Depuis la disparition du Prophète Mouhamed (Psl), les Musulmans n’ont jamais su accorder leurs violons quant à sa succession. Ainsi, les Chiites et les Sunnites ont des appréciations différentes. Les premiers cités se réfèrent au testament du Prophète de l’Islam. Selon l’un d’eux, «Mouhamed (Psl) avait fait un testament et avait demandé qu’on suive les membres de sa famille. Lors de son dernier pèlerinage, il avait intronisé son gendre et cousin, l’Imam Ali. Et les présents avaient fait le sermon d’allégeance. C’est après que les gens sont passés outre». Mieux, selon des sources concordantes, une tradition prophétique l'atteste : «Je suis la cité du savoir, Ali en est la porte. Celui qui veut le savoir ainsi que la sagesse passe donc par la porte», avait dit le Prophète de l’Islam lors de son dernier pèlerinage.
Du Khalifat à l’Imamat
Le Khalifat ou la succession a été aboli en 1928. Mais auparavant, il avait permis de régler le problème de la référence dans la religion. Car, il y a eu quatre Khalifes après le règne de Mouhamed (Psl). Abou Bakr, Oumar, Ousmane et Ali. Le concept de l’Imam est apparu après Ali avec ses deux fils Hassan et Hussein. Depuis lors, les Chiites se réfèrent à un guide spirituel qui a le statut d’Imam qui porte le titre de Hayatollah. Ce qui n’est pas le cas des Sunnites qui ont perpétué la lignée des Khalifes. Ce qui est le cas depuis le temps de Abou Bakr. Cette différence entre la reconnaissance du pouvoir de l'Ahl al-Bayt (la famille de Mahomet) ou du Khalife Abou Bakr a modelé les doctrines chiites et sunnites à propos du Coran, des hadiths et d'autres points. Qu’il soit Khalife ou Imam, les têtes de pont des différentes doctrines ont certaines prérogatives, mais aussi des manières de conduire la cité.
L’Imam Sénégalais
Le Sénégal, pays majoritairement peuplé de Musulmans, ne peut voguer en marge de la méthode de gestion édictée par l’Islam. Les Imams, au-delà des confréries et de leurs Khalifes généraux, doivent jouer un rôle. Depuis deux ans maintenant, tel est le cas. Mais au fur et à mesure qu’ils mènent leur combat, des fissures n’ont pas manqué de voir le jour. Il n’y a guère longtemps, les Imams de mosquée des quartiers jouaient un rôle important dans la société. Car, ils étaient comme des sortes de régulateurs sociaux. Ils étaient également des personnes détournées de la chose publique. C’est pourquoi d’ailleurs, ceux qui réclament plus de considération et défendent les intérêts des populations sont taxés d’agitateurs. Au four et au moulin, les Imams au Sénégal ont pris une dimension nouvelle. Ils constituent une pression, une sorte de contre-pouvoir. Ils donnent leurs avis sur toutes questions qui concernent la vie des populations. Ce qui, selon plusieurs érudits, devrait être le cas depuis longtemps. Car, l’Islam le lui reconnaît. L’Imam doit donner des directives et indiquer la voie à suivre aux Musulmans. Cette approche de l’Islam permet de gérer la cité. Par conséquent, les Imams doivent aussi avoir un rôle politique dans leurs sociétés.
De la direction de la prière à la gestion de la communauté
Un Imam est une personne qui dirige la prière en commun. C'est, de préférence, la personne qui est la plus savante dans la connaissance des rites de l'Islam. Pour les Chiites, tenant d'une tradition cléricale (relatif au clergé) de l'Islam, l'Imam est le guide spirituel et temporel de la communauté islamique. Chez les duodécimains (membre du mouvement chiite qui identifie l’Imam caché au douzième successeur d’Ali à la tête de la communauté), il porte souvent le titre de Mollah ou d'Ayatollah et, de ce fait, celui d'Imam est plus usité dans le Sunnisme. Dans les autres communautés chiites, l'Imam est le seul guide. Dans le cadre du Sunnisme, on peut comparer la fonction d'Imam à celle du Pasteur protestant. En effet, l'Imam ne fait pas partie d'une structure hiérarchique. Il est désigné par la communauté elle-même et ne prétend à aucun lien privilégié avec Dieu. Il peut être licencié s'il n'accomplit pas sa mission.
Lorsque des fidèles veulent prier ensemble, ils désignent un Imam parmi eux pour diriger la prière et un hadith mentionne les critères à prendre en compte : le premier critère doit être celui qui connaît le plus le Coran et le dernier critère à prendre en compte est l'âge, ce n'est pas toujours le plus âgé qui dirige la prière. En général, dans chaque mosquée, il y a un Imam permanent qui officie et qui donne les sermons (Khutba) du vendredi, faute de quoi, un simple Musulman peut devenir Imam le temps d'une prière
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