Societe
Tambacounda : elle bastonne sa voisine et invoque Satan devant le juge
Une dame jugée jeudi, par le tribunal départemental de Tambacounda pour avoir bastonné l’épouse de son beau-père, lui causant une blessure à la tête, a affirmé pour se défendre, avoir agi sous l’emprise de Satan. Elle a reconnu les faits de coups de blessures qui lui ont été reprochés, mais a soutenu y avoir été poussée par Satan. ‘’Je ne l’ai pas fait exprès, c’est Ibliss (Satan) qui m’a poussée à le faire’’, ne cessait de répéter la prévenue, devant les remontrances de la présidente du tribunal qui lui faisait remarquer que la dame pouvait être sa mère et qu’elle était ‘’plus forte’’ que sa victime. L’incapacité temporaire de travail déposée avec la plainte est de cinq jours. Les faits opposant les deux dames se sont produits en mars à Kothiary, quand M.C. occupée par les travaux ménagers, a voulu confier ses achats à la jeune fille de la maison voisine, en partance pour le marché. Elle s’est vu opposer un refus catégorique par cette dernière, qui lui explique que sa mère lui a interdit de prendre une quelconque commission, au risque de ‘’mélanger l’argent’’, vu son jeune âge. Non contente de cette consigne, M.C. est allée, d’après les déclarations faites à la gendarmerie lues par le procureur de la République, ‘’asséner ses vérités’’ à B.K. Cette dernière l’insulte, et il s’ensuit une bagarre, M. C. ramasse un bâton et en donne un coup à son adversaire, note le procureur. ‘’Tu ne vois pas que ta réaction a été disproportionnée. Est-ce que tu avais besoin d’un bâton ?’’, lui reproche la présidente du tribunal. M. C. explique que B.K. l’a insultée sans qu’elle ne réagisse, préférant retourner chez elle, et qu’elle l’a suivie la saisissant au collet et la giflant. Une fois qu’elle est tombée, elle a ramassé un bâton et l’a frappée. Apparemment navrée, elle a répondu : ‘’c’est seulement Ibliss qui m’a poussée’’, relevant que cette femme qui est l’épouse de son beau-père, l’a soutenue par le passé. ‘’Arrête de parler de Satan, tu ne vois pas que cette dame est plus âgée que toi !’’, martèle la présidente du tribunal. A la question de savoir si elle regrette son acte, M.C. répond par l’affirmative, indiquant qu’elle est même allée voir l’imam pour qu’elle intercède auprès de sa victime, afin qu’elle la pardonne. B.K., quant à elle, déplore que tout le monde soit venu s’enquérir de son état sauf l’auteur de son agression. C’est, dit- elle, ce qui l’a amenée à porter plainte. La présidente du tribunal, sur ce, se retourne vers M.C. et lui lance : ‘’donc tu n’as regretté que quand tu as été arrêtée ?’’. Elle note qu’elle s’en est voulu à elle-même depuis l’instant qu’elle a commis son forfait, et qu’elle a aussitôt accouru vers son mari pour l’en informer. Le procureur de la République estime que la prévenue ‘’veut se justifier’’ en indiquant que B.K. l’a giflée, là où cette dernière ‘’n’avait pas intérêt à la gifler’’, mais plutôt elle qui était mécontente. Il a requis une amende de 20.000 francs à titre de dommages et intérêts, en lieu et place des 40.000 francs réclamés par la victime. La présidente du tribunal a accédé à la demande de B.K., en condamnant M.C. à lui verser le montant qu’elle a demandé et à un mois avec sursis.
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