Ziguinchor/Formation : 80 auditeurs dont 73 femmes primés par PKUMEL

Une manifestation qui s’inscrit également dans une dynamique de conforter le programme d’alphabétisation de base dans les centres pilotes du département de Ziguinchor C’est en mars 2001 que l’Association pour la Revalorisation de la culture mancagne PKUMEL a acquis de haute lutte la codification de la langue mancagne qui donne accès à la quadrature du cercle prestigieux des langues nationales. Dès lors, Dominique Campal et tous les membres de ladite association s’étaient résolument engagés dans un processus de lutte contre l’ignorance au Sénégal par le biais de l’alphabétisation, facteur incontournable de développement.

 Mais à en croire, le président de l’Association PKUMEL, c’est grâce à l’appui technique et financier de la Société Internationale de Linguistique (SIL) que leur structure a pu exécuter à partir de janvier 2002 le programme de transition et, à partir d’octobre 2006 le programme de base. « Avec ces deux programmes transfrontaliers du fait qu’ils se déroulent aujourd’hui entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, 4865 personnes dont 2376 femmes lisent et écrivent en langue mancagne » a révélé Dominique Kampal dans son adresse à l’assistance. Ce dernier a indiqué que la confiance renouvelée de la SIL a permis également de démarrer, à partir de l’année académique 2006-2007, le programme d’alphabétisation de base avec cinq centres pilotes dont quatre dans le périmètre communal de Ziguinchor et un dans la communauté rurale de Niaguis.

 Toutes choses qui ont permis aujourd’hui la formation et la remise de certificats à ces 80 auditeurs et auditrices qui viennent ainsi de boucler leurs trois ans d’études et de formation. « Vous êtes désormais inscrits dans les livres d’or de la SIL et de PKUMEL pour ne pas dire dans les annales de l’académie sénégalaise des langues nationales » a d’ailleurs lancé Mr Kampal à ces 80 auditeurs. Le premier responsable de PKUMEL a aussi remercié jeunes, femmes, pères de famille, etc. pour leur disponibilité et leur engagement à tout faire pour sortir des ténèbres de l’analphabétisme. D’autant plus qu’à ses yeux, la forte proportion d’analphabètes dans une société donnée constitue un handicap majeur susceptible d’hypothéquer l’éclosion de celle-ci aussi bien du point de vue du développement socio culturel qu’économique. C’est pourquoi, « le parchemin que vous allez recevoir doit et devra servir de viatique, de moyen de sensibilisation pour amener vos proches à aller faire comme vous » a-t-il martelé à l’endroit des heureux bénéficiaires » a souligné Dominique Kampal.

 Suffisant également pour le président de PKUMEL de lancer un appel à l’ensemble des pouvoirs publics, ONG, des Programmes et Projets intervenant dans le socio économique pour accompagner ces braves femmes à améliorer leur vécu quotidien par la création d’activités génératrices de revenus. Avant de terminer, ce dernier a adressé un satisfecit à la Société Internationale de Linguistique SIL pour avoir permis à PKUMEL d’être parmi les associations leader de la région en matière d’alphabétisation. Marraine de la cérémonie, le ministre d’Etat Mme Innocence Ntab membre par ailleurs de l’association PKUMEL, a manifesté toute sa fierté et sa reconnaissance d’avoir pris part à cette manifestation où des messages très forts ont été véhiculés par la communauté mancagne.

« Les résultats obtenus par les femmes m’a également confortée dans ce sentiment de reconnaissance vis-à-vis du président de la république » a t’elle martelé. Car, a ajouté le ministre d’Etat, cela est une marque d’ancrage dans la culture et d’ouverture vers le monde qui nous entoure. Innocence Ntab Ndiaye est également d’avis que le travail abattu sur le terrain par PKUMEL permet aujourd’hui de vulgariser la culture mancagne. « Moi-même je suis très ancrée dans ma culture et c’est ce qui fait également ma force » a-t-elle indiqué.