces critiques ?

Professeur El Hadji Niang : D’abord, je tiens à préciser que ce n’est pas le personnel du service radiologie de l’hôpital qui a tenu cette manifestation. Ce sont des syndicalistes dont le porte-parole n’officie même pas dans l’hôpital. Le personnel du service de radiologie n’a jamais posé de problème. Nous tenons régulièrement des réunions avec le personnel. Et s’il y a des choses à me reprocher, ce n’est pas sur la place publique qu’il le fera.

Ce syndicat a peut-être des raisons non avouées de fomenter des choses et d’ourdir des plans contre ma personne. Mais qui vivra verra. Cette démarche est critiquable, car ces syndicalistes sont de connivence avec la Direction de l’hôpital. C’est dommage que ce directeur sème la zizanie dans l’hôpital, en montant une frange de syndicalistes contre ma personne, sous prétexte qu’il y aurait des problèmes entre lui et moi.

Wal Fadjri : Quels sont ces problèmes ?

Professeur El Hadji Niang : Ces problèmes sont liés à la marche de l’hôpital. Ce qui est dommage, c’est que le directeur ne voit pas d’un bon œil les critiques que nous formulons sur la marche de l’hôpital. Il pense que c’est sa personne qui est visée lorsque nous lui envoyons des courriers ayant trait à la bonne marche de l’hôpital. Or, en tant que technicien de santé, nous nous battons pour des principes et non contre des individus. Lorsqu’il y a des problèmes de bonne gouvernance et d’administration à l’hôpital, nous nous devons de tirer la sonnette. A fortiori si ces problèmes relèvent de notre service : service d’aide au diagnostic, services chirurgicaux. Nous avons le droit de lui écrire avec des ampliations au Conseil d’administration comme à la tutelle, c’est-à-dire le ministère de la Santé.

Si le directeur de l’hôpital prend pour des attaques personnelles ces correspondances au point de monter des coups fourrés contre nous, c’est dommage. Il ne comprend pas réellement ce qu’est l’administration.

Wal Fadjri : Assiste-t-on à une cabale montée contre votre personne ?

Professeur El Hadji Niang : Absolument. Ce qui est invraisemblable, c’est de dire qu’untel essaie de mettre en panne les machines dans le service. Comment pourrais-je mettre les machines en panne alors que l’hôpital a un major qui s’en occupe. Et le major ne peut cautionner cela. Je ne suis pas seul dans le service et je ne vois pas comment ses autres agents peuvent assister à une mise en panne volontaire des machines. Je me demande quel intérêt avons-nous à mettre les machines en panne. Quand les gens vont jusqu’à faire de pareilles calomnies en parlant de détournement de malades, c’est une aberration. Comme tout professeur, je fais des activités privées. La loi nous le permet, en dehors comme dans l’hôpital. Les malades que nous recevons dans le privé, ne veulent pas venir à l’hôpital. Ce qui veut dire que nous ne pouvons pas concurrencer l’hôpital. Les malades que nous recevons à l’hôpital, n’ont pas les moyens de venir dans le privé, malgré tout, nous les recevons. Nous sommes tenus d’assister des personnes en danger. Nous sommes également tenus, en tant que Sénégalais, d’aider chaque fois que cela est possible. Nous sommes tenus par notre sacerdoce.

En ce qui me concerne, j’ai été le premier chef service à demander au directeur précédent, le Colonel Massamba Diop, d’ouvrir un bureau de vente de tickets dans mon service et de mettre un vigile devant la porte pour assurer la transparence. Ce dernier ne laisse passer que les gens qui disposent d’un ticket. Je lui ai même demandé de mettre une caisse au niveau de la radio. Cette caisse ne dépend pas de moi. Tout le monde le sait, elle dépend de l’agence comptable. Nous avons un billetteur qui dépend de la Direction de l’hôpital.

Personnellement, je ne suis pas en contact avec les malades. Je m’occupe d’interpréter les clichés que les techniciens ont fini de traiter. Comment pourrais-je mettre les machines en panne alors que, moi-même, je ne touche pas aux machines. Un médecin radiologue, un professeur de surcroît, on le compare à un architecte dans un sentier. Il ne va pas faire du coffrage ni de la maçonnerie. Je n’ai pas le droit de toucher aux machines, car ces machines sont sous contrat. Et à Le Dantec, c’est la société Certec qui assure la maintenance de ces machines. Parler de mettre les machines en panne relève même de l’hérésie. La radiologie fait entrer beaucoup d’argent à Le Dantec. Nous faisons entrer un minimum de 1 million à 1 million 200 mille francs Cfa par jour. Ce qui fait à peu près dans l’ordre de 500 millions par an, au moins. Les motivations que l’hôpital paye, tournent autour de 500 millions. Rien que la radiologie sert à payer les motivations de l’hôpital. Un scanner revient à 300 millions de francs. Aujourd’hui, l’hôpital devrait être capable de diminuer les tarifs de ce scanner, car chaque année, ce scanner rapporte 500 millions, son prix d’achat est amorti pour qu’on puisse faire passer ces tarifs de 40 mille francs à 20 ou 25 mille francs.

