En 2007, le football sénégalais a vécu une crise au sommet qui a opposé la Fédération sénégalaise de football (Fsf) à certains clubs regroupés au sein du Cadre de concertation des présidents de clubs (Ccpc). La situation conflictuelle que le ministère des Sports a laissé pourrir a entraîné un bras de fer qui a mis en péril l’autorité fédérale. Le pire ne pouvait dès lors être évité. Car, le Ccpc a gelé sa participation à toutes les compétitions nationales organisées par l’instance fédérale pour créer des tournois parallèles. L’élite et tous les segments du football national ont été touchés. Même si ce sont 27 clubs, sur 223 affiliés, qui ont organisé cette rébellion ayant occasionné des forfaits généraux qui n’ont finalement pas produit d’effets collatéraux. En effet, grâce à l’intervention du médecin ministériel après la mort, les fédéraux ont pardonné à leurs détracteurs dont les clubs sont en lice pour l’érection d’un Championnat de football professionnel qui pourrait démarrer dès la présente saison. Les erreurs répétées de la tutelle, continuellement en guéguerre avec les footballeurs, a fini par emporter El Hadji Daouda Faye « Vava », remplacé au ministère des Sports, début septembre, par le docteur Issa Mbaye Samb.
Le football au Sénégal en 2007, c’est aussi la qualification des « Lions » à la Can 2008, au Ghana, la 11e de l’histoire et la 5e consécutive. Mais, c’est aussi le coup de tonnerre provoqué par El Hadji Diouf qui a ébranlé la « Tanière » en annonçant sa retraite internationale, en octobre dernier, avant de revenir sur sa décision un mois plus tard, à la veille de la tournée parisienne de l’équipe nationale marquée par l’unique défaite des « Lions » en 2007, avec l’humiliation subie devant le Maroc (3-0), le 21 novembre à Créteil. Le football, opium du peuple, s’est également distingué de la pire des manières avec la série d’éliminations des autres sélections nationales (cadets, juniors et olympiques) aux compétitions internationales. Des échecs répétés qui ont été enregistrés sous la houlette des entraîneurs Souleymane Camara « Gaucher » et Karim Séga Diouf, notamment.
Le basket au fond du panier
En basket, l’échec des équipes nationales placées parmi les principaux favoris pour la qualification aux Jeux olympiques de Beijing a provoqué une profonde crise. En effet, les anciens basketteurs qui réclament la lumière sur l’affaire Sam Vincent, ce technicien américain qui n’a pu honorer son engagement pour aider les « Lions » à reconquérir le titre africain, en Angola (août), ont craché sur le panier du président Alioune Badara Diagne dont la gestion est citée comme principale cause de la défaite des « Lionnes », à la finale du 20e Can de Dakar (septembre). Cette fronde enfle toujours avec comme principal enjeu l’exigence du départ de l’équipe d’Alioune Badara Diagne de la Fédération. L’athlétisme national a été, quant à lui, secoué par l’affaire Amy Mbacké Thiam. La championne du monde 2001 du 400m plat a été suspendu pour un an par la Fédération sur laquelle elle a tiré à boulets rouges, à Osaka, en août, lors des Championnats du monde où elle n’a été que l’ombre d’elle-même. Mais s’il en a été ainsi, c’est du fait du boycott des 9es Jeux africains d’Alger, opéré par Amy Mbacké à cause du non-respect des engagements souscrits par les fédéraux. La saison sera finalement sauvée par Ndiss Kaba Badji qui, revenu d’une suspension de deux ans pour dopage, a obtenu l’or aux Jeux d’Alger (triple saut) et s’est classé 7e mondial à la finale de la longueur aux Mondiaux d’Osaka. Les arts martiaux ont aussi connu de bonnes fortunes. Et c’est le taekwondo qui s’est révélé à la face du monde avec la qualification de Binta Diédhiou aux prochains Jeux olympiques de Pékin et la meilleure participation sénégalaise de ses combattants aux Jeux panafricains d’Alger. Le judo a été également à l’avant-garde du combat avec la médaille d’or de Hortense Diédhiou, sacrée meilleure sportive 2007 par l’Anps, aux côtés de Mamadou Niang de Marseille, meilleur footballeur sénégalais 2007. Toujours, lors des compétitions internationales, le scrabble sénégalais, avec notamment Matar et son frère Ndongo Samba Sylla, sont montés sur le toit du monde, au Canada, en septembre. De son côté, Boubacar Ndiaye a honoré la nation en son titre mondial de kick-boxing, à Dakar, en janvier. Concernant la lutte, l’événement de la saison et le départ de l’arène de Tyson. Les puristes se souviendront aussi de la domination de Yékini, resté égal à lui-même, de la montée en puissance de Gris-Bordeaux et de la confirmation de Balla Gaye N°2. Ce dernier a surtout fait sa révélation lors du Championnat de lutte avec frappe (Claf) de Gaston Mbengue qui a connu une éclatante réussite.
Youssouph BADJI
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