L’Intersyndicale des travailleurs de la Radio-télévision sénégalaise a tenu hier un sit-in devant les locaux de la Rts pour réitérer ses revendications et fustiger la gestion de la boîte par la direction actuelle. 
L’Intersyndicale des travailleurs de la Radio-télévision sénégalaise (Rts) a organisé, hier matin, un sit-in d’une trentaine de minutes au Triangle sud.
Les travailleurs ont massivement répondu à l’appel. Ils arboraient des brassards rouges et lançaient des slogans qui en disent long sur leur mécontentement. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre d’un plan d’action initié par les deux sections du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) de la Rts et la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts). L’objectif de ce mouvement d’humeur est d’en appeler à une ‘revalorisation du service public de la Rts’.
Les revendications tournent autour du versement immédiat des 300 millions de francs Cfa d’arriérés dus à l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) ainsi que de la somme due à l’Institution de prévoyance maladie (Ipm), le paiement des salaires des travailleurs régulièrement et à temps, le financement conséquent et stable du service public, entre autres. Au cours de ce sit-in, les travailleurs sont revenus sur toutes les difficultés qu’ils rencontrent dans le cadre de leur travail. Pour mettre fin à ces difficultés, le secrétaire général de la section télévision du Synpics, Lucky Patrick Mendy, a demandé à ses collègues d’être vigilants, avant de les inviter à une très grande mobilisation. ‘La lutte ne fait que commencer et nous utiliserons tous les moyens légaux pour défendre nos intérêts’, a martelé le syndicaliste. Pour lui, ‘il est inadmissible qu’il y ait des difficultés de payement à chaque fin de mois au moment où plus de 70 % des recettes de la Rts viennent des publicités’.
Sur la même lancée, Denise Louise Carvalho, membre de l’intersyndicale et par ailleurs militante du Parti démocratique sénégalais, a fustigé l’attitude de l’actuel directeur général de la Rts, Babacar Diagne, et du ministre de la Communication, Bacar Dia. Elle soutient que ‘ces derniers ne disent pas la vérité au président de la République et occupent ces fonctions pour ne défendre que leurs intérêts personnels’. Elle dénonce ainsi ‘la bureaucratie qui mine cette institution. Les chefs se distribuent le gâteau au détriment des travailleurs. Ils créent des missions à l’étranger et s’accaparent des voitures destinées à faciliter le travail des agents’. Denise Louise Carvalho a en outre fustigé le népotisme qui a cours dans la boîte et donne, en guise d’exemple, ‘le cas d’Abdoul Dia, frère de Bacar Dia, nommé directeur de l’audit interne de la Rts, mais qui ne vient même pas au travail et continue de percevoir son salaire’. ‘Ce qui est le plus grave, poursuit Denise Carvalho, c'est que, à chaque fois le directeur général soutient que la Rts est à jour dans les paiements, alors que seuls 50 agents ont perçu leur salaire sur un nombre de 600’. Et la syndicaliste d’en appeler à une prise de conscience des autorités dans l’intérêt de tout le monde.
De son côté, le secrétaire général de la section radio du Synpics, Moustapha Diop, demande aux autorités de recevoir les syndicalistes pour ouvrir les négociations sur leur plate-forme. Si elles ne réagissent pas d’ici peu, l’intersyndicale de la Rts promet d’entamer une campagne d’affichage pour sensibiliser l’opinion ou d’organiser une marche de protestation. Et si leurs revendications ne sont pas satisfaites, les syndicalistes n’excluent pas ‘un arrêt définitif du travail’.
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