A l’hôpital, quand je viens le matin, je fais un staff. Ensuite, je donne un cours avec mes collaborateurs, en plus de la revue et les activités intellectuelles. Nous transmettons également du savoir aux étudiants de la Faculté de médecine. L’essentiel du personnel dans les hôpitaux est fourni par l’université. Ce sont les Cs, les professeurs, les médecins, les internes… Et il faudrait d’ailleurs féliciter les Cs qui font l’essentiel du travail et que l’hôpital ne paye pas.

‘Une bonne partie du matériel dans les hôpitaux est commandée sans que l’on ne soit associé. C’est ainsi qu’au niveau du service de radiologie, on nous a livré des appareils qui n’ont jamais fonctionné’

Wal Fadjri : Vous avez évoqué des problèmes de gestion dans l’hôpital. Quels sont-ils ?

Professeur El Hadji Niang : Ces problèmes se situent au niveau de la passation des marchés, du choix des priorités. Nous nous intéressons aux problèmes de bonne gouvernance, de gestion et de transparence dans les hôpitaux. Nous refusons d’ailleurs que l’Etat s’engage à payer aveuglément la dette hospitalière. Et le Premier ministre l’a, lui-même, dit. Il faut que la dette hospitalière fasse l’objet d’un audit.

Une bonne partie du matériel dans les hôpitaux est commandée sans que l’on ne soit associé. On nous livre des appareils sans pour autant nous consulter au préalable. C’est ainsi qu’au niveau du service de radiologie, on nous a livré des appareils qui n’ont jamais fonctionné. Je n’ai pas vu le cahier de charges, mais il me revient de droit, en tant chef de service, de dire que cet appareil n’est pas bon. Ces appareils sont livrés dans des conditions telles qu’on se demande même si c’est du neuf. Ces matériels n’ont jamais fonctionné.

Nous avons un onduleur acquis à 30 millions et je ne sais sur quelle base. Et cet onduleur n’a jamais fonctionné. Depuis trois ans, je le signale. Aujourd’hui, cet onduleur roule dans le vide. Les pannes du scanneur proviennent du fait que l’onduleur ne marche pas jusqu’à présent.

A cela s’ajoute une table télécommandée qui est une vache laitière. Tous les ans, on met quelque 15 à 20 millions et cette table de marche jamais. L’année dernière, on a acheté un tube, des cartes, mais cela ne marche pas. Les fils ont été bouffés par les souris. Une véritable vache laitière entretenue pour passer des marchés. Depuis trois ans, nous n’avons pas d’examens spéciaux en radiologie à Le Dantec. Et le manque à gagner est énorme. J’ai demandé qu’on achète une nouvelle table qui coûte 30 à 50 millions.

Je ne suis pas d’accord sur cette manière de gérer. Et je l’ai clairement signifié au directeur de l’hôpital. S’il prend cela pour des attaques personnelles c’est son problème.

Un autre problème de gestion que nous décrions cerne le Plan Sésame. C’est un décret présidentiel. On ne peut refuser le scanner à une personne du troisième âge qui bénéficie d’une couverture de par la loi. Le directeur se lève un bon jour pour dire que les personnes du troisième âge payent le scanner. J’ai fait une opposition formelle à cela. Le scanner coûte 40 mille francs. Et des pères de famille m’ont fait savoir qu’ils gagnent par trimestre la somme de 38 mille francs.

Parmi les problèmes qui nous opposent, il y a le fait que l’hôpital est administré comme une maison. Des agents sont renvoyés du jour au lendemain, et remplacés par d’autres le mois d’après. Le directeur ne prend même pas la peine de demander au chef de service si les gens renvoyés sont utiles ou non. Beaucoup de magouilles sont instaurées par le directeur dans cet hôpital, de façon qui n’est pas élégante.

Un de mes agents est allé faire de la radiologie de manière clandestine au centre de santé de Ouakam. Cela avait même occasionné le viol d’une femme et l’affaire avait été portée en justice. Le sachant, j’ai automatiquement mis cet agent à la disposition de la direction. Et je ne sais pas pourquoi la direction voudrait couvrir cet agent. Nous sommes dans un Chu. Tout ce qu’on demande, c’est que les patients y reçoivent des soins dans de bonnes conditions. Le directeur n’a pas à faire la loi dans l’hôpital.

Wal Fadjri : Vous parlez de magouilles. Nos confrères du Quotidien en ont fait état récemment dans une de leurs éditions en ce qui concerne les heures supplémentaires. Etiez-vous au courant ?

