Dakar, 27 jan (APS) - L'équipe nationale du Sénégal, même si elle parvenait à se qualifier en quarts et continuer son chemin dans la Coupe d'Afrique Ghana 2008, est une formation qui joue à se faire peur inutilement, la faute à des joueurs tactiquement indisciplinés et pas du tout lucides, mais surtout à un entraîneur nul au sens où il ne sait pas utiliser le potentiel qu'il a sous la main.
Battue (1-3) dimanche par une formation angolaise très combative, l'équipe des Lions, telle qu'elle se produit, n'offre quasiment aucune garantie. Elle est tatillonne, ses joueurs n'arrivent pas à aligner plus de deux passes. Et les rares occasions qu'elle parvient à se créer sont gâchées. En somme, un collectif de ‘'bonnes volontés'' incapables de présenter un visage cohérent et rassurant.
On pouvait accorder à Kasperczak le bénéfice du doute après le match ‘'nul-défaite'' (2-2) face à la Tunisie. Des commentaires ont été servis aux Sénégalais pour les consoler après ce résultat qui a pris les allures d'une vraie contre-performance au vu des attentes du public : ‘'c'était le premier match, difficile à négocier'', ‘'les joueurs ont manqué de concentration, ils vont se ressaisir'', ‘'la Tunisie n'est pas une petite équipe''...
A ce premier niveau, les interrogations sont nombreuses qui attestent toutes ou presque de la frustrante incurie d'un entraîneur à qui les fédéraux et les supportes ont pourtant assigné l'objectif de ramener...la Coupe. Ce fut là, la meilleure manière de mettre une pression inutile sur une équipe qui a joué des éliminatoires poussives et chaotiques. Une presse sportive obnubilée par l'objectif assigné au Franco-polonais n'a que très rarement signalé ses ‘'errements''.
Bon, le coup étant déjà parti, on doit faire avec : ‘'Kaspi'' doit conduire l'équipe au sacre continental. Au vu du résultat des deux premiers matchs (un nul et une défaite) et surtout de leur match, les Lions n'en prennent pas le chemin. Loin de là.
La première rencontre a charrié son lot d'interrogations : pourquoi l'entraîneur a-t-il fait démarrer Abdoulaye Diagne Faye à côté de Souleymane Diawara alors que tout le monde attendait Ibrahima Sonko ? Pourquoi avoir ‘'cassé'' le rythme du match alors que celui-ci était contrôlé par les Lions, en faisant entrer Pape Bouba Diop ? Le trio Henri Camara-Mamadou Niang-El Hadji Diouf ne peut-il pas être lancé à l'entame d'une rencontre ?
Kasperczak pèche à coup sûr dans le choix des joueurs. On peut l'accepter au début d'un match, mais un entraîneur ça sert aussi à rectifier le tir en cours de match. Et c'est là que le sélectionneur national fait preuve d'une fébrilité indigne d'un débutant. S'y ajoute que le système qu'il met en place ne permet pas aux latéraux de venir créer le danger dans le camp adverse lorsque les Sénégalais sont en possession du ballon. Guirane Ndaw et Habib Bèye sont confinés à des tâches défensives.
Henri Camara ne mérite pas le banc. El Hadji Diouf, fut-il capitaine, doit céder sa place quand il ne tourne pas. Diomansy Kamara ‘'aime'' tellement le ballon qu'il ne sait jamais s'en débarrasser au bon moment. Dimanche, Tony Sylva, lui, a été fidèle à la copie qu'il a présentée lors du premier match face à la Tunisie, répétant les sorties hasardeuses et les bourdes. Un entraîneur audacieux aurait tout de suite vu que ce gardien n'est plus dans le coup. Il aurait pris le risque ( ?) de lancer une de ses doublures. Après tout, ce n'est pas pour rien que l'on confectionne une liste de 23 joueurs pour la CAN. Dont trois gardiens.
A l'arrivée de Kasperczak au Sénégal, la presse a présenté ses états de service : une finale de CAN avec la Tunisie (1996) et deux demi-finales avec la Côte d'Ivoire (1994) et le Mali (2002), entre autres. Mais il faut bien reconnaître qu'à la tête du Sénégal, le technicien est comme ‘'perturbé'' par on ne sait quel enjeu. A-t-il oublié que c'est sur le terrain que les choses se passent ? Où sont passées l'expérience et la connaissance du football africain brandies pour justifier son recrutement en 2006 ?
Mais la CAN n'est pas encore finie. L'espoir est encore permis et le Sénégal peut encore se qualifier et aller loin sur les pelouses ghanéennes. Mais aucun pronostic favorable aux Lions n'est permis. Il faut attendre de voir pour pleurer (c'est plus sûr avec Kasperczak) ou jubiler. Parce que la magie du jeu qui permet de ‘'rêver'' ne fonctionne pas avec Kasperczak.
ADC/BK
Sport
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