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Scandale de corruption dans la magistrature : L’aveu de l’avocate générale enregistré à son insu

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Scandale de corruption dans la magistrature : L’aveu de l’avocate générale enregistré à son insu

Le scandale de corruption qui vient de toucher la justice risque d’avoir des répercussions douloureuses. Une affaire partie des Etats-Unis il y a de cela 10 ans, éclabousse bien des Vip. L’enjeu est énorme. Des dizaines de millions. Le scandale qui vient de frapper en plein cœur la justice sénégalaise, remonte à très loin. En 1995, aux Etats-Unis, dans l’Etat de New York, un Sénégalais est arrêté par la police fédérale. Son nom : Mouhamed Guèye. Les accusations qui pèsent sur lui sont très graves. Il est accusé de faux en écritures bancaires. Ce génie de l’informatique avait réussi à s’introduire dans le système informatique de plusieurs banques américaines, qu’il réussira à ainsi pirater.

Grâce à des complicités, il parvient à faire des transferts sur des comptes et à approvisionner des cartes de crédit. Sa femme est désemparée. Elle appelle son oncle. Ce dernier se nomme Momar War Seck. Elle lui demande de l’aide. Trouver de l’argent pour payer la caution de 180. 000 dollars américains. L’oncle ne disposait pas d’une telle somme, mais Guèye oui. L’oncle, pour aider la nièce, aurait accepté que de l’argent appartenant à Mouhamed Guèye transite par son compte parisien et retourne aux Etats-Unis dans le compte de l’avocat américain de ce dernier. Et les choses devaient s’en arrêter là. Mais le juge américain refuse la liberté sous caution à Guèye. Selon des explications fournies par ailleurs, le crime étant fédéral, le magistrat américain était obligé de maintenir Guèye dans les liens de la prévention. Ses activités avaient causé des préjudices énormes à des banques disséminées dans plusieurs Etats. L’avocat retourne l’argent dans le compte d’où il était parti. Mouhamed Guèye est jugé et condamné. Lourdement. Il fera 10 ans de prison.

En février 2005, le voilà qui débarque à Dakar. Entre temps, lasse d’attendre, sa femme avait refait sa vie. Déterminé à rentrer dans ses fonds, il porte plainte contre l’oncle de sa femme. Ce dernier est cueilli par la section de la brigade de recherches de la gendarmerie basée sur l’avenue Faidherbe. Momar War Seck nie avoir touché à l’argent. Il explique avoir laissé les 180. OOO dollars, environ 100 millions de Fcfa, à sa nièce qui en a dépensé une partie. Toujours est-il qu’il accepte de payer. Une médiation pénale s’en est suivie. Seck verse un acompte de 15 millions et promet de régler le reste après avoir vendu sa maison qui se trouve dans les Sicap. L’accord est signé devant l’ancien premier substitut du procureur de Dakar Ibrahima Bakhoum. La notaire Aïssatou Guèye Diagne est commise pour la vente. Mais pour des raisons que nous ignorons, la transaction n’a pas abouti.

Le plaignant, fatigué d’attendre, va contre-attaquer. L’affaire sera enrôlée pour être jugée le 6 juin 2006. C’est à ce moment que les choses vont s’emballer. Le scandale de corruption Momar War Seck qui ne dormait plus du sommeil du juste, réussit entre-temps à prendre contact avec l’avocate générale près la cour de Cassation, Mme Aminata Mbaye. Les deux seraient des parents, mais ne se connaissaient pas. C’est un certain Rawane Fall, un ami commun, qui les met en contact. Pour y aller, Momar War Seck appelle Djiby Ndiaye, gérant du Groupe Futurs Médias, qui dans le civil, est un compagnon de plus de 20 ans de Mame War Seck. Après plusieurs rencontres et discussions, les parties conviennent de se payer la complaisance des juges de la première chambre et du premier substitut du procureur. Le 28 mai, 8 millions sont remis à Mme Aminata Mbaye. Le 2 Juin, 7 millions lui sont remis.

Mais comme s’il y avait eu une fuite quelque part, Mame War Seck, un beau jour, reçoit un appel. Un homme qui se présente sous le nom de Yabal Dieng, demande sa part du gâteau, sous peine de balancer tout le monde. Il dit même agir pour le compte d’un certain juge qui se nommerait Théophile Turpin. Dans un premier temps, Seck persuadé d’avoir affaire à un maître-chanteur, veut porter plainte. Mais, on l’en dissuade. On lui demande de trouver quatre millions et de fermer le ban. C’est là que le deal va éclater. Car, lorsqu’un des assesseurs a été saisi pour ce marché, il s’en est ouvert au juge qui doit vider le dossier. Sans tarder, ce dernier écrit au président du tribunal régional de Dakar, Demba Kandji. Ce dernier à son tour, a aussitôt informé la hiérarchie. Du côté du ministère de la Justice, Marcel Mendy, le conseiller en communication du Garde des Sceaux, souligne «qu’une enquête est ouverte et les responsabilités seront situées». Mais, l’un des plus proches collaborateurs du procureur de la République qui a été cité dans cette affaire, expliquent des sources judiciaires, n’a rien à craindre. Car, la magistrate impliquée dans cette affaire de corruption, lui a envoyé un message sur son portable et dans lequel on pouvait entendre : «tu n’as rien à te reprocher. Parce que tu n’as rien reçu». Un message qui a été enregistré par constat d’huissier avant d’être versé dans le dossier d’enquête confié à l’Inspection générale de l’administration de la justice ou bien la police de la justice. Une unité qui a mis en branle sa machine pour élucider cette affaire.

Le jeudi 6 juillet 2006, Djiby Ndiaye est convoqué au 4ème étage de l’immeuble Pasteur, siège de l’Inspection générale. Il fait une déposition et donne un enregistrement. Une bande sonore dans laquelle, on entend l’avocat général près la cour de cassation faire des confidences terribles. Elle reconnaît avoir perçu et redistribué les 15 millions. Le juge a été entendu hier, ainsi que Mame War Seck. La semaine prochaine, les autres devraient suivre. La chancellerie se dit déterminée à aller jusqu’au bout. C’est à la fin de son enquête que l’inspecteur de la justice déposera son rapport sur la table du Garde des Sceaux. Et il reviendra à ce dernier de saisir le Conseil supérieur de la magistrature(Csm). Celui-ci s’érigera ensuite en conseil de discipline. Et pour mettre à l’aise tout le monde, le ministre de la Justice, ne participera pas à ce conseil. Il sera présidé par le président de la Cour de Cassation en présence des membres qui composent le Csm. Au sortir de ce Conseil, les décisions suivantes seront rendues : l’avertissement, la réprimande, la rétrogradation et la mesure la plus grave : la radiation.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:36 PM)
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