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TOUBA - Préparatifs de la 113e édition du magal : L’Etat à court de liquidités

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TOUBA - Préparatifs de la 113e édition du magal : L’Etat à court de liquidités

Le Magal de Touba est prévu le 26 février prochain. La réunion d’évaluation de l’état d’avancement des préparatifs du magal a permis de jeter un dernier regard sur les engagements pris par certains services. A quelques dix jours de la tenue de cet événement, les questions budgétaires ne sont pas encore réglées.

Les caisses de l’Etat sont-elles vides ? Tout porte à le croire après les révélations faites, mercredi dernier, au cours de la réunion d’évaluation de l’état d’avancement des préparatifs du magal par les représentants des ministères de la Santé et de l’Hydraulique. A en croire le docteur Masserigne Ndiaye, médecin-chef de la région, «on a très tôt adressé une correspondance au ministre de la Santé, qui a saisi son collègue de l’Economie et des Finances. Mais jusqu’à présent, nous attendons la mise en place des fonds de la caisse d’avance qui se chiffrent à 100 millions». D’ailleurs, en ce qui concerne ce secteur, depuis le mois de septembre, tous les engagements faits au niveau du Trésor de Mbacké sont restés lettres mortes faute de liquidités.

L’HYDRAULIQUE EN QUETE DE 300 MILLIONS

Du côté du ministère de l’Hydraulique rurale et du Réseau hydrographique national, le directeur de Cabinet Alassane Kane renseignera l’assistance sur les difficultés que son département traverse pour respecter à la lettre certains engagements qu’il avait pris auprès du comité d’organisation du magal. Le collaborateur direct de Adama Sall donne son avis sur la question : «Depuis le mois de juillet passé, une avance de trésorerie a été introduite dans le cadre de la Loi des finances rectificative pour nous permettre de disposer de 300 millions, afin que nous puissions honorer tous nos engagements. Mais, jusqu’à nos jours, on n’a rien obtenu.» Ce manque d’argent dans les caisses de l’Etat est d’autant plus perceptible que des sources dignes de foi et bien informées confient que l’Etat doit une dizaine de milliards aux entreprises chinoises et à la société Svtp. Ce qui s’est répercuté négativement sur les travaux engagés par l’Agence autonome des travaux routiers et relatifs à la construction d’un forage à Tindody et l’achèvement de la route reliant Ngabou à Touba et la finition du forage de Ngouye Mbinde.

LES ASSURANCES DU MINISTERE DES FINANCES

Si le Secrétaire général du ministère des Finances, Oumar Sylla, présent à la rencontre, a laissé entendre que d’ici la fin de cette semaine, les 100 millions prévus par le ministère de la Santé pour le Magal 2008 seront disponibles, il n’a pas, par contre, pipé mot sur les doléances des autres services.

Le chef de la délégation, Ndary Touré, a tempéré et rassuré les services sur la question de l’argent pour dire : «Il ne s’agit pas en réalité d’un problème. On vient d’entamer le démarrage de l’année budgétaire. Le budget est en place, il y a des procédures un peu lentes, en vue de la mise à disposition des fonds des budgets qui sont alloués aux différents ministères. Il s’agit simplement de cela.» «Nous avons quelques petites difficultés même au niveau du fonctionnement des services de l’Etat, c’est un problème qui existe. Ce n’est pas un problème qui est lié à l’organisation du magal, mais nous avions donné les assurances qu’il fallait, puisque le Secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances était là pour dire que, dans la semaine, toutes les questions liées à ces problèmes de décaissement et de budget seront réglés», précise M. Touré avant de rassurer : «Il n’y aura aucune influence négative de ces questions budgétaires sur l’organisation du magal».

Concernant les traveaux hydrauliques, l’exécution dudit projet a été entamé avant l’exercice budgétaire en cours. Donc l’affirmation de M. Touré pose problème, parceque les fonds auraient déjà dû être en place à temps.

