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SHERIF MOHAMET TAKILAYE AIDARA, FILS DE SAMSIDINE NEMA AIDARA ASSASSINE LE 27 DECEMBRE 2007 : « Les meurtriers de notre père courent toujours»

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SHERIF MOHAMET TAKILAYE AIDARA, FILS DE SAMSIDINE NEMA AIDARA ASSASSINE LE 27 DECEMBRE 2007 : « Les meurtriers de notre père courent toujours»

A quelques jours du deuxième anniversaire de la mort de son père, Samsidine Néma Aidara, chargé  de mission à la présidence de la République, lâchement assassiné à la veille de la fête de l’Aïd El Kébir, le 27 décembre 2007, Shérif Mohamet Takilaye Aïdara a rendu visite à la rédaction de La Voix Plus. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le fils du défunt chargé de mission revient sur les circonstances du meurtre de son père, les lenteurs sélectives et les non-dits de l’enquête. Last not but least, il pointe un doigt accusateur sur les véritables assassins de son père qui courent toujours, en toute impunité alors que des individus respectables venus présenter leurs condoléances à la famille éplorée sont embastillés sans autre forme de procès.

«Notre famille, renseigne Shérif Mohamet Takilaye Aidara, accompagné de deux autres de ses frères, est établie à Mahmouda Shérif, village chérifien distant de la base rebelle de Diakay d’un bon kilomètre. Notre père y vivait et travaillait dans le processus de paix en Casamance. Il était, à cet effet, en étroite collaboration avec les bandes armées du mouvement irrédentiste. César Attoute Badiate peut en témoigner. C’est lui-même qui a dit qu’ils n’ont jamais connu un chargé de mission aussi averti et compétent que Samsidine Néma Aidara. Il a également dit que notre père a crée le front Nord dont il est le chef. L’actuel gouverneur de la région de Ziguinchor est d’ailleurs témoin de beaucoup de faits, de toutes les rencontres entre mon défunt père et la branche armée du Mfdc notamment Mahmouda I et II et Katac, en zone rebelle. Farba Senghor était d’ailleurs présent à cette rencontre dont la sécurité était essentiellement assurée par les rebelles. Il y a eu des rencontres en Guinée Bissau avec Nino Vieira et Tag Na Wé».

Revenant sur les circonstances de la mort de son père, Shérif Mohamet Takilaye Aidara rappelle que quelques mois auparavant, Samesidine Néma Aidara a fait une rencontre avec le collectif des cadres casamançais, l’honorable député Balla Moussa Daffé. Cette rencontre avait, selon notre interlocuteur enregistré un absent de taille : Pierre Goudiaby Atepa, le président même dudit collectif. «Pierre Goudiaby Atepa, soutient Shérif Mohamet, était pourtant à Ziguinchor mais il n’a pas voulu assister à la réunion. Toujours est-il, qu’au cours de cette rencontre, mon père a clairement dit qu’il n’y avait qu’un seul obstacle à la paix et a cité des noms de hautes personnalités de l’Etat qui sabotent le processus de paix. Ces personnalités avaient même recruté une bande armée dirigée par un certain Nestor. Et, à ce jour, nous nous posons la question de savoir si ce Nestor et sa bande ne sont pas les auteurs de ce crime crapuleux ? »

Et de poursuivre : «Le 8e jour du meurtre, nous avons rencontré Farba Senghor et lui avons fait part d’un coup de fil reçu par Latif Aidara dont l’interlocuteur, Kébanding lui demandait de le blanchir. Le blanchir sur quoi ? Cette question mérite assurément réponse !»

Concernant l’enquête diligentée par la gendarmerie, notre interlocuteur trouve qu’il y a beaucoup de zones d’ombres. «L’assassinat de notre père, peste t-il, a endeuillé tout le pays. Tout le monde a tenu à nous présenter ses condoléances. C’est ce moment qu’à encore choisi Pierre Goudiaby Atepa pour monter au créneau à travers les ondes d’une radio de la place pour déclarer que le meurtre est dû à une affaire de mallette d’argent. Si son hypothèse est plausible, comment a-t-il su qu’une mallette devait aller dans le maquis ? A travers ses contacts dans le maquis ? Et puis où était-il, lui, quand le maquis installait ses quartiers dans le Koulandian entre Darou Salam et Darou Khairi, obligeant les populations à se refugier chez nous. C’est mon père qui est allé négocier le retrait des rebelles de la zone et c’est d’ailleurs comme ça qu’il a fait la connaissance de César Attoute Badiate. Atepa ne s’est vraiment jamais soucié de la question casamançaise».

Revenant sur l’enquête, Shérif Mohamet Takilaye Aidara parle d’une bizarrerie le jour du meurtre. «En effet, révèle-t-il, un gendarme à la retraite, Mamadou Lamine Badji qui travaillait avec Latif Aidara dans le processus de paix était présent dans toutes les phases de l’enquête on ne sait à quel titre. Qu’est-ce qui justifiait sa présence ? Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il est venu quelques temps avant le meurtre proposer sa collaboration à notre père qui lui a répondu que le dossier concernait tout le monde et qu’on lui avait remis 60 millions de francs CFA qu’il a déposés à la gouvernance. Il lui a dit qu’il lui arrivait même d’engager ses propres dépenses pour accomplir sa mission. M. Badji n’est jamais revenu à la maison jusqu’au jour de son assassinat».

Autre fait pour le moins rocambolesque selon notre interlocuteur, l’arrestation de Malanding Sonko. «Cet vieil homme d’une soixantaine d’années n’a jamais été rebelle de sa vie et n’appartenait pas non plus au comité des sages. C’est sa fille qui travaillait comme femme de ménage chez nous qui a dit qu’elle a identifié son oncle dans la bande qui a perpétré le meurtre. Alors, quand Malanding est venu nous présenter ses condoléances, il a été arrêté sans autre forme de procès. Il faut que ces gens soient jugés ou libérés. Les véritables auteurs du crime et leur commanditaire courent toujours. L’oncle de la fille de Malanding n’a jamais été inquiété. Pourtant, il se promène librement, au vu et au su de tout le monde. Deux autres personnes identifiées comme des éclaireurs sur les lieux du crime sont également libres.

Parlant de Moustapha Bassène, le fils de Samsidine Néma Aidara n’y va pas du dos de la cuillère. «Ce gus, fulmine-t-il, doit arrêter d’utiliser la mort de notre père. Il n’a jamais mis les pieds dans le maquis. Même quand il voyage, il prend le bateau ou l’avion mais jamais la Nationale. Il ne dort jamais dans un même endroit. Tout le bruit qu’il fait, c’est parce qu’il a mangé l’argent des rebelles qui ont promis de lui faire la peau. Il y a beaucoup de vautours dans ce dossier».

Pour terminer, il interpelle le président de la République, Me Abdoulaye Wade, pour une résolution rapide du conflit et les aider à assurer leur sécurité.  «Ce n’est pas toujours facile de croiser chaque jour les assassins de son père» conclut-il. 

 
Article publie sur La Voix Plus



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