Les compatriotes établis en Italie invitent les dirigeants sénégalais et africains à rompre avec l’indifférence quant à leur situation.
L’eldorado rêvé au pays d’origine se transforme souvent en cauchemar au pays d’accueil. Passés à tabac, victimes de xénophobie et de tracasseries policières, les émigrés vivent bien souvent une galère sans précédent. Comme en témoigne Moussa Niang, président de l’Association pour la solidarité et la fraternité entre les peuples (Sofrapco) basée à Brescia (Lombardie au nord d’Italie) : «Il y a un climat d’intolérance, de xénophobie, de racisme avec des émigrés tabassés bien souvent parce qu’ils sont tout simplement des Noirs. Dans ce contexte, nous nous sentons abandonnés par les dirigeants africains. Nous aimerions bien que nos gouvernants et autres leaders du continent haussent le ton pour nous soutenir et nous mettre en confiance». Sur le retour volontaire encouragé par certaines Ong, notamment le Bureau international du travail, M. Niang déplore le manque d’information sur la question. «En Italie par exemple, les émigrés n’ont aucune information par rapport à ce que font l’Etat du Sénégal et certaines Ong. Les membres du gouvernement qui y viennent ne pensent qu’à régler les passeports, mais ne s’intéressent jamais à ce que fait l’Association des émigrés. Les Ong non plus ne traitent pas directement avec ladite association», se désole le président de la Sofrapco. Notre rêve, dit-il, est d’être les ambassadeurs du Sénégal en Italie, de nouer un partenariat avec des chefs d’entreprises italiennes pour voir ce que nous pouvons faire ensemble dans différents domaines, notamment celui de la transformation des produits agricoles et surtout dans le secteur de la métallique. «Au-delà de la construction, les émigrés que nous sommes, nous voulons changer le visage du Sénégal en créant des emplois», souhaite Moussa Niang. Le forum de la Sofrapco avec comme thème «Quelle stratégie pour arriver à sensibiliser les jeunes sur les dangers liés à l’émigration clandestine» a permis d’explorer des stratégies de lutte contre l’émigration irrégulière. Créée en juin 2008, cette association qui réunit les compatriotes établis au pays de Berlusconi se veut une courroie de transmission entre les émigrés et les jeunes restés au pays.
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