L’EAU, SURPRIORITE DU KHALIFE

Malgré ces assurances, il reste entendu que l’approvisionnement en quantité et en qualité des pèlerins en eau demeure la priorité fondamentale du khalife général des Mourides comme l’a révélé Serigne Ahmadou Badaoui Mbacké, représentant Serigne Mountakha Mbacké, désigné comme organisateur du magal. Il en est de même pour Serigne Bassirou Abdou Khoudoss Mbacké, secrétaire général du comité initiative Eau de Touba : «Le khalife général des Mourides a dit que tous les efforts qui seront faits en direction du magal sans solutionner les questions de l’eau sont vains. C’est l’eau qui constitue sa principale préoccupation.» Cette question préoccupe aussi les autorités étatiques, comme du reste l’a rappelé le directeur de Cabinet du ministre de l’Intérieur, qui présidait la réunion. Ndary Touré n’a pas manqué de demander au chef de l’exécutif régional, Mamadou Ibrahima Lô, de placer «l’eau sous haute surveillance et sous alerte quotidienne. Remonter tout ce qui vous inquiète au niveau central. Si une solution n’est pas trouvée, au besoin, on pourra provoquer une réunion spéciale en présence de tous les acteurs concernés».

Il faut noter que Touba compte actuellement 17 forages et pour que les fidèles puissent se ravitailler correctement en eau, 140 camions citernes et 20 camions bâches seront mis à leur disposition. Le chef du service régional de l’Hydraulique, Alassane Sam, a rassuré sur la chloration du liquide précieux : «Le chlore est très suffisant et peut servir pendant plus d’un an. Les bassins seront curés.»

ALERTE CONTRE LE CHOLERA ET…LA MENINGITE

Pour la santé, le médecin chef de région a révélé que «le choléra est éradiqué dans la zone. Pour le mois de janvier qui vient de s’écouler, quatre cas isolés ont été notés». Il a demandé à l’assistance «d’amener d’urgence les malades souffrant de maux de tête et qui ont le corps chaud. Car, la méningite sévit au niveau de certains pays limitrophes». Les villes de Mbacké, Touba, de même que les villages environnants seront saupoudrés deux fois avant le magal.

A quelques jours de la célébration de cet événement religieux, les services du Commerce ont saisis 3 500 canettes de boisson périmées au marché occass de Touba.

Pour la question des laisser-passer, une forte diminution a été notée. De 6 000, ils sont de 3 500 cette année.

PRES DE 2 500 HOMMES POUR LA SECURITE

Du côté de la sécurité, le directeur de la sécurité publique, Nguirane Sadio Ndiaye, a avertit les malfaiteurs et autres bandits. «La Police va déployé 1 501 éléments, dont 1 000 policiers en service au groupement mobile d’intervention, 2 pelotons de la compagnie de circulation, soit 225 agents, une soupape de sécurité composée des agents de la Division des investigations criminelles, de l’Ocrtis, de la Sûreté urbaine de Dakar et de la Brigade prévôtale. Ils seront déployés quatre jours avant le magal et vont repartir trois jours après, soit le 29 février.»

Du côté de la gendarmerie, 900 gendarmes et 40 motards seront mis en service, assure le capitaine Dia de la compagnie de Diourbel.

Quant aux soldats du feu, ils seront, comme l’a laissé entendre le colonel Ouattara, au nombre de 500. La Sonatel, de même que la Senelec ont assuré que les engagements seront respectés à 100% avec l’augmentation des Bts, qui passent à 49 lignes et la mise sous hors délestage de la cité religieuse de Touba, pendant 10 jours.

«BONNES PERSPECTIVES»

Tirant les conclusions des travaux, le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Ndary Touré, dira : «Des instructions ont été données à l’ensemble des services impliqués dans l’événement. Et, il s’agit aujourd’hui de venir sur place et de voir avec les autorités en charge de l’organisation du Magal, quel a été le niveau d’exécution des orientations et des directives données à l’ensemble des services relevant de l’Etat.» «Comme vous avez pu le constater, des pas extrêmement importants ont été franchis dans tous les secteurs ; qu’il s’agisse de la santé, de l’hygiène, de l’assainissement. Nous avons pu noter que pour l’essentiel, les directives ont été respectées. Dans d’autres secteurs comme la Senelec, la Sonatel, la Sde, beaucoup de choses ont été faites. Au total, nous pouvons dire, à deux semaines de l’événement, que nous sommes en tout cas sur de bonnes perspectives», conclura-t-il. Il a donné des assurances quant à un approvisionnement correct du liquide précieux en quantité et en qualité. «Vous avez vu tous les travaux qui ont été faits sur le réseau de distribution, les citernes qui vont être pré-positionnées, des bâches supplémentaires. Ce qui nous garantit un magal sans problème d’eau», indique M. Touré.  



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