Y’en a marre, «Citoyen vigilent», l’Association des ruraux agriculteurs de Noto et les populations vivant aux alentours autour de la cimenterie Dangote, tirent la sonnette d’alarme sur les dangers qui guettent les populations. En effet, cette usine, implantée à Pout depuis quelques années, est en train de pomper l’eau de la nappe phréatique, pour ravitailler le système de refroidissent de ses machines. Ce qui risque d’avoir de lourdes conséquences sur l’approvisionnement en eau à Dakar et ses environs.

«La cimenterie Dangote est en train de pomper la nappe phréatique pour son système de refroidissement des machines. Ce, au moment où on parle de raréfaction de l’eau. D’après les experts, s’ils continuent de pomper, bientôt Dakar ne sera plus approvisionné convenablement en eau. De plus, l’eau qui est tirée de la nappe, puis utilisée pour le refroidissement des machines, risque d’être déversée dans les Niayes. Ce qui risque d’être un danger écologique », avertit le mouvement citoyen. Y’en a marre, qui n’est pas contre l’installation de Dangote, demande cependant, que cet « investissement soit propre», a déclaré  Fadel Barro, face à la presse ce jeudi. Il annonce qu’une vaste campagne de sensibilisation, dénommée « Bouléne gnou yokk mar», sera déroulée avec le mouvement «Citoyen vigilent» et l’Aran, pour mieux imprégner les populations sur la question.

Le responsable d’Aran, Moussa Fall révèle cependant, que la cimenterie qui s’est dotée d’une centrale de 30 Mw, compte sur la nappe phréatique pour faire refroidir ses machines. Une nappe, qui est «déjà déficitaire selon les techniciens», signale-t-il. Pis, la cimenterie exploite actuellement 5 forages, alors qu’elle n’est autorisée à en faire que deux. Au total, «la centrale va consommer 4500 mètres cube d’eau par jour, soit 1.5 million de mètres cube d’eau par an» alerte-t-il. Et pourtant, signale M. Fall, les autorités en charge de la question de l’eau avaient récemment parlé d’un certain déficit pour Dakar.

Aussi, enchaîne Moussa Fall, si la cimenterie continue à pomper la nappe phréatique, dans un futur proche, la production maraîchère sera menacée et les agriculteurs de la zone risquent d’enregistrer des pertes de terres. «Ce qui risque de les plonger dans la pauvreté car des milliers de maraîchers vont perdre leur emploi. Il ne vont plus produire pour vivre», fait savoir le secrétaire général d’Aran.

A cela, s’ajoutent les maladies liées à la poussière que dégage la cimenterie, dont les responsables avaient pourtant promis de mettre en place des filtres qui annihileraient tout risque pour les populations. Face à une telle situation, les autorités étatiques brillent par leur silence absolu, bien qu’elles aient été saisies.

Pourtant, ce ne sont pas des pistes de solution qui manquent, selon Gnagna Sy de «Citoyen vigilent». Les responsables de la cimenterie, «peuvent inverser en mettant en place un système de refroidissement à air au lieu d’un système de refroidissement à eau»,  dit-elle. Et pour atténuer la pollution, un vaste programme d’agro foresterie autour de l’usine, pourrait être déroulé. Mais, en attendant, les trois organisations ne comptent pas fléchir et invitent les populations à se joindre à la lutte.