Il n’est pas exclu, du côté de Touba, de dépêcher une délégation auprès du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, pour voler au secours du ministre de l’Intérieur, Bécaye Diop, dont le limogeage est réclamé, depuis sa déclaration de Touba, par certaines franges du corps social.
Les réactions d’indignation se suivent et se ressemblent au sujet de la déclaration du ministre de l’Intérieur, Bécaye Diop, faite à Touba, lors de la cérémonie officielle du Magal. Après les jeunes cadres Tidianes, qui l’ont déclaré persona non grata à Tivaouane, ce fut au tour de Serigne Abdoul Aziz Sy Junior et de son neveu Serigne Mansour Sy Diamil de monter au front. Quant aux femmes de la coalition Benno Siggil Senegaal, elles ne demandent rien d’autre que la démission de Bécaye Diop «qui est coutumier des faits». S’invitant dans ce débat, la hiérarchie de Touba s’est fait un point d’honneur de défendre son hôte qui est en passe d’être jeté en pâture. Au nom du président du Comité d’organisation du Magal et porte-parole du Khalife général des Mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, c’est Serigne Ameth Saloum Dieng qui monte au créneau pour remettre les choses en l’endroit : «Le ministre de l’Intérieur n’a rien dit qui puisse soulever un tel débat. Bécaye Diop n’a dit que ce qu’il a vu. Et, il pouvait dire la même chose ailleurs. Dès lors, je pense qu’il n’y a pas matière à polémiquer et à transférer le débat dans un terrain qui pourrait être très glissant. D’autant plus que tout le monda sait qu’il a dit la vérité sur le message et la trajectoire prise par l’appel de Serigne Touba.» Le vice-président de la commission chargée de la Communication du Magal de poursuivre : «Même si la déclaration de Bécaye Diop a pu créer un sentiment de frustration, nous appelons les uns et les autres à la retenue.» S’enfonçant dans la brèche ainsi ouverte, Serigne Modou Bara Doly Mbacké fustige, lui, ce qu’il appelle «la propension des politiciens, notamment ceux de l’opposition, à vouloir faire feu de tout bois, comme ce fut le cas lors de la polémique entre le Président Wade et l’Eglise». Surtout que, insiste le président du Mouvement des guides religieux (Mgr), «le ministre n’a fait allusion à aucune confrérie dans son allocution de Touba». En langage plus clair, «il ne faut pas donner l’occasion à des pyromanes à cols blancs de faire d’une déclaration anodine un cheval de bataille pour régler des problèmes politiciens».
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