Ziguinchor : Plus d’une dizaine d’étudiants sous les verrous

Ils devraient normalement être aujourd’hui dans les amphis. Mais, depuis hier, plus d’une dizaine d’étudiants observent un séjour carcéral. Ces jeunes, dont certains réclament leur orientation dans une université ont été interpellés suite à des actes de vandalisme commis dans la ville. Les étudiants qui ont eu la malchance de tomber entre les filets de la police ont passé leur première nuit hier en prison. Au total, ils sont plus d’une dizaine à se retrouver dans ce cadre qu’ils auraient pu éviter s’ils ne s’étaient pas illustrés dans des actes de vandalisme pour réclamer la libération de deux des leurs, déférés au parquet la veille.

Pendant qu’ils se limitaient simplement à brûler des pneus, les grévistes étaient parfois interpellés puis libérés. Seulement, cette fois, les choses risquent de se compliquer pour les étudiants, surtout pour Madia Diop Sané et Abdoulaye Sow, poursuivis pour avoir participé à l’incendie d’un véhicule 4x4, appartenant à l’inspection départementale de l’éducation nationale (Iden) de Ziguinchor. Les faits se sont produits mercredi dernier. Ce jour-là, un groupe d’étudiants intercepte le véhicule de l’Iden de Ziguinchor. Après avoir sommé le chauffeur de descendre, les grévistes conduiront eux-mêmes la voiture jusqu’aux environs de l’université avant de la brûler.

 Un acte audacieux qui mettra la police à leurs trousses. Quelques heures après, Madia Diop Sané et Abdoulaye Sow seront interpellés à domicile. Présentés au juge d’instruction, les deux étudiants, très connus dans la capitale du sud pour leur activisme dans les mouvements de contestation, ont été déférés au parquet avant-hier. Pendant ce temps, la police recherchait en vain un troisième ‘larron’ poursuivi pour les mêmes faits. Non contents de l’opération de la police, les étudiants sont descendus hier dans la rue pour réclamer la libération de leurs deux camarades qui séjournent en ce moment à la maison d’arrêt et de correction (Mac) de Ziguinchor.

 Une exigence qui sera accompagnée de scènes de violence à travers la ville. Les étudiants pousseront même l’audace jusqu’à se présenter devant la porte de la prison, en plein centre-ville. Mais, c’était sans compter avec la détermination des policiers à faire régner l’ordre. L’intervention musclée des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) sèmera la panique dans les rangs des grévistes. Plus d’une dizaine d’entre eux seront arrêtés par les limiers qui ont dû violer l’espace de la station régionale de la Rts pour interpeller certains étudiants réfugiés à l’intérieur du bâtiment.

 Une succession d’événements qui laisse entrevoir de nouvelles journées de violence dans cette ville qui souffre le martyr depuis plus d’un quart de siècle. Surtout que les étudiants qui réclament, entre autres, l’ouverture de masters à l’université de Ziguinchor et l’orientation de tous les nouveaux bacheliers, se montrent déterminés à faire libérer leurs camarades.