Les ressources issues de l’émigration ne sont pas utilisées d’une manière rationnelle dans la région de Kolda. Une difficulté qui s’explique par le fait que les émigrés qui sont à majorité des analphabètes, n’ont aucune notion sur l’investissement à intérêt communautaire. Ils investissent tous dans le bâtiment. Ce qui a participé au changement du paysage villageois. Cependant, les priorités devraient être accordées au développement local qui pourra permettre à toutes les populations des villages ou des villes de bénéficier des retombées positives de l’émigration.
C’est dans ce cadre que l’Institut Panos, appuyé par l’Agence catalane de coopération, a organisé à Kolda, durant deux jours, un atelier sur le thème : ‘Gestion des ressources issues de l’immigration’. Une manière d’amener les Osc, les femmes, les jeunes et les élus locaux à changer de comportement et à réorienter les investissements dans d’autres secteurs. Selon Libasse Hanne, consultant à Panos, ‘ce que nous cherchons, c’est d’amener les journalistes et autres à voir l’immigration sous un angle plus positif. Ensuite de sensibiliser les émigrés sur la nécessité de réunir leur force dans une organisation pour mieux aider leurs parents restés au village’.
La région de Kolda fait partie des régions les plus pauvres du Sénégal. Malgré ses potentialités économiques énormes, elle est devenue une terre d’émigration et d’immigration. Aliou Diao, représentant la fondation espagnole et pur produit de l’immigration, est d’avis que ‘le bâtiment reste le principal indicateur de l’impact de l’émigration dans la région. Cependant, il urge d’organiser au mieux les émigrés pour des investissements plus conséquents au profit de la communauté’. D’autant que, selon Libasse Hanne, ‘l’accroissement du taux de transfert d’argent vers la localité constitue 30 à 38 % des budgets des ménages’. Des propositions d’orientation ont été faites par les participants pour rendre plus efficaces les actions des émigrés dans le cadre du développement local. Ensuite, il s’agit d’intégrer la problématique des migrations dans les stratégies régionales de développement. Et il urge, selon Libasse Hanne, ‘d’amener les autorités à connaître les processus migratoires régionaux pour mieux tirer profits des effets positifs et minimiser les effets négatifs des migrations des jeunes vers l’Espagne’.
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