Rien ne va entre le Pcr de Sagatta, Saghoné Sall et un groupe de conseillers ruraux. A l’origine, la décision de M. Sall de retirer les parcelles des bénéficiaires qui ne disposent pas de quittance du trésor public. Une décision pas du goût d’un groupe de conseillers qui a battu le macadam vendredi dernier. En effet, les marcheurs ont profité de l’occasion pour revenir sur la gestion du Pcr qu’ils qualifient de «féodale». Ce dernier, pour sa part, a nié en bloc les accusations et soutient que «les mécontents» détiennent des parcelles qu’ils veulent préserver.
Un groupe de conseillers ruraux et une partie de la population de Sagatta Gueth, chef lieu d’arrondissement situé dans la région de Louga sur l’axe Kébémer–Touba, ont battu le macadam, vendredi dernier, pour protester contre la décision du tout nouveau Pcr, Saghoné Sall, par ailleurs responsable départemental d’Aj, d’annuler l’octroi des parcelles que son prédécesseur, Maguette Ngoné Gaye, avait délibéré en faveur de ces derniers. Ainsi, pour le jeune Pape Samba Ndour, porte –parole du collectif des conseillers-marcheurs, «nous nous désolidarisons de la décision du Pcr, Saghoné Sall, de reprendre les terres des citoyens, alors qu’ils les ont acquis honnêtement». Pourtant, renseigne M. Ndour, dépité : «lors du dernier conseil tenu dans l’enceinte de la maison communautaire, le 23 octobre dernier, les 39 conseillers présents avaient pris la décision de laisser ces parcelles à leurs propriétaires mais, 48 heures après, contre toute attente, M. Sall sort un communiqué dans lequel, il signale que toute personne détentrice de parcelles qui ne s’acquitte pas de sa quittance au niveau du trésor public en perdra tous droits». A sa suite, Abdou Cissé Ndiaye, un autre conseiller rural «mécontent», a aussi tiré à boulets rouges sur l’actuel Pcr de Sagatta, qu’il considère comme «un Pcr féodal, prenant la population de Sagatta pour ses sujets». De l’avis de M. Ndiaye, «cette situation a causé un recul démocratique, une gestion gabegique, nébuleuse et anarchique des affaires de la communauté rurale». Suffisant donc, pour ce dernier d’exiger la démission de M. Sall qui «vient de se signaler par incompétence pour avoir dirigé la localité depuis 7 mois sans installer aucune commission». En effet, Mame Diarra Gaye, «l’amazone du groupe» a aussi laissé entendre que «si Saghoné veut renflouer ses caisses, il n’a qu’à chercher d’autres moyens plus légaux, au lieu d’essayer de récupérer les parcelles des pauvres paysans qui ne connaissent pas la valeur d’une quittance». En outre, elle exige la démission pure et simple du responsable d’Aj et l’installation d’une délégation spéciale dans les plus brefs délais. Cependant, ces accusations sont battues en brèche par le principal concerné qui parle d’une vaine tentative de déstabilisation ourdie par des adversaires politiques. Apparemment très touché par les déclarations incendiaires décochées en son endroit, M. Sall, revenant sur l’affaire des parcelles, jure la main sur le cœur, que «tous ceux qui s’agitent à travers cette marche, sont mus par leurs propres intérêts dans la mesure où ce sont eux les vrais propriétaires de ces parcelles qu’ils veulent conserver injustement». Mieux, à titre d’exemple, il déclare que le Pcr sortant et sa famille détiennent à eux seuls 40 parcelles. Pour ce qui est de ses origines royales, souvent brandies par ses adversaires qui soutiennent qu’il se prend comme un roi, Saghoné Sall, sans demi-mesure, soutien qu’«il se glorifie d’avoir comme grand–père Lat Dior, qu’il ne cédera jamais devant la pression et fera tout pour mériter la confiance que sa localité a placée en lui».
Signalons que les conseillers sont en train de signer une pétition pour exiger le départ du Pcr. D’après les initiateurs, 21 conseillers sur les 40 ont déjà apposé leur signature. Notons également que cette marche pacifique a été encadrée par les hommes de l’adjudant Abdou Mbodj, commandant du poste de gendarmerie de Sagatta.
Article paru dans La Voix Plus
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