Tamkharit : Quand les coupures de courant freinent les activités des meuniers à Dakar

À quelques heures de la Tamkharit ou Achoura, c’est la ruée vers les moulins à mil ou à maïs. A cette matinée, du 14 décembre, les femmes se bousculent devant les moulins  dans l’espoir de moudre le mil à temps, pour préparer du couscous. Les meuniers  se frottent les mains à cette veille de la fête de Tamkharite qui marque le nouvel an du calendrier musulman, célébré demain au Sénégal. Le gérant d’un moulin  trouvé à Liberté 4 ne cache pas son désarroi. « Les coupures nous posent d’énormes difficultés. Depuis hier, on fait une course contre la montre à cause des délestages tous azimuts. J’ai commencé à 8heures, et la queue ne cesse d’augmenter (environ une cinquantaine de personnes en attente). Il y a  eu une coupure vers 11h jusqu'à présent (il était 12heures passées), on n’a que ces périodes pour augmenter notre chiffre d’affaires, si les coupures  viennent tout gâcher, ce n’est pas bien », soutient le meunier qui attend impatiemment le retour du jus précieux. Assise à coté, une jeune fille du nom de Mariéme est venue transformer ses cinq kilos de mil en semoule pour le repas festif, comme il est de coutume au Sénégal. « Cela fait deux heures de temps que je suis là, j’ai comme l’impression que  le rang ne bouge pas. Et pire encore, le courant est parti », se désole-t-elle.  Lui emboitant le pas, Cathy Ndiaye Diop déclare : «Moi je suis à mon deuxième jour, devant ce moulin. Hier, j’avais envoyé ma fille vers 17heures, mais il y avait beaucoup de monde  et elle n’a pas pu moudre le mil. Aujourd’hui je suis venue moi même, pars qu’elle est allée à l’école. Mon tour est presque arrivé, dés que l’électricité revient, mon mil sera transformé en farine. »