Devant la presse, hier, les travailleurs de Dakar Dem Dikk (3D) ont étalé ce qu’ils considèrent comme les maux de leur entreprise. Pour éviter qu’elle subisse le même sort que son ancêtre, l’ex-Sotrac, ils alertent l’opinion et n’excluent pas d’observer une journée ville morte.
Non à une Sotrac bis ! C’est le cri du cœur lancé par les travailleurs de la société de transport Dakar Dem Dikk (3D). En conférence de presse hier, le secrétaire général de l’Union des travailleurs de 3D, Mamadou Goudiaby, n’a pas mâché ses mots à l’endroit des pouvoirs publics, mais aussi à l’endroit de la direction de la boîte dirigée par Christian Salvy. «Notre entreprise vit présentement des moments difficiles voire critiques», déclare d’emblée M. Goudiaby. Entouré, entre autres, de Cheikh Diop de la Cnts/Fc, de Djibril Guèye Ndiaye, secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de 3D, il assure que si l’on persiste à vouloir «diaboliser» cette société, au regard des actes qui seraient posés par l’Etat et la direction, «Dakar Dem Dikk risque, à tout moment, de faire un dépôt de bilan». Puis que, énumère-t-il, depuis un an, il y a un «manque de pièces de rechange», qui aurait immobilisé le tiers du parc automobile, soit 178 bus. Ce qui, à en croire Mamadou Goudiaby, les empêche d’exécuter leur mission de service public.
A ce propos, il a donné l’exemple du transport scolaire qui est actuellement «perturbé». Aussi, il a fait cas d’un «endettement de la société vis-à-vis des organismes à caractère social : Institut de prévoyance des retraites du Sénégal, Caisse de sécurité sociale, coopératives d’habitat et de consommation etc». D’ailleurs, révèle-t-il, «les prestations familiales du 3e trimestre de l’année en cours ne sont pas encore payées alors que la date butoir était fixée au 18 septembre pour simplement 45 millions».
A ce jour, assure encore Mamadou Goudiaby, le cumul de l’ardoise due aux créanciers tourne autour de 2 milliards. Toutes choses qui lui font dire que le transport, en général, est considéré comme «le parent pauvre de l’économie alors qu’on sait que nous sommes une pièce maîtresse parmi les fondamentaux de celle-ci».
«JOURNEE VILLE MORTE»
En effet, lorsque le transport ne roule pas, ce sont les activités qui s’arrêtent. De l’avis de M. Goudiaby, l’Etat et la direction de Dakar Dem Dikk ne semblent en avoir cure. Ils ne comptent pas se laisser «égorger» sous l’autel de conspirations machiavéliques au plus haut niveau. (Voir ailleurs). Raison pour laquelle Cheikh Diop de la Cnts/Fc il lancera «un cri du cœur en direction des autorités publiques» afin régler définitivement les problèmes auxquels les travailleurs de 3D sont confrontés. Car, fait-il remarquer, ces derniers méritent assistance et soutien puisque jusque-là «ils n’ont usé que de la seule force de propositions» pour extirper leur entreprise de la précarité.
Pour Cheikh Diop, l’heure est tellement grave à Dakar Dem Dikk que les travailleurs de la société ont opté pour la mobilisation de toutes les forces syndicales en vue de porter un seul et unique coup sur la table des décideurs. La rencontre avec la presse hier constitue pour le leader de la Cnts/Fc «un premier plan d’actions de l’intersyndicale pour la pérennité de l’entreprise».
Mamadou Goudiaby de revenir à la charge sur cet aspect en soutenant que «la paix sociale dépend d’une réaction rapide des autorités par rapport aux urgences soulevées». Au cas contraire, prévient-il, «compte tenu de l’implication et de l’envergure de nos alliés ainsi que de la détermination des travailleurs, il n’est pas exclu une journée ville morte dans les prochains jours».
Au cours des échanges avec la presse, les responsables des travailleurs de 3D ont signifié à l’assistance que l’impact de leur détermination à sauver leur entreprise pourrait se faire sentir, dès la semaine prochaine. En tout cas, avertit Cheikh Diop, l’Intersyndicale des transporteurs de 3D ne va pas assister, de façon passive, à la mort programmée de Dakar Dem Dikk.
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