APA-Dakar (Sénégal) La marine sénégalaise a interpellé cent cinquante huit immigrants clandestins depuis 4 jours, a annoncé lundi à APA, le colonel Antoine Wardini, chef de la Division de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa).
La plus importante interpellation est celle, dimanche, de 115 personnes à bord d’un bateau, précédée quelques jours plus tôt d’une opération contre une pirogue arraisonnée le 19 mai.
« Un bilan global de toutes les interpellations effectuées par les forces de sécurité sera publié lors d’une conférence de presse conjointe, en cours de préparation », a indiqué le colonel Wardini.
De manière globale, les forces de sécurité du Sénégal font montre, depuis quelques jours, d’une réelle détermination de lutter radicalement contre l’émigration clandestine par la mer.
Elles ont pris l’option de réprimer désormais cette pratique qu’elles considèrent comme un « suicide collectif », a-t-on appris de source informée.
Selon la presse sénégalaise, de nouveaux clandestins ont été interceptés pendant le week-end en différents endroits de Dakar (une presqu’île ouverte sur l’océan atlantique) et Saint-Louis, plus au nord, vers la frontière avec la Mauritanie, autre points de passage des candidats subsahariens au voyage.
Ces interpellations concernent essentiellement des jeunes âgés de 14 à 20 ans.
Dans une déclaration diffusée lundi matin par la radio Sud-Fm (privée), le colonel Wardini, a évoqué une opération combinée police - gendarmerie - armée (marine nationale) pour sécuriser les côtes sénégalaises.
« Elles mènent des patrouilles conjointes pour bloquer les réseaux de clandestins en partance pour l’Europe », a-t-il fait remarquer, ajoutant que ces émigrants sont, aussi bien des sénégalais que des étrangers africains.
Dans sa déclaration à APA, le colonel Wardini a précisé qu’en ce qui concerne l’armée, elle a mis en place un dispositif terrestre et maritime.
« Un travail préalable est en train d’être fait par la gendarmerie et la police pour décourager les éventuels émigrants ».
Selon le porte-parole de l’armée, l’armée n’intervient que "lorsque les services de sécurité à terre sont dépassés et que les candidats prennent la mer, généralement à bord d’embarcations de fortune ».
Le week-end dernier, la police sénégalaise avait déjà averti, avec fermeté, que tous ceux qui tenteraient de rejoindre clandestinement l’Espagne par le Sénégal, et par pirogue ou autre, les trouveraient sur leur chemin.
La détermination affichée par les autorités sénégalaises et désormais effective sur le terrain, trouve une tragique justification dans les nouvelles en provenance d’Espagne, du Maroc et de Mauritanie faisant état de morts par dizaines dans les eaux de la Méditerranée ou l’océan Atlantique.
Le dernier cas en date, parmi les plus difficile pour les familles sénégalaises, concerne plusieurs dizaines de jeunes qui cherchaient à regagner l’Espagne. Partis de Praia (Cap Vert) en décembre dernier, ils n’ont jamais pu arriver à destination.
Selon la presse sénégalaise qui évoque l’affaire lundi, citant elle-même la presse espagnole, les voyageurs avaient eu des difficultés en haute mer.
Un yatch les a alors « secourus » dans l’océan. Mais la direction prise n’était que le Brésil.
Le temps pour les voyageurs, d’arriver en Amérique du sud, au lieu de l’Europe, il s’est écoulé quatre mois. En avril dernier, c’est 48 corps qui ont été trouvés dans l’embarcation. La plupart originaires de la région de Casamance, indique la presse.
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