De plus en plus le débat politique est transféré sur le champ religieux. Pour cette année encore les imams ont rivalisé d’ardeur pour inviter les acteurs politiques à une plus grande prise en considération des aspirations du peuple. De Dakar à Kaolack en passant par Touba et Thiès, les chefs religieux ont tous embouché la même trompette pour s’inviter dans le débat politique. La palme est sans doute revenue à l’inévitable Imam Tamsir Ndiour de Thiès.
Comme à son habitude il n’a pas mis de gants pour s’attaquer aux hommes politiques et aux chefs religieux musulmans. A l’entendre la politique a fini par tuer beaucoup de valeurs et les hommes politiques ont perdu pour l’essentiel le sens de l’honneur.Il n’a pas manqué de critiquer vertement certaines pratiques en cours dans le Landerneau politique national. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin il a fustigé le comportement des chefs religieux musulmans qui ne pensent qu’à défendre leurs intérêts. C’est pour mieux apprécier la démarche des dirigeants de l’Eglise Catholique qui sont restés fidèles à des principes. Il a magnifié le geste du Cardinal Sarr qui a réuni plus de deux cents millions pour le compte des victimes des inondations qui sont en majorité de confession musulmane.
L’Imam Ratib de Kaolack, Pape Kane n’a pas aussi dérogé à cette règle car il a vertement critiqué les tenants du pouvoir et ceux de l’opposition. Les premiers sont appelés à se rapprocher de la population tandis que les seconds sont appelés à plus de retenue car ils ne peuvent pas exiger le départ de Wade qui était élu suite à un vote populaire. A Touba Serigne Fallou Mbacké a lui aussi tirer sur les hommes politiques, les jeunes chefs religieux et aussi Obama et Sarkozy. Même les hommes politiques ont semblé être gagné par la grâce en ce jour de fête.
Le chef de l’Etat a demandé pardon au peuple pour ses errements et il a appelé à la culture du pardon et du consensus. Le Premier Ministre a lui affirmé que les victimes des inondations seront bientôt recasées. Pour une fois, tous les sermons et discours ont mis en avant les aspirations du peuple; il urge de s’attaquer concrètement à ces différents maux qui plombent la bonne marche de notre société. Pourvu que ces moments de lucidité durent.
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