Abdou Diouf écurie Walo : « Aucun ténor ne peut me refuser »

Un autre poids lourd de l’arène, à savoir Abdou Diouf de l’écurie Walo, vient s’ajouter au cercle déjà restreint des ténors après l’examen de passage réussi de Gouy Gui et Papa Sow, respectivement vainqueur de Ness et Baye Mandione. Désormais, « aucun ténor ne peut me refuser », a fait savoir Abdou Diouf, qui compte poursuivre dans sa dynamique de victoires, même s’il fait de Yékini sa priorité.

Pourquoi une telle fixation sur Yékini à chacune de vos sorties ?

J’avais dis que Balla Gaye allait battre Yékini la saison dernière et que je serais le second lutteur à le terrasser, si jamais on se croisait. Mais je ne fais pas de fixation sur lui. Un champion comme Yékini, il n’y a aucun lutteur qui ne rêve pas de le croiser, s’il continue dans l’arène, bien sûr. Ce serait un honneur de livrer un duel contre lui. J’ai la force, le vécu et la technique. Je ne vois pas pour quelle raison ce combat est irréaliste aux yeux des gens. Ceux-là qui pensent que je ne peux pas battre Yékini ne connaissent pas la lutte. C’est le jour où je le rencontrerai dans l’arène que les amateurs sauront que je n’ai rien à lui envier sur le plan physique et technique.

Comment expliquez-vous ce renouveau dans l’arène après avoir failli arrêter votre carrière ?

Je m’étais détourné, un moment, de la lutte mais des sages sont venus de leur bonne volonté me dire de revenir sur ma décision. Ils m’ont persuadé que je ne pouvais pas avoir mieux que la lutte, je n’ai que cela. J’avais rejoint l’Europe pour travailler en un certain moment, mais comme vous le savez tous, ce n’est plus l’eldorado. La vie est difficile et chère. D’ailleurs, nombreux sont les expatriés qui pensent à revenir et entrer dans la lutte. Conscient des enjeux et du parcours que j’ai fait, je ne pouvais que revenir. J’ai ma place dans l’arène incontestablement. J’ai un bon encadrement et j’ai un plan de carrière bien tracé. Il y a mon staff qui s’occupe de mes combats. Je peux atteindre les plus de 140 kg, je connais bien la lutte et je suis assez expérimenté pour savoir comment augmenter et diminuer mon poids. Aucun ténor ne peut me refuser dans l’arène. Je suis entré dans la lutte, bien avant certains ténors aujourd’hui, je ne vais pas m’attarder sur cela.

Ce combat face à Thiek était donc capital pour la suite de votre carrière ?

Depuis mes débuts dans l’arène, je n’ai pas eu de combats faciles, mais il est vrai que ce combat avait une autre saveur. Cependant, j’avais toujours été confiant quant à ma victoire sur Thiek. Je l’avais toujours exprimé à chacune de mes sorties, que je n’avais pas de pression supplémentaire. J’ai fait mes preuves dans l’arène sénégalaise, étant passé par les séances de lutte traditionnelles (Mbapatt). J’ai remporté des tournois et j’ai terrassé de nombreux champions reconnus dans l’arène. Je n’ai plus à rien à prouver, sinon monter vers les sommets. Et cette victoire me met sur le chemin des ténors. J’en profite pour féliciter une nouvelle fois Thiek qui n’est pas seulement un adversaire mais aussi un ami.

On vous a connu bagarreur mais vous attendiez-vous à un KO ?

J’avais opté pour la lutte pure, parce que j’avais travaillé ma puissance. J’étais persuadé que s’il y a un accrochage je prendrais le dessus. Mais le combat s’est déroulé autrement, Thiek devait attendre pour voir ce que j’ai amené, mais sa stratégie adoptée lui a été fatale. J’étais venu pour la lutte pure, parce que les amateurs croient que je ne savais que me bagarrer. On lui avait dit d’attaquer, parce que j’allais riposter ; ce que je n’ai pas tardé à faire dans ce combat et cela a été à mon avantage. Cependant, il reste un grand champion et je suis persuadé qu’il se relèvera de cette défaite.

Après ce succès, on peut vous classer dans le cercle des VIP ?

VIP ou pas, il faut confirmer par de bonnes prestations et des victoires pour avoir une certaine crédibilité dans l’arène. Il faut traduire les paroles par les actes. Des lutteurs ne peuvent pas se permettre de se réclamer des VIP et enchainer pour autant les mauvais résultats. Je ne suis pas dans cette logique. Je n’ai pas une trajectoire des plus faciles dans l’arène. Il vous suffit de revoir mon parcours. Cette question ne peut être l’objet d’un débat. Dans tous les cas, je me trouve dans la ligne de mire de tous les ténors. Il faut me donner un lutteur du cran de Yékini ou lui-même pour prendre conscience de mes vraies capacités.