Le manque manifeste de volonté politique pour apporter des réponses concrètes à la hausse des prix des denrées et à la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs a fait l’objet hier, mercredi 07 mai, d’une sortie véhémente des membres de l’Intersyndicale des centrales. Au cours d’une conférence de presse organisée à la Bourse du travail de la Cnts pour faire l’évaluation de la fête du 1e mai 2008, le cartel des centrales regroupant la Cnts, la Csa, l’Udts et l’Uts a en effet vivement fustigé le faible engagement des pouvoirs publics et « le dilatoire patent » des organisations patronales pour répondre adéquatement aux préoccupations des travailleurs. Lesquels sont confrontés à un contexte général de précarisation de leurs conditions de vie du fait de l’envolée délétère des prix des denrées de première nécessité et des services de consommation courante comme de la dégradation constante de leur pouvoir d’achat. Et là où le bât blesse, ont affirmé les responsables de l’Intersyndicale des centrales parmi lesquels Modou Guiro de la Cnts et Mamadou Diouf de la Csa, c’est qu’au sortir de la cérémonie de remise des cahiers de doléances par les syndicats au chef de l’Etat, lors de la Fête du travail, aucune mesure dynamique allant dans le sens de la prise en charge diligente des préoccupations des travailleurs face à la crise n’a été annoncée par le Président de la République,. Cette absence de « message fort » venant de Me Abdoulaye Wade et permettant tant soit peu « de susciter l’espoir auprès des travailleurs », comme le dira Modou Guiro de la Cnts, a fini par conforter les membres de l’Intersyndicale des centrales sur le peu d’empressement de l’Etat sénégalais à satisfaire la plate-forme revendicative des organisations syndicales. Une plate-forme qui s’articule autour de cinq points dont la baisse des prix des denrées et services de première nécessité, la baisse de la fiscalité sur les salaires, l’augmentation généralisée des salaires dans le secteur privé, la baisse du coût du loyer et enfin la réforme de la loi sur la presse ou autre protection sociale des travailleurs journaliers.
ARRET GENERAL DU TRAVAIL
Face donc au faible engagement de l’Etat pour satisfaire la plate-forme des travailleurs et surtout face au « dilatoire » du patronat qui refuse ouvertement d’opérer à une augmentation généralisée des salaires dans le privé, l’Intersyndicale des centrales a proclamé sa détermination à poursuivre sans failles la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des masses laborieuses. Un plan méthodique d’action destiné à contraindre le gouvernement et les organisations patronales à accorder un meilleur sort aux revendications des travailleurs sera à cet effet exécuté par l’ensemble des syndicats regroupés au sein de la Cnts, de la Csa, de l’Udts et de l’Uts. Le point d’orgue du plan d’action devant comprendre des séries de conférences, d’assemblées générales sectorielles, de campagnes d’affichage et de mobilisation sociale au sein des entreprises, coïncidera avec une grève générale d’avertissement dès le 22 mai prochain. Tous les secteurs d’activités seront ainsi paralysés, ont indiqué les membres de l’Intersyndicale des centrales, si les pouvoirs publics ne prennent pas des mesures diligentes pour satisfaire la plate-forme à 05 points des travailleurs. En marge de la conférence de la presse, l’Intersyndicale des centrales a lancé un vibrant appel à l’Etat et à l’Intersyndicale de l’Enseignement pour l’ouverture diligente de négociations en vue de préserver l’école sénégalaise « de l’année blanche ». A ce niveau, les compagnons de Modou Guiro ont sommé le gouvernement d’entamer dans les plus brefs délais des concertations avec les syndicats d’enseignants, conformément à la recommandation du Chef de l’Etat lors de la remise des cahiers de doléances. Le cas échéant, l’Intersyndicale de l’enseignement se devrait de « faire preuve de dépassement et de surseoir à son mot d’ordre », comme l’a indiqué Mamadou Diouf de la Confédération des syndicats autonomes (Csa).
0 Commentaires
Participer à la Discussion