Dakar le 11 mars 2013 © koaci.com-Elles sont nombreuses les prostituées déguisées en mendiantes qui prétextent à longueur de journée quémander quoi mettre dans la bouche de leurs enfants, alors qu’en réalité, la mendicité est un moyen pour elles de chercher des séances de partouze.

Dans les rues de Dakar, la mendicité ne mobilise plus seulement personnes handicapées ou talibés (élèves des écoles coraniques). De belles filles et de bonnes dames, bien portantes physiquement, s’adonnent aussi à ce «jeu», en empruntant souvent des enfants à autrui pour y aller dans la rue.

«C’est un véritable jeu», se précipité de préciser Bintou, gérante d’une auberge au quartier Plateau à Dakar. Elle ajoute : «A mon temps libre, je me fais le plaisir de me promener dans certaines rues du centre-ville. Souvent, je suis ahurie car, celles qui s’envoient en l’air ici (auberge), je les trouve dans la rue en train de mendier».

«C’est un phénomène qui a pris de l’ampleur. Mais il fallait s’y attendre. On ne peut pas être belle, nymphe et bien portante, et s’adonner à la mendicité dans la rue. Ce n’est pas possible. Cela sous-tend quelque chose», précise Boubacar, taximan.

Le modus operandi et les expressions utilisées par les «prostituées déguisées en mendiantes», il en maîtrise un bon nombre dont : «Monsieur, veux-tu clando ; passe-moi bonbon ; joxanté (se donner, en langue wolof); foganté (se taper); etc. »

«Elles se mettent souvent aux lieux connus d’embouteillage. Elles s’approchent de ton vitre et te sourient gentiment, en clapotant la porte. Elles le font d’une manière subtile et coquette que…», ajoute Boubacar.

Pourtant, la semaine dernière, le gouvernement a annoncé une «mauvaise nouvelle pour ces «travailleuses» en décidant d’interdire la mendicité dans les rues.

«C’est un coup de tonnerre pour nous. Mine de rien, nous descendons le soir avec 20.000 F CFA, la passe variant de la période de la journée et du type de client et pouvant atteindre 40.000 F CFA», confie Mlle Khadija, qui accepté de nous parler grâce aux bons offices et aux assurances de Bintou, la gérante d’auberge.