Au Sénégal, une semaine après la fête de la Tabaski, les spécialistes du cuir sont au travail. Les peaux de moutons récupérées sont traitées et tannées par des entreprises privées mais également par des collectifs de femmes. Une activité complexe et très difficile.
A Guediawaye dans la grande banlieue de Dakar, l'odeur est âcre et l'air difficilement respirable. Pour les tanneuses au dos courbé, la première étape est d’empiler les peaux et y d’ajouter du sel.
« On prend par exemple 30 peaux et on les travaille pendant une semaine », explique Fatoumata Haidar, présidente du collectif.
Non loin, Astou Farr, tanneuse elle aussi, travaille ses peaux dans de grandes bassines. Agée de trente ans, elle est tanneuse depuis son adolescence. « Ma mère le faisait, mais elle ne tient plus le coup alors je prends la relève », explique la jeune femme avant de commenter son action : « C’est le produit chimique qui enlève les poils. »
Des produits chimiques dangereux pour les tanneuses
Il faut ensuite mettre les peaux dans un mélange d'eau et de chaux, un produit chimique qui provoque des brulures et abîme les poumons.
« On sait que c’est dangereux, mais il n’y a pas d’autres solutions, des fois tu n’arrives même plus à respirer, tu prends du lait pour faire descendre les produits chimiques coincés dans tes poumons et ça va mieux », détaille Fatoumata Haidar.
Les cordonniers locaux achètent les peaux entre 500 et 1500 francs CFA. Pour améliorer les revenus, le collectif interpelle les autorités pour disposer d'un lieu de vente.
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Dechets Et Bio!
En Septembre, 2016 (20:34 PM)Participer à la Discussion