C’est un appel solennel que le Président Abdoulaye Wade a lancé hier à Dakar en fin de matinée, en direction de la communauté internationale, des bailleurs de fonds et autres donateurs, pour qu’une attention plus soutenue soit accordée au financement des activités de lutte contre le paludisme. C’était lors de l’ouverture de l’atelier régional de quatre jours sur le Programme Renforcé de Lutte Contre le Paludisme en Afrique, organisé par la Banque Mondiale et qui se tient au Méridien Président.
Le Chef de l’Etat, le Président Abdoulaye Wade qui a présidé à l’ouverture de l’atelier régional a souligné que les financements de la lutte contre le paludisme devront privilégier plusieurs actions. Il a cité entre autres, l’accès aux nouvelles molécules de traitement à base de dérivés d’artémisinine, mais aussi de la disponibilité et l’accessibilité des moustiquaires imprégnées, sans oublier une lutte antivectorielle intelligente et agressive. Il a aussi encouragé dans la même mouvance, une meilleure coordination de l’appui des partenaires au développement aux stratégies nationales de lutte contre le paludisme pour une meilleure efficacité des interventions.
Définissant la stratégie détaillée du programme renforcé de lutte contre le paludisme qui vise à atteindre les objectifs d’Abuja et au-delà ceux du Millénaire pour le Développement ; et qui vient aussi compléter les efforts déjà consentis par les pays avec l’appui des partenaires au développement, le Président Abdoulaye Wade a décliné l’option prise par le Sénégal. À en croire ses propos, le Sénégal a opté résolument pour une politique de réduction de la pauvreté traduite à travers le document de stratégie de réduction de la pauvreté qui a été approuvé et qui a atteint le point d’achèvement en 2004 avec la stratégie de croissance accélérée. Pour le Président A. Wade, le secteur de la Santé compte sur les ressources additionnelles, en même temps qu’il réoriente ses actions pour cibler davantage les groupes vulnérables tout en ayant comme objectif à terme, la réalisation des objectifs du Millénaire pour le Développement. Tout comme le Sénégal qui a opté pour une politique d’éradication de la pauvreté, le Chef de l’Etat Abdoulaye Wade a invité les membres de l’Atelier Régional à traquer le paludisme, mieux à l’éradiquer. « Il faut une attitude guerrière pour combattre le paludisme ; il faut mener une véritable guerre contre ces microbes, (…) ; C’est le combat du siècle à gagner », dira-t-il en substance.
Bilan des actions menées
Le plan stratégique 2006-2010 du programme national de lutte contre le paludisme intègre selon lui, le contexte nouveau et s’articule, tout en reconduisant les mêmes objectifs en termes de réduction de la mortalité des mères et des enfants, autour de nouvelles stratégies. Ces nouvelles stratégies sont dictées selon le Chef de l’Etat par la nécessité de compter sur les communautés et les collectivités décentralisées pour renforcer les performances en matière de lutte contre le paludisme. Évoquant la rencontre du jour, Abdoulaye Wade a noté qu’elle était un lieu de rencontre où les principaux partenaires et gouvernements impliqués dans la lutte contre le paludisme dans la région africaine pourront faire le bilan de leurs activités, échanger leurs expériences et convenir de stratégies novatrices allant dans le sens du partenariat mondial en faveur de l’initiative « Faire reculer le paludisme ». Le Chef de l’Etat a aussi insisté sur le lourd fardeau économique que constitue le paludisme en Afrique subsaharienne, du fait qu’il constitue un facteur d’aggravation de la pauvreté dans le continent.
Tout en assurant l’engagement de son gouvernement à soutenir toutes les initiatives qui seront prises pour faire reculer le paludisme et pour l’atteinte des objectifs escomptés. Il a aussi encouragé une meilleure coordination de l’appui des partenaires au développement aux stratégies nationales de lutte contre le paludisme pour une meilleure efficacité des interventions.
Leadership de Wade
M. Madani M. Tall, Directeur des Opérations pour la Banque Mondiale a pour sa part salué l’engagement du Chef de l’Etat Abdoulaye Wade pour le développement socio-économique de l’Afrique en général et la lutte contre le paludisme en particulier. Il a souligné le leadership du Chef de l’Etat qui a permis l’intégration de la lutte contre le paludisme dans le projet de gestion intégré des ressources en eau et de développement des usages multiples dans le Bassin du fleuve Sénégal. Un leadership qui a permis selon lui au Sénégal d’accéder à des ressources techniques et financières de nombreux partenaires au développement. Madani Tall a confirmé que la Banque Mondiale était prête à collaborer avec l’ensemble des partenaires clés pour partager les expériences, confirmer les engagements en faveur de la lutte contre le paludisme en Afrique, et renforcer les partenariats pour relever les défis qui ne manquent pas de se poser dans le cadre de cette lutte. Comme son prédécesseur, il a insisté sur l’importance d’assurer une coordination étroite entre les partenaires autour de plans nationaux orientés vers des résultats concrets au bénéfice des populations. Le représentant de la Banque Mondiale a souligné qu’il est indispensable d’assurer la disponibilité des ressources financières suffisantes tant de la part des gouvernements que des partenaires, sur une période suffisamment longue, afin que les objectifs d’Abuja soient atteints dans les délais impartis. Madani Tall a aussi noté la nécessité d’assurer un suivi en temps réel des engagements au niveau international et des indicateurs d’impact au niveau des pays.
Les travaux de l’atelier se poursuivront jusqu’au vendredi et permettront aux différents représentants des pays africains (subsahariens) de réfléchir sur des aspects essentiels de cette lutte contre le paludisme que sont : le renforcement du partenariat pour obtenir des résultats ; la lutte contre le paludisme, une priorité pour le développement de l’Afrique ; et l’accélération des efforts pour obtenir des résultats dans la lutte contre le paludisme.
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