Les occupants illégaux des emprises de la Route de Rufisque, de Capa à Seven Up, ont été déguerpis par les autorités administratives de Dakar.
Des palissades étalées, des barres de fer qui traînent au bord de la route. Des biens de toutes natures par terre. Tel est le décor qu’affiche l’axe Capa-Seven Up, sur la Route de Rufisque, en cet après-midi du jeudi 30 juillet. Les occupants illégaux de la route ont reçu la visite d’un Caterpillar, encadré par des forces de l’ordre, qui a tout démoli sur son passage. Cantines, ateliers ou abris provisoires. Rien n’a été épargné. Une forte population est présente sur les lieux. Qui pour sauver ce qui peu l’être, qui pour manifester son soutien à une connaissance. Les badauds contemplent le décor. Les visages sont tristes et l’amertume se ressent dans les propos. « On sait qu’on est dans l’illégalité, mais on n’approuve pas la manière », a lancé une des victimes. Le bruit des engins des menuisiers métalliques associé à celui des voitures qui passent donne à ce spectacle l’allure d’un concert incontrôlé. Sur cette route formée de nids de poule par endroits, se dégagent des nuages de poussière qui, avec l’effluve des produits hydrocarbures, rendent l’air irrespirable. Certaines personnes semblent désemparées. Parmi elles, Samba Niang, vendeur de moutons. « Mon abri a été détruit. Vous voyez que mes moutons sont en plein air. Je suis là depuis plus de 20 ans et c’est ici seulement que je connais », se plaint-il. À quelques mètres, se trouve un kiosque de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) renversé autour duquel s’activent une dizaine de jeunes. Son propriétaire, une jeune dame de teint clair, grande de taille, avec une voie plein d’amertume, lance : « Ce qui me fait mal dans cette affaire, c’est qu’on ne nous a pas donné un délai suffisant. Ils viennent détruire nos biens ». Les victimes soutiennent avoir reçu une sommation le vendredi passé, mais « sans délai fixe ».
Si certains restent fatalistes, d’autres par contre indexent la municipalité. Ibrahima Ndao, un habitant de Wandé, un village de la région de Kaffrine, soutient avoir payé régulièrement 6000 FCfa par mois à la municipalité. La tête couverte de poussière, il essaie tant bien que mal de garder son calme à côté de ses aliments de bétail d’une valeur de plus de 8 millions. Ruminant sa colère, il tente d’expliquer sa mésaventure. « Ils nous avaient dit qu’ils allaient faire reculer les cantines de trois mètres pour élargir la route. Mais ils ont tout démoli. J’ai payé plus 30.000 pour déplacer tout cela à coté de la voie ferrée et voilà que la direction du chemin de fer me donne un ultimatum de 24h pour tout faire déplacer, sans quoi, elle y mettra le feu ».
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