Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a finalement lâché son ministre de l’Artisanat et des Transports aériens, Farba Senghor, à la dernière minute. C’est-à-dire au moment où les policiers de la Sûreté urbaine (Su) défèrent les auteurs des actes de vandalisme contre les journaux L’As et 24 Heures Chrono, qui l’ont suffisamment chargé comme étant le commanditaire de leurs actes délictuels, devant le Procureur. Des sources judiciaires soutiennent que Farba Senghor et son ancien chef de cabinet Assane Bâ seront convoqués dans les jours à venir devant le magistrat instructeur qui aura en charge l’enquête.
«Les ministres de la République ne sont pas justiciables des juridictions ordinaires. Ils ont ce qu’on appelle un privilège de juridiction. Même en tant que témoin, le Procureur de la République que je suis n’a pas le pouvoir d’interroger ou de faire entendre un ministre, sauf sur autorisation du président de la République. Donc ceux qui disent que le Procureur devait s’autosaisir, lorsque ce monsieur a eu à faire des déclarations, qui peuvent être assimilées à des menaces, ne connaissent absolument rien sur les règles de procédures qui régissent notre pays. Et au cas où il serait susceptible d’être poursuivi, je ne suis pas compétent pour le poursuivre». Tels les propos tenus récemment par le Procureur de la République, Ousmane Diagne, lors de son point de presse, pour se prononcer sur les agressions contre les journaux L’As et 24 Heures Chrono dans la nuit du 17 août. Maintenant, la balle est dans son camp. Car, le Chef de l’Etat vient de lui baliser le chemin en limogeant le ministre de l’Artisanat et des Transports aériens, Farba Senghor. Qui a été cité par les personnes arrêtées, dans le cadre de l’enquête confiée aux hommes du commissaire Mamadou Diagne de la Sûreté urbaine, comme étant le commanditaire des actes de vandalisme contre les organes de presse. Interpellé sur le cas de Assane Bâ, ex-Chef de cabinet du ministre déchu et signataire des communiqués dans lesquels il menaçait les journalistes, le Procureur déclarait qu’il ne sert à rien d’arrêter un complice et de laisser l’auteur principal. Des sources judiciaires renseignent que l’ex-ministre, Farba Senghor, son ex-Chef de cabinet Assane Bâ et toutes les personnes citées dans cette affaire seront, dans les jours à venir, devant le juge d’instruction qui aura en charge l’enquête. Si la Sûreté urbaine ne bénéficie pas de délégation judiciaire du juge, ils seront entendus directement par le magistrat instructeur. Retenons que les sept personnes arrêtées comme auteurs des actes de vandalisme seront déférées, aujourd’hui, devant le Procureur de la République.
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