A chacun sa stratégie. C’est ce qui apparaît à la lecture des déclarations ou décisions belliqueuses entre le gouvernement et les syndicats. Après la mesure de diminution des salaires de tous les fonctionnaires, finalement levée, c’est l’Intersyndicale des centrales qui décline une batterie d’actions : une marche nationale et une grève générale dans un menu très pimenté.
Tout est fin prêt pour démarrer la conférence de presse. Il faudra plutôt patienter. Il n’y a pas d’électricité à la Maison Iba Ndiaye Diadji, siège de la Confédération des syndicats autonomes (Csa), pour faire des copies de la déclaration de l’Intersyndicale des centrales. «Voilà encore une raison de plus pour exprimer le ras-le-bol des populations», justifie le secrétaire général de la Csa et coordonnateur de l’Intersyndicale des centrales, Mamadou Diouf. Les bases d’une reprise du dialogue tant chantée restent encore à concrétiser.
Il était annoncé, lundi, à la sortie de la rencontre entre le Premier ministre et les syndicats que les pourparlers allaient se poursuivre. Ce sera, malheureusement, sans compter avec la détermination de l’Intersyndicale des centrales à lutter pour «une augmentation généralisée des salaires dans les secteurs privé, public et parapublic». Cela, en plus, au moment où l’on parle de réduction des salaires, même si la mesure ne concerne désormais que le président de la République, les ministres, les sénateurs, les députés et les hauts fonctionnaires.
Les syndicalistes, du moins certains d’entre eux, préparent la «riposte appropriée». Le 17 novembre prochain, la Cnts, la Csa, l’Udts et l’Uts, seront au front à travers une marche nationale contre «la vie chère et les menaces sur l’emploi», thème de leur conférence de presse d’hier.
Coup pour coup, la confrontation se profile, puisque les camarades de Mamadou Diouf vont, auparavant, le 8 novembre, convoquer une assemblée générale à la Bourse du travail de la Cnts pour clôturer par un dépôt de préavis de grève générale, le 20 de ce mois. Pour donner plus de succès à cette manifestation, l’Intersyndicale des centrales tend la main au Front unitaire.
Si l’on en arrive à cette situation de crise économique et sociale, estime l’Intersyndicale des centrales, c’est que «c’est le gouvernement qui a opté pour un train de vie dispendieux et ostentatoire». C’est pourquoi, conclut-elle, le gouvernement «ne peut, donc, pas nous demander d’assumer à sa place les conséquences de sa politique de gaspillage des ressources publiques». De toute façon, lit-on dans la déclaration des syndicalistes, «ces mesures (la réduction des salaires) d’un autre âge ne pouvaient pas masquer la profondeur de la crise et l’urgence d’ouvrir de larges concertations pour arriver à des solutions alternatives consensuelles». Sans quoi, avertissent ces centrales, il n’y a qu’un seul choix : la logique de confrontation.
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