La Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Mbour a jugé une affaire aux allures de scénario hollywoodien. Trois individus sont poursuivis pour association de malfaiteurs et vol avec violence. Ils avaient volé un véhicule à Touba, dans la nuit du 9 juillet 2021. Les accusés, Pape Faye (35 ans), Mayib Guèye (26 ans) et Ibrahima Sow alias "Baye" (37 ans) auraient planifié et exécuté le vol d’une voiture de marque Peugeot au détriment du chauffeur Galass Diop.
Le jour des faits, le trio avait quitté Mbour pour se rendre à Touba. De la cité religieuse, Mayib Guèye avait loué une voiture, rejoint en chemin par ses deux complices. Ils auraient empoigné le chauffeur, l’auraient placé dans un sac de foin avant de l’abandonner à l’héliport de la ville. Ils sont ensuite repartis avec le véhicule volé. C'est au moment où ils s'apprêtaient à l'écouler qu'ils ont été appréhendés.
Les accusés parlent de vol simple sans violence
"Nous avons juste demandé au chauffeur de descendre. Il n’y a eu ni violence ni sac", a soutenu Pape Faye, tout en reconnaissant une part de responsabilité. L’idée venait de Pape Faye, Mayib étant dans une situation difficile, sans emploi ni moyen de transport. Ibrahima Sow reconnaît sa participation, mais réfute l’usage de violence. "Nous l’avons juste fait descendre. Personne ne l’a brutalisé", explique-t-il.
Le parquet a requis 20 ans de réclusion criminelle, estimant que les violences sont établies, même si elles sont minimisées par les accusés. "Ce vol a été commis de manière préméditée, avec une intention de nuire manifeste. L’acte est d’une extrême gravité", explique le procureur.
Du côté de la défense, les avocats appellent à une lecture nuancée des faits. Maitre Khadim Cissé, avocat de Mayib Guèye, insiste sur la jeunesse de son client au moment des faits : "Il avait 23 ans, vulnérable et sans emploi. Il s’est laissé entraîner."
Pour sa part, Maitre Rama Ba estime que le dossier ne prouve pas la violence alléguée. "Rien ne démontre qu’il ait été mis dans un sac. La victime a peut-être cédé par peur ou par surprise, sans agression physique".
Enfin, Me Deh plaide pour la clémence et les circonstances atténuantes, évoquant une faute de jeunesse et des regrets sincères. "Ils n’étaient pas armés. Ils ont agi sous l’influence d’une mauvaise impulsion. Ils demandent pardon".
Le tribunal rendra son verdict le 20 juin prochain.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion