Les résultats d’une enquête réalisée dans 60 écoles de la banlieue ont indiqué que plus de 50% des élèves de l’élémentaire sont frappés par leurs enseignants. Ces derniers pensent que la cravache reste le moyen le plus efficace pour pousser les élèves à apprendre leurs leçons.
Une enquête réalisée par les enfants de l’organisation de l’Education et développement de l’enfant (Eden) a révélé que 55% des élèves des écoles de la banlieue (Guédiawaye et Pikine) sont battus en classe par leurs enseignants. Comme indicateur de cette violence, dans la plupart des salles de classes, l’on trouve une cravache sur la table de l’enseignant, a soutenu l’enquête. Les maîtres interrogés estiment que la cravache est le moyen le plus efficace car certains élèves apprennent leurs leçons que lorsqu’ils sont frappés. Pourtant la loi d’orientation sur l’enseignement protège les élèves contre des violences en milieu scolaire. Le décret 79, 1865 du 20 décembre 1979 relative à l’enseignement, interdit dans son article 14, les châtiments corporels, a rappelé le président de l’Eden, Mame Ngor Diouf. « Les seules sanctions autorisées sont le blâme ou l’exclusion de l’enfant de l’école », a-t-il insisté. C’était samedi 20 novembre, lors d’un point de presse pour marquer la célébration de la journée internationale des droits de l’enfant.
Formation à la discipline scolaire non violente
Revenant sur l’enquête, le président de l’Eden a indiqué que les résultats ont été partagés avec les responsables éducatifs des écoles de la banlieue notamment du département de Guédiawaye. « Nous comptons mettre ces résultats à la disposition du ministère de l’Education » a-t-il informé.
Pour stopper cette violence, l’Eden a commencé à former des enseignants de Guédiawaye sur la discipline scolaire non violente. Une trentaine d’enseignants ont été déjà formés. Les membres de l’Eden ont déploré aussi l’âge précoce auquel les filles sont données en mariage. Au Sénégal, le code de la famille autorise le mariage des jeunes filles dès l’âge de 16 ans, ce qui peut favoriser des grossesses précoces et la déscolarisation, a regretté Mame Ngor Diouf. Sous ce rapport, il serait pertinent, poursuit-t-il, de revoir les dispositions du code de la famille en relevant l’âge du mariage à 18 ans. La rencontre avec la presse s’inscrivait dans le cadre de la célébration de l’anniversaire de la convention des droits de l’enfant, adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 20 novembre 1989. La convention en est à sa 21e année car ayant été ratifiée par le gouvernement sénégalais dès 1990. Depuis lors, le Sénégal a consacré beaucoup d’efforts sur le plan législatif pour la protection de l’enfant, a reconnu Mame Ngor Diouf. Il estime que les structures qui mènent un plaidoyer en faveur de l’enfance doivent encourager le gouvernement sénégalais à renforcer les moyens dédiés à la protection de cette couche vulnérable. L’organisation Eden créée en 2002 contribue à l’amélioration des conditions d’existence de l’enfant à travers 70 clubs Eden où 3.500 enfants sont encadrés et secourus quotidiennement, a informé son président.
E. KALY
5 Commentaires
Deus
En Novembre, 2010 (02:59 AM)Tah!
En Novembre, 2010 (03:09 AM)Nasaf
En Novembre, 2010 (03:29 AM)Bro
En Novembre, 2010 (09:29 AM)Ch
En Novembre, 2010 (15:56 PM)Participer à la Discussion