Bientôt la fin des vacances scolaires. Dans la ville de Ziguinchor, tout se passe comme s'il s'agissait d'une course contre la montre. Et la pluie n'y peut rien. Elle est loin de décourager les jeunes qui doublent la cadence et la régularité dans les boîtes de nuit. Résultat presque personne ne dort à Ziguinchor. Et les nuits sont faites pour, être vécues dans l'allégresse. Les nombreuses discothèques ayant pignon sur rue dans la capitale du Sud reçoivent davantage donc de clients par ces temps qui courent. Les soirées dansantes ont toujours la côte, en dehors des navétanes et la danse du Jambadon avec les kankourangs. Sept jours sur sept, «Ladies night», soirée sénégalaise, soirée discothèque internationale... se relaient selon le goût des organisateurs. Les jeunes vacanciers et vacancières, venus de la capitale sénégalaise et surtout de la Guinée-Bissau voisine, ne dorment plus la nuit. Un tour dans certaines discothèques de la capitale du sud renseigne sur cet engouement des jeunes à aborder ca dernier virage avant la reprise. En toute liberté. Loin des regards des parents et autres empêcheurs de tourner en rond. C'est, d'ailleurs, dans ces lieux qu'on trouve souvent l'âme sœur. «Sia», «Bombolong»..., ces boîtes très tendance Les boîtes de nuit commencent à fleurir comme des champignons dans la commune de Ziguinchor. Mais le «Bombolong» reste, pour les adultes, l'un des temples incontournables de loisirs. Et les nostalgiques y sont vraiment servis. Sise au quartier locale, depuis près d'une trentaine d'années, cette boîte a le calendrier le plus chargé. On y danse du 1ère janvier au 31 décembre et beaucoup de personnes y ont rencontré ce qui représente, pour elles, leur douce moitié. Et les relations peuvent généralement aboutir au mariage. L’ambiance y est assurée et le charme de ce dancing, célèbre par ailleurs pour son bar américain (fréquenté par des autorités), c'est la rencontre entre plusieurs générations. Ce vendredi, par exemple, des jeunes de dix ¬neuf et vingt-cinq ans y côtoient leurs aînés de plus de quarante ans révolus. «Venir ici, me rappelle ma jeunesse. Et le cadre est resté le même. Je me revois assis dans les loges avec une copine qui aujourd'hui est mariée à un autre homme. Je la revois encore assise à mes côtés. Hélas !», renseigne Boniface Bassène, non, sans un brin de nostalgie. Il déclare, en outre, y avoir vécu les plus beaux moments de sa jeunesse. «De nos jours, les choses sont différentes et les jeunes n'ont plus cette finesse d'aborder les filles. J'ai beaucoup d'amis restés à Dakar et qui avaient pour la première fois rencontré leurs futures épouses dans ces lieux, par pur hasard», révèle cet homme d'une cinquantaine d'années venu «humer l'air du dancing ». Les jeunes, eux, pantalon jean en dessous de la taille, ne semblent pas vivre les mêmes moments. Au «Sia night», dans le quartier populeux de Belfort, presque inaccessible en cette saison de pluie. Les flaques d'eau étalonnées sur la route qui y conduit, ne semblent guère décourager les fêtards. Même sous la pluie, les jeunes font avec. D'ailleurs, des taximen rechignent à y débarquer des clients quand la météo n'est pas clémente à cause justement de l'impraticabilité des rues secondaires. «Tant pis », serait tenté de dire un couple, ce samedi vers 00 h. Tous les prétextes sont bons pour s'engouffrer dans la piste de danse. Bruno, celui qui gère la boîte en main de maître ne semble pas pour autant s'ébranler de cet enclavement hivernal. À 00h30, la clientèle a déjà empli la piste de danse. En haut, l'endroit. réservé aux Vip ne l'est pas encore. Sous fond du rythme du «Kuduru», bien coté à Bissau, les jeunes rivalisent de déhanchements endiablés. Une musique à la mode ici et au vu des nombreux étudiants bissau-guinéens présents dans la salle, le meilleur reste à venir. «Ça ne désemplit pas pendant les vacances et les organisateurs se bousculent pour prendre les meilleures dates, tels les week-ends», nous dit le gérant presque suffocant du coin où il observe le comportement des clients. «Les jeunes qui fréquentent «Sia» sont très branches et nous servons juste ce qui les fait bouger avec une bonne sonorisation. Tout le monde trouve son compte ici jusqu'au petit matin.» Des filles, au torse dénudé, pantalon taille basse, se contorsionnent alors que le Dj met les dernières nouveautés «reggae» sur la platine. La pression monte. Et on se croirait, par moments, à un concours de danse généralisé, au risque de piétiner son vis-à-vis, les lieux devenant de plus en plus exiguës. «Bërëp Sangam», comme son nom ne l'indique pas Plus aéré, plus intime et pour ne pas dire plus classe, «Bërëp Sangam», comme son nom ne l'indique pourtant pas, est bel et bien au centre-ville de Ziguinchor, entre le quartier Escale et Santhiaba. Et ce n'est point un «no man's land». Balbo Nunez ne veut pas aller loin pour trouver une explication à la dénomination de ce dancing restaurant où se côtoient des juristes, des banquiers... Bref, la crème des fonctionnaires et autres privés. Les soirées salsas dont Youssou Sène a fait une affaire «de grands» drainent aussi bien les adultes que les plus jeunes. «Nous avons plusieurs orchestres locaux qui se produisent les week-ends. Mais on note, ces derniers jours, une forte fréquentation des jeunes vacanciers qui veulent en savoir plus sur l'ambiance ici», souligne Youssou Sène qui s'occupe de la promotion des soirées salsas. Balbo Nunez, lui, est persuadé que si sa boîte connaît un rush inhabituel, «c'est grâce aux vacances». «Toutefois, précise-t-il, ce n'est pas toujours le cas quand il pleut.» Et de poursuivre : «Mais ici, nous avons les autorités qui viennent prendre un pot et goûter les fruits de mer que nous proposons à la restauration. Aujourd'hui, notre clientèle a tendance à rajeunir et le cadre est vraiment idéal pour des rencontres entre des tourtereaux, dans le cadre enchanteur du jardin.» Seulement, avec la crise économique qui sévit dans la région, les jeunes n'ont souvent pas les moyens de venir passer du bon temps. Même si, relève Nunez, « beaucoup de fils à papa et ceux qui comptent sur leurs proches viennent par curiosité dépenser quelques sous avant la fin des vacances». SOURCE : Walf Grand Place Boubacar SOW |
4 Commentaires
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En Septembre, 2011 (08:38 AM)Bossoudiambour Ibiza
En Septembre, 2011 (13:31 PM)Jeunesse Consciente
En Septembre, 2011 (17:51 PM)Prise De Consieence
En Janvier, 2012 (13:01 PM)Participer à la Discussion