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Recrudescence du racisme et de la xénophobie à l’Université de Brasilia - Un incendie ravage les appartements d’étudiants sénégalais et bissau-guinéens

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Recrudescence du racisme et de la xénophobie à l’Université de Brasilia - Un incendie ravage les appartements d’étudiants sénégalais et bissau-guinéens
C’est un grave danger que courent les étudiants négro- africains inscrits à l’Université de Brasilia. Cette mégapole capitale de l’Etat fédératif du Brésil situé sur les plateaux intérieurs de cet immense pays d’Amérique latine abrite une grande université traditionnellement réputée accueillir des étudiants en provenance d’Afrique noire. Mais de plus en plus, ces étudiants africains, pour l’essentiel venus de l’Afrique de l’Ouest, vivent à la fois un véritable calvaire du racisme et pire, une peur bleue de perdre la vie. C’est en effet un grave incendie qui a été déclenché par des mains criminelles dans la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 mars dernier dans le campus social de cette université précisément et visant à liquider physiquement trois étudiants sénégalais et dix bissau-guinéens qui occupent à eux seuls l’immeuble. Il n’ya pas eu de blessés mais une très forte panique a gagné la communauté des étudiants africains de Brasilia. Des étudiants qui appellent au secours.

L’Universidade Federal do Paraná à Curitiba, première université du Brésil, fondée en 1912.Dans un document de compte-rendu des faits remis aux autorités de l’université de Brasilia, à la police et aux autorités fédérales brésiliennes tout court les deux principaux témoins de cet acte criminel qui sont des Bissau Guinéens du nom et de Luis Melo Co Luis et Adilton Fernandez Indi qui occupaient respectivement les chambres 106 et 112 ont fait un témoignage dramatique sur les évènements. « Ils ont mis le feu lâchement au moment où nous dormions. Nous n’avions pas eu la possibilité de nous défendre. Il s’en est fallu de peu pour que l’incendie vire au drame. Nous avons été obligés de sauter par la fenêtre du 1er étage et d’appeler au secours pour essayer de circonscrire le feu. Certaines de nos camarades étudiantes qui occupaient la chambre 207 ont, elles aussi, été obligées de sauter du 2ème étage. » révèlent les deux étudiants bissau-guinéens. Une étudiante sénégalaise témoin des faits raconte la peur au ventre : « le campus s’est réveillé avec des cris. Les quatre portes des quatre appartements où nous habitions ont pris feu. Ils ont en effet allumé les serviettes imbibées d’essence qu’ils avaient étalées tout le long au bas des portes avant de les coincer par des briques en ciment pour nous bloquer à l’intérieur et nous empêcher de sortir aisément.» Et cet acte a d’autant plus été prémédité, poursuit l’étudiante sénégalaise, que «les assassins avaient, deux jours avant leur acte criminel, vidé tous les extincteurs d’incendie du couloir des appartements pour qu’on ne puisse éteindre le feu»

Appel de détresse

Les premiers témoins (une huitaine d’étudiants) ont été entendus par la police dans la journée du vendredi 30 mars dernier. Des empreintes digitales ont été prélevées sur les extincteurs d’incendie. Et des experts sont en train de les étudier. Pour le moment, nous signale t-on, deux suspects sont déjà dans le collimateur des limiers. Il s’agit de deux étudiants de nationalité brésilienne vus sur place un peu avant l’incident. « Actuellement, nous avons très peur car l’administration de l’université a décidé de nous faire retourner dans nos appartements du campus or le danger est toujours réel. Nous demandons à ce que le gouvernement du Sénégal fasse quelque chose » a lancé une étudiante sénégalaise. « Ce que nous voulons c’est que l’Etat brésilien nous garantisse un minimum de sécurité pour pouvoir poursuivre nos études dans la sérénité » renchérissent les deux Bissau-guinéens.

Cet acte criminel n’a pas causé de blessés mais a créé une forte panique au sein de la communauté des étudiants africains. L’indignation a aussi été forte au sein de la communauté universitaire locale de même que dans la classe politique brésilienne dont des partis politiques de gauche comme celui du sénateur Cristovan Vuarque le PDT-DF et celui du député Aldo Rebelo le PC ont vigoureusement condamné ces actes odieux. Une réunion a même été tenue jeudi 29 mars autour du recteur de l’Université de Brasilia Tinoti Mothi Mullhollant entre une commission des représentants du congrès brésilien, du secrétariat spécial de la protection des races (SEPPIR) et l’association de lutte contre le racisme. Réunion à laquelle ont participé l’ex-recteur de l’Université de Brasilia, le président de la commission des relations extérieures de la mairie de Brasilia, l’ex-président de l’Union nationale des étudiants (U.N.E) et ces mêmes personnalités politiques de gauche ci-haut citées pour prendre des mesures punitives exceptionnelles à caractère coercitif. « Les fautifs seront ainsi systématiquement expulsés s’il s’avère que ce sont des étudiants »

Entre autres mesures visant à éradiquer la xénophobie et le racisme dans cette université considérée comme pionnière dans l’intégration raciale du fait de l’importance du nombre d’étudiants noirs admis chaque année dans cet établissement universitaire, les autorités de l’université de Brasilia ont décrété le 28 mars journée de l’égalité raciale pour commémorer la date de cette agression criminelle raciste. Du côté de l’ambassade du Brésil à Dakar on ne veut pas trop s’épancher sur cette affaire. Tout juste, signale t-on, qu’il ya « une note officielle qui a été communiquée au ministère brésilien des affaires étrangères de pour de plus amples renseignements et nous attendons la réponse de Brasilia », fait signaler le premier conseiller Cesar De Paiva Leite Filho. Quant à Dakar, aucune réaction officielle du ministère des affaires étrangères n’a encore été notée dans l’appel de détresse lancé depuis Brasilia par ces étudiants sénégalais en danger de mort.



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