SIDA - Propagation de la pandémie : Près de 10 mille nouvelles infections recensées

Le Sida gagne du terrain. Les chiffres déclinés hier lors de la signature de la Déclaration d’engagement du secteur privé pour la lutte contre la pandémie l’illustrent. On retient qu’en 2007, au Sénégal, 4760 nouvelles infections chez les adultes et 5 150 chez les enfants ont été enregistrées.

La Confédération nationale des entreprises du Sénégal (Cnes), le Conseil national du patronat (Cnp), le Mouvement des entreprises du Sénégal (Mdes), l’Unacois/Jappo et l’Uncm avec l’appui de la Coopération technique allemande (Gtz) et le Bureau international du travail (Bit) ont signé hier la «Déclaration d’engagement du secteur privé du Sénégal dans la lutte contre le Sida». En présence du ministre de la Santé, Safietou Thiam, les employeurs du pays ont fait montre d’une détermination à appuyer les travailleurs du secteur privé, surtout ceux vivant avec le Vih/Sida.

Déjà, des statistiques qui affolent la sensibilité ont été portées à la connaissance d’un public venu nombreux, composé principalement de l’Association des femmes pour la promotion de l’entreprise au Sénégal (Afepes). Entre autres chiffres, il est révélé qu’en 2007, au Sénégal, 4 760 nouvelles infections chez les adultes ont été enregistrées en plus de 17 810 orphelins du Sida, 5 150 nouvelles infections chez les enfants et, pire, 9 sur 10 personnes ignorent leur statut sérologique. Suffisant pour sonner la charge au niveau du secteur privé dont la capacité d’absorption de travailleurs s’agrandit.

Mor Talla Kane, au nom de Mansour Cama de la Cnes, estime que la lutte contre la pandémie au Sénégal, est un combat permanent de chaque individu dans son domaine d’activités. Ainsi, dira-t-il : «Le secteur privé ne saurait être en marge de cette activité», qui consiste à apporter une réponse hardie à ce fléau. Car, «la préservation de nos ressources humaines demeure une nécessité», au regard de la capacité de productivité d’un homme bien portant.

Pape Nalla Fall du Cnp a abondé dans le même sens. Pour, d’abord, signifier que son institution a toujours œuvré dans le sens de préserver l’état de santé de ses employés, notamment par sa «collaboration avec le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls)». Au-delà de cette «étroite collaboration», M. Fall a soutenu que, depuis les années 1992, le Cnp s’est aussi signalé avec la «création d’une cellule d’appui à la prévention dans le milieu du travail.» A ce propos, le représentant de Baïdy Agne a donné l’exemple de l’Afepes qui s’est «engagée dans le développement et dans l’éradication du Sida en milieu du travail».

Le Mdse, par la voix de Mbagnick Diop, a aussi manifesté son intention de combattre la pandémie en milieu du travail. Après avoir rappelé que, ces dernières années, le fléau a pris des proportions inquiétantes, il estime que «le pire est à craindre», si toutes les mesures ne sont pas prises pour protéger ceux qui se sentent encore menacés. M. Diop, qui a dressé un tableau sombre de la pandémie, affiche le chiffre de 300 millions de personnes aujourd’hui infectées dans le monde entier. Un «sinistre» qui, à son avis, si l’on n’y prend garde, risque de «peser lourdement sur les retombées de notre économie». Pour lui, seules l’éducation et l’information sont gages de réussite de «l’opération commando» lancée dans les entreprises.

A ce sujet, un plan d’actions va être élaboré et mis en œuvre, selon Pape Nalla Fall. Interrogé en marge de la cérémonie de signature de la déclaration, il souligne que trois principaux volets dont l’information, vont être pris en charge, surtout envers les personnes vivant avec le Vih/Sida.

Pour sa part, l’Unacois/Jappo a salué «la parfaite mobilisation du secteur privé» et s’est engagé à soutenir «l’esprit de solidarité» envers les malades du Sida et ceux qui sont quotidiennement exposés.

Le Pdg de la Gtz, Wolfgang Schmitt, a mis l’accent sur la qualification de main-d’œuvre et le renforcement de la capacité des Petites et moyennes entreprises (Pme). Pour dire qu’ils peuvent être pérennes, «si les entrepreneurs, leurs employés, leurs apprentis ainsi que leurs représentants ne sont pas mis en danger par des menaces du point de vue de la Santé». C’est-à-dire, si la sensibilisation et la prévention contre le Vih/Sida fonctionnent dans tous les secteurs de la société.

Le ministre Safiétou Thiam a, pour sa part, souhaité que les efforts dans la réponse à la pandémie du Sida suivent, non seulement, leur cours, mais mieux, ils doivent être intensifiés, puisque le Sida va encore rester l’épidémie du 21e siècle.

Avant de clore la cérémonie, Dr Aïssatou Comté, Point focal Sida dans le secteur privé, a présenté la «Déclaration d’engagement du secteur privé du Sénégal dans la lutte contre le Sida». Ainsi, le secteur privé a fait sienne cette déclaration et s’engage à respecter les différents points soulevés dans le document, signé en grande pompe.