YOFF Le présumé meurtrier de Vieux Diakhaté en liberté provisoire, après une semaine de prison : La famille de la victime annonce une plainte devant le Parquet

Deux mois après le décès de Vieux Diakhaté au cours d’une bagarre à Yoff, sa famille basée à Saint-Louis, a décidé de porter plainte devant le Parquet, pour homicide. Une plainte qui vise Djiby Tall, qui avait tiré dans la foule, mais qui s’est vu attribuer une liberté provisoire après quelques jours passés entre la gendarmerie de la Foire, le Parquet et la prison de Rebeuss.

La famille de Samba Diakhaté, alias Vieux Diakhaté est dans tous ses états, suite à la libération sous contrôle judiciaire de son présumé meurtrier, Djiby Tall. Ce dernier en garde à vue, à la brigade territoriale de la Foire au lendemain de la mort de Diakhaté, le 14 octobre dernier, a eu à peine le temps de poser ses valises à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss. En effet, déféré le 17 octobre au Par­quet, comme révélé par Le Quo­ti­dien, au lendemain des faits qui se sont déroulés dans un quartier de Yoff, Djiby Tall est retourné chez lui à la veille de la Tabaski, célébrée le 26 octobre. Ce qui est, aux yeux de la famille, demeurant à Saint-Louis, un «scandale».

Les qualificatifs ne manquent pas pour les parents de Vieux Diakhaté, qui ont tenu à exprimer leur désarroi dans ces colonnes. Un des frères de la victime a ainsi indiqué la décision commune de la famille éplorée de porter plainte devant le Parquet de Dakar, pour homicide. Aussi, la famille a-t-elle déjà engagé des avocats et entend se constituer partie civile, pour des dommages et intérêts. Le préjudice qu’il juge «colossal» est certes irréparable pour eux, mais le crime, jugent-ils, ne peut être passé par pertes et profits. «Nos avocats sont en train de réunir tous les documents nécessaires pour la plainte. Nous attendons entre autres le jugement d’hérédité, parce que nous estimons que c’est trop facile de tuer quelqu’un volontairement ou involontairement, c’est selon, et de se retrouver en liberté, comme si de rien n’était. Nous avons le certificat de genre de mort, qui est assez explicite par rapport aux circonstances de la mort», s’étrangle de rage un des frères de la victime, âgée de 42 ans.

De l’avis d’un juriste joint par téléphone hier, la plainte de la famille n’entrave en rien l’action judiciaire déclenchée, en principe par le Par­quet, étant donné qu’il y a mort d’homme. Notre interlocuteur d’ajouter que même si la famille n’avait pas porté plainte, le procureur est sensé se saisir d’office du dossier, compte tenu des éléments contenus dans le dossier d’enquête. Toutefois, indique en­core le juriste qui a requis l’anonymat, cela ne présage pas du verdict du Tribunal. De toute façon, si demain il y a instruction, le juge d’instruction peut remettre Djiby Tall en prison, selon les éclairages du juriste. Même s’il y a jugement en Cour d’assises ou devant une autre juridiction, le présumé meur­trier de Vieux Diakhaté peut également écoper d’une peine de plusieurs années d’emprisonnement, si sa culpabilité d’homicide volontaire ou involontaire est établie. De quoi rassurer la famille aujourd’hui perdue dans des conjectures, à propos de la décision du Parquet, d’accorder à M. Tall la liberté provisoire.

Pour rappel, c’est au cours d’une bataille rangée devant le domicile de Djiby Tall à la rue 272 de Yoff, le 14 octobre dernier aux alentours de 20 heures, que Vieux Diakhaté a été atteint mortellement par balle. M. Tall ex-agent de la Senelec a tiré dans la foule après des coups de feu de sommation en l’air. Dia­khaté qui s’interposait entre les protagonistes s’est écroulé, puisque touché à l’hémothorax droit. C’est vers les coups de 23 heures dans cette même soirée, qu’il a rendu l’âme à l’hôpital Prin­cipal de Dakar, plongeant la cité de Yoff dans le deuil.