La dénégation pure et simple. C’est la stratégie de défense adoptée par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Madické Niang, dont la presse a révélé vendredi 20 août dernier qu’il a été victime de vol d’importantes sommes d’argent à son domicile au quartier huppé des Almadies à Dakar.
Les auteurs du larcin ne seraient personne d’autre que des fils du ministre lui-même, d’après le journal Le quotidien qui a éventé l’affaire. Evaluée à des centaines de millions francs Cfa, la somme dérobée auraient servi aux auteurs à se payer un séjour avec des filles de joie dans le luxueux hôtel Radisson Blu sur la corniche ouest de la capitale sénégalaise, outre des virées nocturnes dans des boîtes de nuit. Les présumés voleurs auraient même tenté de se payer une boîte de nuit, mais aurait essuyé le refus de son propriétaire pris de peur devant la jeunesse des « clients » et de l’importance de l’argent en possession.
« Les faits tels que relatés par ‘’le Quotidien’’ sont dénués de tout fondement, car aucun membre de sa famille n’a eu à soustraire de l’argent au Ministre d’Etat à son insu », a réagi le ministre Madické Niang dans une « mise au point » diffusée lundi par son service de presse. Le document note que M. Niang n’était pas au Sénégal au moment de la publication de l’article. En outre, « le ministre d’Etat tient à rappeler qu’il s’est toujours évertué à inculquer à ses enfants les valeurs cardinales de notre société.
Toutefois, ayant toujours eu, par la grâce de Dieu, les moyens de le faire, il a constamment manifesté beaucoup de générosité à l’endroit de ses enfants et des autres membres de sa famille », avance la même source. Las, car plusieurs fois la presse a eu à rendre compte des écarts de conduite de certains membres, très jeunes du reste, de la progéniture de Me Madické Niang.
Par ailleurs, vu que la détention à domicile de numéraires aussi importants soulève des questions, Me Niang préfère réfuter totalement. Car, dans une réaction à ce qui ressemble à un scandale, Ibrahima Sène, responsable du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), a estimé que Me Madické Niang doit être inculpé et placé sous mandat de dépôt. Pour M. Sène, « si c’est de l’argent public, ce serait un cas flagrant de détournement de deniers publics ». Il se demande, entre autres, pourquoi ne pas l’avoir déposé dans une banque si c’est de l’argent privé, « est-ce pour échapper au contrôle du Centif qui traque le blanchiment d’argent sale ? » Le responsable du Pit se dit convaincu que « c’est soit un détournement de deniers publics, soit un blanchiment d’argent, ou une évasion fiscale », estimant que « cela nécessite d’être élucidé le plus rapidement possible dans l’intérêt général ». Il a ajouté que « chacun de ces cas, pris individuellement, disqualifie Me Niang pour exercer une fonction publique quelconque et le met sous le coup de la loi ».
En réponse, la note envoyée à la presse par son service de communication soutient que « le ministre d’Etat, avocat, hommes d’affaires et homme d’Etat, ne s’aventurerait jamais à conserver à domicile les montants faramineux indiqués dans le journal alors qu’il dispose de plusieurs comptes bancaires ».
L’on prend même a témoin les « journalistes (qui) peuvent attester que l’avocat Madické Niang, longtemps bien établi à Dakar, grâce à Dieu, a toujours, gagné confortablement sa vie bien avant d’occuper des fonctions publiques ».
Par ailleurs, Me Niang cible des adversaires politiques derrière l’article du journal Le Quotidien. « Il apparait, sans nul doute, que des personnes ne pouvant l’atteindre du point de vue professionnel cherchent, par le canal de sa famille, à l’empêcher de poursuivre sereinement la noble mission qui lui est assignée par le Président de la République. Le ministre d’Etat tient à avertir ceux là que leur entreprise sera vaine car plus que jamais il reste serein et déterminé à remplir sa mission avec courage et abnégation auprès d’Abdoulaye Wade" ecrit-il.
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