(Correspondance) - Des griefs, les troupes de la coalition dirigée par Ismaïla Magne Diémé et César Attoute Badiatte n’en manquent pas pour justifier leur acharnement contre Salif Sadio. Dans un communiqué daté d’avant-hier, ces deux chefs de guerre du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) ont mis à nu les 'actes barbares' commis depuis 1997 par leur ex-commandant 'qui s’est assigné une mission bien précise : tuer sans raison'.
Depuis cette date, en effet, révèle le communiqué signé par Ismaïla Magne Diémé, 'Salif Sadio s’en prend aux civils innocents et à ses propres frères de lutte'. Au nombre des victimes du désormais ex-chef d’état-major du maquis du Mfdc figure son prédécesseur à ce poste, Léopold Sagna, tué par celui qui fut son lieutenant. Salif Sadio aurait même, de l’avis du commandant du Front nord, tué d’autres combattants dont le seul tort a été de ne pas être de l’ethnie Diola. Si l’on en croit Ismaïla Magne Diémé, une cinquantaine d’éléments d’Atika ont été ainsi 'sommairement exécutés par les hommes de Salif Sadio, programmés pour tuer, rien que pour tuer et seulement pour tuer sans raison'.
Même les civils n’ont pas échappé à ce que ses adversaires appellent 'l’instinct assassin de Salif'. En 2002, par exemple, révèle le communiqué, le village de Djimande, dans l’arrondissement de Tendouck, en pleins préparatifs du 'Bukut' (circoncision en pays diola : Ndlr) fut la cible des hommes de Salif Sadio. Des futurs initiés y seront exécutés. Quelques années auparavant, relate toujours le communiqué, de paisibles voyageurs à bord d’une pirogue assurant la liaison entre les provinces du Blouf et Bako ont également été massacrés à hauteur de Thiobon. A ces crimes s’ajoutent des enlèvements de personnes dont se sont rendus coupables les hommes de Salif Sadio. Et les responsables de la coalition de constater avec amertume qu’aujourd’hui encore, 'l’homme (Salif Sadio : Ndlr) fait encore parler de lui dans sa mission lugubre'. Pour exemple, Magne Diémé évoque l’exécution de civils dont le chef de village de Karounor, dans la communauté rurale de Djibidione.
La liste, de l’avis du commandement de la coalition, n’est pas exhaustive. 'Mais, ce sont là autant d’actes ignobles que Salif Sadio appelle lutte pour la libération et l’indépendance de la Casamance'. Le laisser continuer de dresser le Mfdc contre les civils et les paisibles citoyens, serait, pour Ismaïla Magne Diémé et César Attoute Badiatte, 'commettre une injustice grave contre ceux pour lesquels nous luttons depuis plus de vingt-quatre ans'. C’est pourquoi, informent-ils, la chasse à Salif Sadio se poursuit. Par ailleurs, la coalition encourage celui qu’elle appelle 'le chef des récalcitrants de l’état-major' à rendre tous les biens qu’il a arrachés lors des différents actes de vandalisme commis par ses hommes, parce que pour elle, il n’y a pas que le véhicule de l’Unicef.
Dans tous les cas, le message d'Ismaïla Magne Diémé et de César Attoute Badiatte est clair : 'Ou Salif Sadio se rend ou il disparaît dans la nature s’il en a la capacité, ou alors, nous l’aurons, mort ou vif'.
0 Commentaires
Participer à la Discussion