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TRANSPORT URBAIN DES ÉLÈVES : Un casse-tête pour les parents

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TRANSPORT URBAIN DES ÉLÈVES : Un casse-tête pour les parents

Rentrée des classes rime avec difficultés. Pour beaucoup d’élèves, c’est la croix et la bannière pour rallier leurs établissements ou retourner à la maison, via les moyens de transport. Ce qui n’est pas sans conséquence pour les budgets familiaux. « Le Soleil » est allé à la rencontre des transporteurs, des concernés et de leurs parents.

« Nous sommes plus sollicités en année scolaire ». Cette remarque de Mouhamed Keïta, trouvé au terminus des Parcelles assainies et responsable de la Ligne 5 du bus de l’Association pour le financement des transports urbains (Aftu) communément appelé Tata, souligne l’affluence qui existe dans les garages ou autres arrêts-cars. Ce qui donne du fil à retordre aux usagers, qui ne savent pas souvent à quel moyen de transport se fier.

« Je voudrais prendre un abonnement pour mon fils. Mais on me demande 45.000 francs. Ce qui est hors de portée de mes revenus. Je dois me rendre à Dior et je fais le pied de grue depuis plus de 15 minutes », dit avec un brin amer, la maman de P. M. T.

Elève au préscolaire dans une école privée, l’enfant n’est pas encore conscient de cette situation. « Je ne suis pas en retard », lance Pape. Malgré sa proximité avec l’école, la mère, teint clair, taille assez élancée, visage bien entretenu, regrette que les taximen lui réclament 1.000 francs pour l’acheminer au lieu indiqué. « D’ici jusqu’à Dior, on devrait payer 500 francs », dit-elle.

Non loin de là, Gisale Kany, restauratrice à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et mère de famille à du souci le matin. « Vous constatez de vous-même que les enfants sont en retard. C’est très difficile. Si on pouvait augmenter les véhicules de transport urbain, ce serait une bonne chose », affirme la brave dame. « On fait état de l’arrivée de 150 bus chinois », souligne votre serviteur.

Gisale s’empresse de répondre que les usagers en seront vraiment ravis. Ceux qui ne prennent pas ces bus ou autres cars urbains ont aussi leur mot à dire.

Marième, qui étudie dans un établissement privé de la place explique : « j’habite non loin de notre école. Je marche. Certains transporteurs, qui saucissonnent les trajets, fatiguent et perturbent les élèves. Cela constitue un écueil pour nous, qui devons apprendre nos leçons », note la jeune fille en classe de Terminal G. Visage assez raffiné, teint café au lait, habillée en blanc gris, les oreilles « bouchées » par des écouteurs avant notre discussion, cette candidate au baccalauréat trouve cette situation difficile, sans plus. Alors qu’au niveau du terminus des bus Dakar dem dick (Ddd), la file des passagers à la queue leu leu montre combien il est difficile d’avoir un bus à certaines heures.

« C’est vraiment pénible », déclare Amady Fall Sow, électricien en bâtiment qui enchaîne : « ce sont les usagers qui acceptent que des transporteurs se comportent comme bon leur semble ». Attendant la Ligne 23 Ddd, sa solution tombe comme un couperet : « les passagers devraient se mettre d’accord pour payer un tarif bien défini et rester zen ».

Mactar Guèye semble déboussolé quand nous l’interpellions sur cet état de fait. Elève en classe de 3ème, cet habitant de la Patte d’Oie trouve que le fait d’attendre longtemps un moyen de transport rend la personne irritable. En plus du retard causé par cette situation. Pape Diop, qui fait la 6ème, ne peut qu’endurer ces difficultés, pendant qu’Aminata Diallo la juge inacceptable, tout en hélant un bus qui doit l’amener à destination.

Toutefois, même si elle accepte la cherté du transport, l’étudiante y trouve le confort. « Je suis à l’Institut Mariste d’enseignement supérieur (Imes). Nous payons 25 mille francs par mois pour nos trajets. Il n’y a pas de retard », se réjouit une autre.

Un poids sur le budget des ménages

Les apprentis affirment que les trajets saucissonnés sont liés à la hausse infernale de l’essence ou du gasoil. « Cela est dû à la hausse des prix du gasoil. C’est très cher », justifie Ngagne Faye trouvé à l’arrêt Capa de Yarakh et habitant à Diamagueune. Interpellé, un autre apprenti sous le couvert de l’anonymat déclare qu’il n’a jamais saucissonné ses trajets. Même les chauffeurs de taxis sont parfois engagés pour acheminer les écoliers. Après deux d’entre eux qui ont refusé de parler, un autre accepte, mais préfère la discrétion. Hélé à la hauteur du Parc de Hann, le conducteur du « jaune noir » s’arrête tout d’un coup et affirme : « des parents peuvent t’engager et te payer entre 35, voire 40 mille ou plus. Cela dépend de la zone où les élèves habitent et de leur trajet.

L’année dernière, j’avais cette offre. On me payait 35.000 francs. Mais, j’ai arrêté, parce que j’étais un peu souffrant ». Teint noir, le conducteur dit que la liaison de ces anciens clients était Niary Tally-Liberté 6. « Vous voyez que ce n’était pas loin », argumente-t-il.

Les parents sont obligés de casser la tirelire face au casse-tête du transport des élèves durant l’année scolaire. Vendeuse de lait caillé, mère M. G. vit quotidiennement cela. « J’ai en charge la dépense et je donne 200 francs par jour à mon élève », note-t-elle. « Je le fais sous forme de cadeau sans aucune arrière-pensée », indique la brave dame qui vient de Campement Nguékhokh.

Mme Sarr a une situation plus acceptable. Travaillant à la Société des eaux (Sde), elle constate que les tickets de transport grèvent le budget des chefs de famille. « J’ai un élève qui fait la seconde au lycée Thierno Seydou Nourou Tall. Je lui donne chaque jour 1.000 francs. Si on pouvait nous trouver des moyens de transport réservés aux élèves, ce serait bon », propose-t-elle.

Non loin d’elle, Pape Diop remarque la fatigue des potaches et autres étudiants. « Ici à Yarakh, nos élèves ont des problèmes après le Bfem ou le bac. Ils sont affectés dans les lycées et universités. Avec la Sotrac, c’était mieux. Pour aller aux Maristes, il n’y a pas de ligne de bus. Nous déboursons entre 800 et mille francs par jour », laisse entendre le président de l’Asc Kipp du village.


 



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