Une trentaine d’étudiants marocains ont eu la surprise de leur vie lorsqu’ils sont venus vérifier leurs noms sur les listes d’examen affichées à la Faculté de Médecine de l’Université de Dakar. Leurs noms n’y figuraient pas. Ils n’en revenaient pas parce qu’ils ne pouvaient pas passer l’examen du 1er semestre. Ces étudiants marocains croyaient que leurs inscriptions, qu’ils avaient faites auprès de M. Dame Assane Diouf, chef du service de la Scolarité, étaient valables puisqu’ils avaient reçu leurs cartes d’étudiant, leurs certificats d’inscription et leurs autorisations à se présenter aux examens de cette Faculté.
Quand ils se sont rapprochés de M. Diouf, ce dernier leur a demandé de lui remettre toutes les pièces originales, pour vérifier dans l’ordinateur s’il n’y avait pas d’erreurs... Ils n’ont pas hésité à s’exécuter. Mais, grande sera leur surprise. « M. Diouf a déchiré toutes les pièces devant servir de preuves à notre régularité. En plus, il a brutalisé certains de nos camarades », selon un des membres du collectif des étudiants marocains.
Le Sénégal et le Maroc ont signé un accord de coopération dans le domaine de l’Education. Chaque année, de nouveaux bacheliers sénégalais vont au Maroc pour continuer leurs études s’ils sont sélectionnés dans le quota d’inscription et vice versa. Les étudiants, qui sont concernés dans cette affaire, n’étaient pas dans le lot sélectionné dans le cadre de l’accord de coopération. Ils sont venus par leurs propres moyens tenter leur chance pour être orientés à la Faculté de Médecine. Certains étudiants, qui sont impliqués dans cette affaire, ont indiqué avoir versé près de 7.000 euros (environ plus de 4 millions de francs Cfa) au chef de la Scolarité ou à ses « intermédiaires » pour être orientés dans cette Faculté et obtenir leurs cartes d’étudiant, leurs certificats d’inscription et leurs autorisations à subir les examens.
Ils nous ont même montré toutes les photocopies de ces pièces signées par le chef de la Scolarité, M. Dame Assane Diouf. Ces étudiants marocains envisagent de porter plainte contre M. Diouf.
« Toute pratique nébuleuse doit être condamnée », déclare le président de l’Amicale des étudiants de la Faculté de Médecine, Ousseynou Diop, venu s’enquérir de la situation. « Je n’ai pas, au stade actuel de l’affaire, assez d’informations. L’Amicale a été saisie. Elle s’active pour avoir de plus amples renseignements avant de prendre position », ajoute M. Diop.
Au niveau du service de la Scolarité, du Secrétariat général de la Faculté ainsi que chez le Doyen, c’est le silence total. Personne n’a voulu réagir à cette affaire. Parmi eux, certains nous demandent de revenir le lendemain, d’autres de leur laisser nos contacts téléphoniques.
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