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Revalorisation des salaires à l'Ipres: Comment les travailleurs se sucrent sur le dos des retraités

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Revalorisation des salaires à l'Ipres: Comment les travailleurs se sucrent sur le dos des retraités
Le niveau du salaire brut d’un chauffeur, d’un planton devrait bientôt dépasser 300 000 francs à l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal. Seulement, au même moment, celui des retraités est en moyenne de 12 500 francs par mois. Un scandale contre lequel s’élève la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal.

Les travailleurs de l’Institut de prévoyance retraite (Ipres) peuvent se frotter les mains : le Conseil d’administration de l’institution a décidé de revaloriser leur grille salariale. C’est ainsi que, si la mesure entre en application, un chauffeur de catégorie 7 devrait se retrouver avec un salaire brut de… 378 464 francs Cfa alors qu’un planton de la même catégorie aura droit à un brut de… 319 872 francs Cfa. Même une lingère devrait avoir un salaire brut qui titille les 300 000 francs. Ainsi il est un salaire brut de 301 696 francs Cfa pour une lingère de catégorie 5. Mais elle gagnera moins qu’un commis de classe qui plafonne à 367 220 francs Cfa. Tels sont les effets que produira la décision prise par le Conseil d’administration de dégager une enveloppe de 650 millions de francs la réactualisation de la grille des salaires.
‘Ceci est un scandale’, dénoncent les administrateurs de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal qui sont montés au créneau. ‘C’est à un scandale que nous assistons. Lorsque vous avez un chauffeur de catégorie 7 à 378 464 francs Cfa, un planton de la même catégorie à 319 872 francs Cfa, une lingère de catégorie 5 à 301 696 francs Cfa et un commis de classe à 367 220 francs, on peut se poser la question de savoir dans quel pays sommes-nous’, dénoncent-ils dans un document adressé au ministère de la Fonction publique, du Travail, de l’Emploi et des Organisations professionnelles. ‘Or, ces niveaux de salaire qui n’ont pas d’équivalent dans le tissu économique au Sénégal, vont induire une poussée revendicative forte sur l’ensemble des acteurs sociaux’, se plaignent-ils.

Les administrateurs de la Cnes sont d’autant scandalisés qu’ils constatent pour le regretter qu’avec cette réactualisation de la grille, ‘la masse salariale de l’Ipres dépassera les 2 milliards de francs Cfa pour un effectif de 200 agents alors qu’elle se situe à 2,1 milliards de francs Cfa à la Caisse de sécurité sociale (Css) pour un effectif de 350 agents. Ce qui signifie qu’un agent de l’Ipres sera payé 75 % de plus qu’un agent de la Css, institution pourtant unanimement reconnue comme un modèle de gestion, d’efficacité et de productivité’, poursuivent-ils. D’autre part, ces patrons membres de la Cnes se demandent s’il est moralement acceptable que les salariés d’une institution de retraite soient rémunérés avec autant de ‘largesse et de démesure’ lorsque le niveau des pensions des retraités est dérisoire et ne dépasse pas en moyenne 25 000 francs Cfa par bimestre, soit 12 500 francs par mois. Des raisons suffisantes qui poussent les représentants de la Cnes au Ca de l’Ipres à demander l’annulation de la résolution de l’institution relative à la mise en application de l’enveloppe de 650 millions concernant la réactualisation de la grille des salaires.

Mais il n’y a pas que le niveau exorbitant des salaires qui soulève l’inquiétude des administrateurs de la Cnes. Ces derniers soulèvent l’illégalité du protocole d’accord du 16 janvier 2007 pour s’opposer à l’application de cette mesure. ‘Le protocole d’accord daté du 16 janvier 2007 n’a aucune validité juridique puisque signé par deux représentants du bureau non mandatés et dont l’un n’est pas membre du bureau’, expliquent-ils. Et d’ajouter : ‘Par ailleurs, le document a été tenu secret par le Pca depuis la date de sa signature (le 16 janvier 2007) jusqu’à la réunion du bureau du 15 mai 2007 au cours de laquelle, dans les questions diverses, le Pca informe les membres du bureau sur la signature d’un accord entre la direction et les délégués du personnel pour l’augmentation des salaires et l’amélioration de grille des salaires. Une enveloppe de 650 millions a été allouée à cet effet. Notre représentant au bureau de l’Ipres était absent à cette réunion’. Ce qu’ils regrettent et déplorent le plus ici, c’est l’absence de contrôle. ‘La gravité dans cette affaire, c’est que les organes chargés de contrôler l’institution ne fonctionnent pas. A la réception de la demande d’annulation de la résolution du Ca, ce qui aurait dû être fait, c’est de déléguer une mission pour vérifier l’ensemble des assertions qui ont été dites.

Aujourd’hui, l’institution est en gouvernail libre. On retrouve une situation qui existait avant, dans laquelle un Pca et un directeur général font ce qu’ils veulent de l’institution. Ils décident librement du fonctionnement de la boîte. Pour nous, l’Ipres est en danger’, s’indignent-ils.

Autant de considérants qui poussent les représentants de la Cnes au Conseil d’administration de l’Ipres à demander que le ministère de la Fonction publique, du Travail, de l’Emploi et des Organisations professionnelles fasse opposition à la mise en application de la résolution du Conseil d’administration du 11 décembre 2007. Seulement voilà : ils n’ont pas été suivis par le ministère de tutelle qui, dans sa réponse, a estimé que les engagements de l’Ipres pour la revalorisation des salaires ne perturbent pas l’équilibre financier du régime et que les parties signataires du protocole étaient qualifiées pour le faire. Des explications que les administrateurs de la Cnes refusent d’accepter. C’est dire que la bataille est loin d’être terminée.



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