Professeur El Hadji Niang : C’est vrai que nous avons lu dans le Quotidien l’affaire des 200 ou 250 millions d’heures supplémentaires. Nous félicitons ce travail d’investigation du Quotidien Et le journal a fait savoir que le directeur et même ses collaborateurs touchaient à ces heures supplémentaires. On peut citer son agent de presse et le chef du personnel, malgré le démenti lu dans les colonnes du Quotidien. Or, le directeur n’a pas droit à ces heures supplémentaires. Et moi-même, je détiens les preuves comme quoi le directeur de l’hôpital touche des heures supplémentaires. La première année, il a touché dans l’ordre de 600 mille francs. La seconde année, il a reçu plus d’un million et quelques d’heures supplémentaires. Le chef du personnel aussi touche des heures supplémentaires. Nous détenons les preuves aussi.

D’ailleurs, en tant que président de la Ligue des consommateurs, nous félicitons l’Agence de régulation des marchés publics. Nous invitons également les services compétents de l’Etat, notamment la Cour des comptes, l’Inspection générale d’Etat à procéder aux audits des hôpitaux et de regarder le problème des heures supplémentaires et de savoir qui en a droit. Rendez-vous compte qu’il y a une fille de salle qui touche 900 mille francs. Je voudrais bien. Mais à condition qu’elle ait assuré non seulement les heures réglementaires, ensuite supplémentaires. Mais je regrette qu’à côté, il y ait un Cs qui fait un travail énorme et qui n’en a pas droit. Le Cs monte la garde sans être payé. Il n’est pas nourri par l’hôpital. Il y a lieu donc de reconsidérer les ayants droit à ces heures supplémentaires.

Cet état d’impunité est grave pour le personnel. Les gens vont même jusqu’à défier le président de la République. Ce dernier a solennellement demandé que le travail bien fait soit récompensé et que les fautifs soient sanctionnés. C’est grave que l’impunité soit érigée en règle comme ça, dans ce pays.

Wal Fadjri : Mais avez-vous saisi la tutelle pour lui fournir ces preuves que vous détenez sur les heures supplémentaires du directeur de l’hôpital Le Dantec ?

Professeur El Hadji Niang : La tutelle sera saisie. La Ligue des consommateurs du Sénégal ainsi que d’autres associations de consommateurs seront informées. Avec Me Massokhna Kâne de Sos Consommateurs, nous comptons user de tous les droits pour que cette affaire soit tirée au clair. Au Sénégal, les hôpitaux sont malades. Et des gens ne peuvent pas se permettre de détourner, d’y piller les deniers publics.

‘Aujourd’hui, Le Dantec ne remplit plus les conditions requises pour recevoir des malades. C’est un mouroir. On ne peut pas y soigner les malades’

Wal Fadjri : Parlant du fonctionnement des hôpitaux, un de vos collègues, en l’occurrence le Pr Baye Assane Diagne, a dit que le Dantec est un village hospitalier. Partagez-vous ce point de vue ?

Professeur El Hadji Niang : Le Pr Baye Assane Diagne ne dit que la réalité. Tout le monde connaît son franc-parler. Dans les hôpitaux, certaines personnes se battent quotidiennement pour offrir des soins adéquats aux patients. Aujourd’hui, Le Dantec ne remplit plus les conditions requises pour recevoir des malades. C’est un mouroir. On ne peut pas y soigner les malades.

Quand le directeur de l’hôpital dit au ministre de la Santé qu’il a fait un bénéfice de 800 millions, je dis que c’est un scandale, une insulte à la Nation. Il a énervé tout le monde. Comment, dans un hôpital d’indigents qui prescrit aux malades de l’alcool, du coton, où le malade achète même son kit opératoire et où on n’arrive pas à opérer correctement les malades, on peut faire un bénéfice. D’autant que, parce que les salles suintent de partout, les malades sont hospitalisés dans des conditions inimaginables. Si bénéfices il y a, pourquoi ne peut-on même pas acheter un scanner de 30 à 50 millions.

Je ne sais pas où il a appris la gestion. Mais, ses 800 millions de bénéfice, c’est une insulte aux Sénégalais. La rentabilité d’un hôpital ne se situe pas dans les bénéfices. Le premier bénéfice d’un hôpital, c’est de calculer le nombre de malades qu’il soigne pendant une journée et de diminuer progressivement le nombre de morts. Malheureusement, les Sénégalais dans leur majorité ne vont à l’hôpital que pour avoir des espoirs de vie. Et ils y dépensent leurs fortunes sans être soignés.

Wal Fadjri : Ne seriez-vous sur la même longue d’onde que le Professeur Cheikh Tidiane Touré, quand il soutient qu’il n’y a pas de Chu au Sénégal ?

