Sabodala est entrain de transformer son environnement. L’axe routier Bembou-Sabodala en passant par Khossanto, le chef-lieu de communauté rurale, a été rendu carossable. D’autres réalisations ont suivi au plan social : réhabilitation du forage de Sabodala, création du forage de Faloumbou, construction et équipement d’une case de santé à Sanodala, achat d’ambulances ultra modernes et adaptées, dotation en fournitures scolaires des établissements de l’élémentaire, achat de matériel agricoles fabriqués par l’unité d’apprentissage et de production du lycée technique industriel et minier de Kédougou, création d’une filière "mines" au sein de cet établissement où 350 millions de nos francs seront injectés sur une période de trois ans. Bref, tout un paquet de services réalisés avec les fonds sociaux de l’ordre de 500 mille dollars US durant la phase exploration initiée par MDL(Minral Deposit Limit) et 600 mille dollars canadiens pour la compagnie Oromin.
Seulement, depuis un an que l’audience publique sur le plan de la gestion environnementale et sociale à Khossanto est faite, pas grand monde n’en fait état, et notre tentative d’en savoir un peu plus, ce mercredi, auprès de quelques responsables de MDL, s’est avérée infructueuse.
Sur le terrain, nous avons remarqué quelques arbustes mis à terre pour frayer un passage ou faire des tranchées refermées, nous a-t-on confié, après un voire un mois et demi de prélèvement géophysique. Pas de péril en la demeure, soutiendra le chef du secteur des eaux et forêts de Kédougou. Il ajoutera que les travaux sont suivis de très près par ses agents sur le terrain. Les études d’impact environnemental et social ont fait ressortir les préoccupations majeures des populations liées à la pauvreté qui les asphyxie, mais également à la possible détérioration significative de leur environnement, (paysages,sols,eaux,végétation et faune).
D’ailleurs, l’on se souvient qu’au sortir de l’audience de Khossanto, Cheikh Faye, le représentant local de MDL, suite à une question d’un confrère, avait rassuré :"les recommandations contenues dans le plan de gestion environnementale et sociale seront entièrement respectées. Je ne vois que de bonnes choses pour ce projet". Il y a eu de très bonnes choses, il est vrai, il y en aura certainement d’autres, au grand bonheur des populations. Surtout avec le decret relatif à la redistribution de la rente minière, si l’on en croit le directeur des Mines et de la géologie.
En attendant, un premier frottement a eu lieu entre MDL et les eaux et forêts. Quand il s’est agi de construire des retenues d’eau nécessitant l’abattage de certaines espèces situées dans d’anciennes vallées, le lieutenant-colonel Dibocor Sène, chef du secteur des eaux et forêts de Kédougou, a tout simplement procédé au comptage des arbres devant être abattus pour fixer le montant de la taxe forestière devant être payée. Mdl invoque, précisent nos sources, les dispositions prises à l’article 58 du code minier. Le colonel Sène parle de taxe forestière, une disposition d’un autre code, celui de la forêt qui ne saurait en aucun cas être supplanté par le code minier. 46 millions de nos francs étaient dans un premier temps réclamés à Mdl qui a tout de suite commis un consultant et la compagnie a finalement compris qu’elle n’était exonérée que pour les taxes douanières, indiquent nos sources. Après un second décompte des arbres, 36 millions seront cette fois-ci demandées. Mdl se serait exécutée en opérant au trésor un premier versement de 12 millions de nos francs.
Maintenant que la phase d’exploitation nécessitant des excavations et l’utilisation de produits toxiques comme le cyanure approche, toutes les organisations de la société civile s’activent pour le strict respect des recommandations du plan de gestion environnemental et social.
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