Est-ce que la grève de l’intersyndicale et du front unitaire aura finalement lieu comme prévue ? La question mérite d’être posée. Parce qu’à en croire des sources proches du mouvement syndical, les leaders syndicaux sont en train de négocier avec l’Etat sur le dos des travailleurs des visas, des billets d’avion et des perdiems pour se rendre à Genève pour la rencontre annuelle du bureau international du travail (Bit). Une rencontre qui devait durer une dizaine de jours aux frais de l’Etat. Ce qui fait dire à notre interlocuteur que la démarche des leaders syndicaux est contraire à la lutte qu’ils mènent. Parce qu’ils ne peuvent pas paralyser le système scolaire pour dire non à la cherté de la vie et au train de vie élevé de l’Etat et au même moment négocier avec l’Etat des billets d’avion, des visas et des perdiems pour une dizaine de jours pour se rendre à Genève. Traditionnellement, seules quatre centrales syndicales : la Confédération des syndicats autonomes (Csa), la confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) et l’Union des travailleurs du Sénégal (Udts), se rendaient à Genève pour la réunion du Bit. Ce n’est pas parce que le patronat sénégalais et des délégations de l’Etat devaient aussi se rendre à cette rencontre. Ce qui va coûter des millions, voire le milliard au contribuable sénégalais, au moment où le pays connaît des difficultés de trésorerie énormes. Joint au téléphone, Mamadou Diop Castro, secrétaire général adjoint de l’Unsas, confirme l’information reçue en réunion de secrétariat de l’Unsas mardi dernier. Toutefois, il précise qu’officiellement, c’était la Cnts et l’Unsas qui partaient à cette réunion de Genève. Et les secrétaires généraux étaient dans les délégations. En réalité, explique Castro, la Cnts avait un délégué et l’Unsas allait en tant que conseiller. L’Unsas a toujours dénoncé cela et a toujours réclamé des élections de représentativité. Pour Castro, on ne peut pas exiger la réduction du train de l’Etat et amener 18 secrétaires généraux à Genève aux frais du contribuable sénégalais. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Pour lui, l’Etat veut créer la confusion. Il privilégie le népotisme et la corruption. Il cherche à manœuvrer, à domestiquer et à diviser le mouvement syndical.
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RISQUES D'IMPLOSION DE L'UNITÉ D'ACTION DES CENTRALES SYNDICALES : DIX-HUIT SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX NÉGOCIENT EN CATIMINI DES VISAS POUR GENEVE
Selon des sources proches du mouvement syndical, au moment où les syndicats exigent la réduction du train de vie de l’Etat, certains leaders syndicaux négocient avec l’Etat des visas et des billets d’avion pour que les 18 secrétaires généraux des centrales syndicales se rendent à la réunion annuelle du Bit à Genève prévue en fin mai. Une information confirmée par Mamadou Diop Castro, secrétaire général adjoint de l’Unsas. Non sans dénoncer cette démarche qui installe la confusion dans le mouvement syndical.
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