RÉSULTATS DE L’OPÉRATION « COCAIR » : Près de 40 % des drogues saisies en Europe passent par les aéroports africains

Les résultats de l’opération « Cocair », de lutte contre le trafic de cocaïne par voie aérienne destinée à renforcer les contrôles en matière de lutte contre le trafic des stupéfiants dans 22 aéroports internationaux ont été présentés hier à Dakar par le Secrétaire général de l’Organisation mondiale des Douanes.

Le constat est quasi-général, près de 40 % des drogues saisies en Europe transitent par les aéroports d’Afrique, notamment celui de Dakar. Au Sénégal particulièrement, en trois ans, les saisies opérées par les douaniers ont montré l’intensité du trafic. Rien que pour la cocaïne, de 12 kg en 2006, il y a eu une hausse de saisie de 100 % en 2007 avec des quantités estimées à 24 kg, contre 30 kg en 2008. D’autres saisies ont été aussi opérées en 2008, notamment 4.695 kg de cannabis, 6.752 kg de hachis.

Le fléau grandissant de la drogue a poussé les pays concernés à saisir l’Organisation mondiale de la douane (Omd) afin de mener une opération conjointe dénommée opération « Cocair », qui était de renforcer les contrôles en matière de trafic dans 22 aéroports internationaux.

Le Sénégal a été le centre de coordination des opérations dans 15 pays africains dans la période du 8 au 14 décembre. Une action combinée très positive dont s’est réjoui le nouveau Secrétaire général de l’Omd, Kunio Mikuriya, qui vient de boucler sa première visite de travail depuis sa prise de fonction en juin dernier.

Hier au cours d’un point de presse à Dakar, le Japonais est revenu sur les retombées de cette opération de contrôle combiné dont les fortunes ont très diverses. Il a fait état d’importantes saisies de cannabis, d’héroïne, d’armes, d‘objets d’arts africains et surtout de capitaux avec des découvertes pour un total de 395 millions de Francs Cfa et qui pourraient avoir des liens avec des activités criminelles.

« Cocair », en grande partie financé par la Commission européenne, s’inscrit dans un projet plus vaste et durable de renforcement des capacités des administrations douanières et autres services compétentes en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants dans cette région et pour une période de 5 ans, rappelle M. Mikuriya.

« La coopération internationale favorisera les échanges de renseignements entre les services douanières », estime Kunio Mikuriya. Pour sa part, le directeur général des Douanes sénégalaises, Armand Jean-Jacques Nanga, a dit ce qu’il pense du « Cocair » : « seul on ne peut pas faire face à cette lutte qui est de longue haleine ; mais c’est avec la synergie des actions que l’on peut arriver à des résultats positifs ».

Et c’est dans cette perspective qu’il pourrait bien y avoir d’autres « Cocair ». L’opération a impliqué l’Omd, l’Union européenne, l’Organisation internationale de la Police criminelle (Oipc/Interpol) et l’Organisation des Nations unies de lutte contre la drogue et la criminalité (Onudc).