Le jugement fait grand bruit. Un employé avait saisi en juillet dernier les prud'hommes après avoir été licencié du salon de coiffure où il travaillait. Absent une journée car souffrant, il avait reçu par erreur de sa patronne un sms le concernant : « Je ne le garde pas. Je ne le sens pas ce mec. C'est un PD, ils font tous des coups de p...». Le lendemain, elle lui annonçait la rupture de sa période d'essai.
Lors de son jugement, le Conseil des prud'hommes de Paris n'a retenu que le caractère abusif du licenciement mais a jugé qu'il n'y avait pas de caractère homophobe, avec un argument très contesté.
«En se plaçant dans le contexte du milieu de la coiffure, le Conseil considère le terme PD employé par la manager ne peut être retenu comme propos homophobe, car il est reconnu que les salons de coiffure emploient régulièrement des personnes homosexuelles [...] sans que cela ne pose de problèmes», écrit ainsi le Conseil des prud'hommes. Quelques lignes publiées jeudi soir par un journaliste de l'association Aides et qui ont fait beaucoup réagir les réseaux sociaux notamment.
T'es coiffeur, te faire traiter de "PD" c'est OK parce que, les coiffeurs sont souvent gays hein. Merci le tribunal. pic.twitter.com/orUcZDr522
— Mathieu Brancourt (@MBrancourt) 7 avril 2016
«Scandaleux», selon la ministre Myriam El Khomri
De nombreuses associations ont dénoncé ce jugement et sa justification, notamment le Refuge qui vient en aide aux jeunes homosexuels victimes du rejet de leur famille.
"PD" = Prud'hommes Décérébrés.
— AmicaleJeunesRefuge (@AmicaleRefuge) 8 avril 2016
Ils viennent de banaliser & de justifier l'homophobie au travail.
Hâte que l'appel casse cette décision.
«Je trouve ce jugement particulièrement scandaleux», a réagi vendredi matin sur RTL la ministre du Travail Myriam El Khomri qui a expliqué venir d'apprendre cette affaire et «ne pas avoir lu l'intégralité» du jugement.
Inadmissibles propos des prud'hommes de Paris qui se rendent coupables d'homophobie ! pic.twitter.com/BO0Y4Axpkh
— Nicolas Noguier (@NicolasNoguier) 7 avril 2016
Le salarié a fait appel de cette décision et a saisi le Défenseur des droits.
1 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2016 (08:18 AM)Participer à la Discussion