Professeur El Hadji Niang : Un Chu est un centre de recherche et de formation. Comment on peut faire de la recherche dans un hôpital où le minimum n’existe pas ? A certaines heures, on ne peut pas avoir une numération formule sanguine parce qu’il n’y a pas de réactifs. Comment peut-on faire de la recherche dans un service où les rats bouffent les documents ? Un centre de recherche digne de ce nom dispose d’un minimum. Mais ici les malades arrivent à développer des complications que nous ne voyons plus dans les hôpitaux sérieux. Malgré cela, Le Dantec est un excellent centre d’enseignement. Les médecins et autres spécialistes sont obligés d’acheter leurs outils de travail. Nous ne faisons pas d’échographie depuis trois mois. Depuis dix ans, nous utilisons le même appareil qui est, technologiquement, obsolète. Comment pourrait-on faire des enseignements avec cet appareil ? Les étudiants s’y trompent dans leur interprétation.

En tant qu’enseignant, nous avons la grande responsabilité de dénoncer ce qui se passe, pour ne pas être complice. Face à ces conditions, on est même quelque part en train de tromper les étudiants. Aujourd’hui, on ne fait que du scanner, de l’interprétation et de la littérature. Encore que le scanner est obsolète et on y travaille comme on peut. C’est un scanner à deux barètes. Or, dans les Chu dignes de ce nom, les scanners sont au moins de 65 barètes.

Beaucoup d’argent a été investi dans le secteur de la santé. Mais cet argent est dépensé dans des futilités. On a laissé de côté ce qui est nécessaire pour les malades. Les gens ont acheté ce qu’il ne fallait pas acheter. Personne ne pourrait réformer les hôpitaux s’ils continuent de fonctionner de la sorte. Le Dantec est une grosse machine où il n’y a que des problèmes.

Wal Fadjri : Allez-vous continuer à travailler dans ces conditions à Le Dantec ?

Professeur El Hadji Niang : J’ai demandé à être affecté dans un autre hôpital. Aujourd’hui, je suis plus que jamais prêt à quitter cet hôpital pour me mettre au service d’une autre institution de santé, quel que soit le lieu, pour continuer à servir les populations. La déontologie, l’éthique et la morale ne me permettent plus de travailler dans cet hôpital. Ma conscience professionnelle ne permet plus de travailler à Le Dantec. J’ai demandé une audience au ministre de la Santé dans laquelle je lui demande de suspendre, dans les meilleurs délais, mes activités au niveau de cet hôpital.

Avec des partenaires, je suis en train même d’étudier des actions plus concrètes. Quitter, démissionner de l’hôpital Le Dantec n’est pas contraire à la morale. Nous travaillons dans des conditions presque indignes de l’exercice de la médecine. Je n’exclus pas de démissionner demain de Le Dantec parce que les conditions de travail ne permettent plus d’être au service du malade. Si je n’arrive pas à être muté ailleurs, je ne manquerai pas de démissionner.

Wal Fadjri : En dix ans d’alternance, nous avons eu dix ministres de la Santé. Comment analysez-vous cette instabilité institutionnelle ?

Professeur El Hadji Niang : Le Sénégal a beaucoup de ministres. Comment peut-on faire la politique de ses moyens et lutter contre la pauvreté avec autant d’emplois budgétivores ? Pour moi, cette instabilité institutionnelle n’est pas tellement importante. L’essentiel, c’est qu’il y ait une continuité dans l’administration. Ce qu’il ne faut pas permettre, c’est que chaque ministre vient changer qui il veut, nomme qui il veut à n’importe quel poste. Le ministère de la Santé est un vieux ministère qui dispose de gens très compétents, rompus à la tâche. C’est ainsi que nous avons perdu des gens de très grande qualité comme Mame Abdoulaye Guèye, l’ancien directeur des établissements de santé publique qui connaît très bien le milieu hospitalier. Les politiques passent, mais l’administration reste. Il faut respecter les curricula.

Ce qui est arrivé dans cet hôpital, c’est que le directeur a été nommé sans l’aval de la Commission médicale d’établissement. Il nous a été balancé alors qu’il était toujours en formation. Ce qui est inadmissible pour la gestion d’un hôpital comme Le Dantec.

Wal Fadjri : Quel est le combat de la Ligue des consommateurs en tant que président de cette association ?

Professeur El Hadji Niang : La Ligue des consommateurs soutient toutes les bonnes actions qui ont été faites pour la transparence dans ce pays. Nous félicitons la Cour des comptes et l’Agence de régulation des marchés pour le travail qui a été fait. Nous demandons aux autorités compétentes d’appliquer la loi et de sanctionner les gens responsables de détournement. Il faut que la transparence règne dans les hôpitaux. Nous interpellons l’Etat, les établissements de santé ainsi que les usagers. Nous demandons l’audit de la dette hospitalière.



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