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Système éducatif sénégalais : 60 % des enseignants sont des volontaires, vacataires ou maîtres contractuels

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Système éducatif sénégalais : 60 % des enseignants sont des volontaires, vacataires ou maîtres contractuels
Dans les universités et les centres universitaires, le moyen secondaire, etc., le nombre de vacataires augmente sans cesse. Au total, ils sont plus de 40 000 agents dans le système éducatif sénégalais, soit 60 % du personnel enseignant. Les chiffres sont issus d’une enquête réalisée cette année par l’Adept, la Fiduef, l’Odels, l’Ois/Rd, le Sdea, le Sels/A, Sels/O, le Sneel/Cnts, le Sudes, le Sydels/O, le Sypros, l’Uden, des syndicats regroupés au sein de l’Intersyndicale de l’enseignement.

La réalité des chiffres issus de l’enquête réalisée par les membres de l’Intersyndicale de l’enseignement le démontre parfaitement : Une frange importante du personnel enseignant évolue au Sénégal dans des conditions précaires. Déjà, signale Ndiaga Sylla, secrétaire général national de l’Alliance pour la défense de l’école publique et des travailleurs (Adept), 1 200 vacataires servent dans les Universités et les centres universitaires. Et à côté, on dénombre 17 397 maîtres contractuels (Mc), 8 150 volontaires de l’Education nationale (Ven) (12e et 13e générations) dans l’élémentaire et 4 864 professeurs contractuels (Pc), 4 976 contractuels chargés de cours (Ccc), sans compter près de 4 000 projets de contrats dans le moyen secondaire. Au total, souligne l’enquête, ils sont plus de 40 000 agents dans le système éducatif sénégalais, c'est-à-dire 60 % du personnel enseignant. Une situation qui fait dire à M. Sylla que ‘ce qui était une exception est devenu la règle’. Selon lui, ‘désormais, le seul moyen d’entrer dans l’enseignement reste le volontariat ou la vacation’.

Pourtant, fait remarquer Ndiaga Sylla, le Sénégal, à l’instar des pays membres du système des Nations Unies, a fait siennes les recommandations de la conférence mondiale sur l’Education pour tous, adoptées le 9 mars 1990. Celles-ci, à l’en croire, réaffirment le principe du droit à l’éducation pour chaque individu, conformément à l’article 26 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, aux principes la déclaration des Droits de l’enfant. Selon le secrétaire général national de l’Adept, le Sénégal qui avait tenu par la suite plusieurs concertations et colloques, au niveau national et régional, avait conçu de mettre en œuvre des stratégies permettant d’atteindre, entre autres objectifs, ‘l’universalisation de l’éducation primaire - accès et achèvement - ; la réduction du taux d’analphabétisme des adultes en mettant l’accent sur l’alphabétisation des femmes’.

Revenant sur le contexte du volontariat et de la vacation au Sénégal, Ndiaga Sylla rappelle qu’en 1992, pour pallier la pénurie d’enseignants, notamment dans le moyen secondaire, le gouvernement du Sénégal, ‘de façon cavalière, a initié la politique de recrutement de professeurs vacataires’. Des enseignants, rapporte le leader syndical, sont recrutés sur la base d’un diplôme académique et envoyés dans les classes sans formation initiale. ‘Payé à l’heure, n’ayant aucun contrat et ne bénéficiant d’aucune indemnité, le vacataire est souvent muté dans des zones reculées, sans assistance aucune pour servir de bouche-trou’, déplore M. Sylla. Puis, sonne l’heure du volontariat au Sénégal. Et, selon le secrétaire général national de l’Alliance pour la défense de l’école publique et des travailleurs (Adept), ‘en 1995, Mamadou Ndoye, alors ministre de l’Education de base, institua le volontariat comme mode de recrutement complémentaire d’enseignants de l’élémentaire’.

Peu avant et sous l’alternance, fait remarquer le syndicaliste, dans le cadre de la politique de revalorisation de la fonction enseignante au Sénégal, la signature du décret modifié 99-908 du 13 septembre 1999 fixant les conditions générales d’emploi et de rémunération des maîtres contractuels avait sonné pour les agents actifs comme ‘le début de l’expression d’une volonté de formalisation. Mais aussi, de légalisation d’une politique essayiste et non concertée aux antipodes de la légalité et de la promotion d’une école de qualité’. S’y ajoutent les décrets 2002-78 du 29 janvier 2002 et 2002-1055 du 25 octobre 2002 modifiés qui apparaissent comme le dernier dispositif pour enterrer définitivement les principes réglementaires de recrutement, d’emploi et de rémunération des personnels enseignants. Ces décrets fixant respectivement les conditions générales d’emploi et de rémunération des professeurs contractuels et des contractuels chargés de cours, apparaissent avec la transformation de l’Ecole normale supérieure (Ens) en Faculté des Sciences et Technologies de l’éducation et de la formation (Fastef) et l’érection de plusieurs Ecoles de formation des instituteurs (Efi).



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