Sans surprise, un sujet est à la Une des journaux du continent : le scandale de corruption de la Fifa. « Fifa Corruption », titre le journal chilien El Mercurio. La photo sur la Une montre la perquisition dans les locaux de la Confédération d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbes, la Concacaf, à Miami. Des collaborateurs du FBI embarquent des ordinateurs et d’autres matériels confisqués. « Le football ne mérite pas cela », poursuit le journal qui estime que le président Sepp Blatter a « outrepassé ses compétences. Sa quête des votes lui a fait perdre le nord ».
L’affaire fait grand bruit dans les pays directement concernés, dont le Venezuela et le Brésil. « Carton rouge pour la Fifa », peut-on lire sur la manchette du journal vénézuélien Ultimas Noticias. Parmi les dirigeants arrêtés, Rafael Esquivel, le président de la fédération vénézuélienne de football, un homme « puissant et intouchable », selon le journal. Autre cadre de la Fifa touché par l’affaire, le vice-président de la fédération brésilienne du football, José Maria Marin. C’est à lire dans O Globo. Il aurait touché plus de 21 millions de reais de pots-de-vin, l’équivalent de 6 millions d’euros. La fédération a annoncé avoir écarté Marin de ses fonctions en attendant la suite de la procédure. D’autres pays sont touchés par le scandale, comme l’Argentine. On peut dire que cette affaire « porte un coup dur au sport de l’Amérique Latine », écrit le journal argentin La Nacion.
Le match Blatter – Lynch
L’affaire fait également la Une aux Etats-Unis, ce qui n’est pas surprenant puisque c’est la justice américaine qui a ordonné les arrestations. La corruption mondiale de la Fifa prend ses racines aux Etats-Unis, titre USA Today. Sepp Blatter doit faire face à ses responsabilité, affirme l’éditorialiste du journal. « Jusqu’à présent, poursuit le journal, la Fifa pouvait se comporter à sa guise : magouiller, blanchir de l’argent et piller le paysage sportif. Mais depuis hier c’est terminé. Ce mercredi, nous avons découvert qu’il y a quelque chose de plus puissant que le football mondial. C’est le département américain de la Justice, avec le FBI. La Fifa a finalement trouvé un rival à sa mesure. Le match se jouera donc entre Sepp Blatter et Loretta Lynch, la ministre de la Justice. »
Les Etats-Unis, « gendarme du monde »
Pourquoi la justice américaine a mis son nez dans les affaires du football mondial ? Cette question, elle revient souvent dans les éditoriaux. « Ca y est, les Etats-Unis ont une nouvelle fois confirmé leur réputation en voulant jouer les gendarmes du monde », écrit le journal argentin La Nacion. C’est que plusieurs ramifications de ce scandale passent par les Etats-Unis, explique Jennifer Arlen, professeure de droit à New York, dans les colonnes du Washington Post. Le siège de la Concacaf est à Miami, comme celui d'une des entreprises soupçonnées dans cette enquête : Traffic Sports USA Inc. De façon plus générale, explique la juriste, il suffit qu’un coup de fil soit passé depuis les Etats-Unis ou qu’un courriel soit envoyé par un serveur américain pour que la justice se prétende compétente pour mener une enquête.
Quel avenir pour la Fifa et son président ?
« Est-ce que, à l’instar du Comité international olympique en son temps, la Fifa est en train d’être rattrapée par une certaine propension à se croire au-dessus des lois et des pays ? », se demande le journal canadien Le Devoir. Avant de poursuivre : « Un responsable du fisc américain a déclaré mercredi qu’on avait à faire à une « Coupe du monde de la fraude » et que les autorités avaient « sorti le carton rouge ». Mais un carton rouge n’entraîne qu’une sanction limitée », écrit le journal. On pourra donc se tourner vers le procureur de Brooklyn qui, lui, a dit qu’il s’agissait « du début, et non de la fin de l’effort ». « Les paris sont ouverts quant à la durée de la période où Sepp Blatter restera détendu », comme l’a affirmé le porte-parole de la Fifa.
2 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2015 (19:16 PM)Anonyme
En Mai, 2015 (05:28 AM)Participer à la Discussion