El Hadji Diouf et Mamadou Niang devraient être titularisés à la pointe de l’attaque sénégalaise aujourd’hui face au Mozambique. Un choix qui s’impose suite au forfait de Henri Camara, mais qui laisse pendantes certaines questions liées à ce duo, loin d’être complémentaire.
Le coach-adjoint, Lamine Ndiaye, semble pourtant convaincu de l’efficacité de ce duo : «Ce sont de bons joueurs qui sont aussi très intelligents dans le jeu. Ils n’ont pas besoin de beaucoup de temps pour s’adapter l’un par rapport à l’autre. Ça peut être éventuellement un duo de feu. Pour l’instant, le choix n’est pas encore définitif. On travaille dans un schéma où chacun ait sa place dans son registre où il s’exprime le mieux.»
L’un des concernés, El Hadji Diouf, est aussi très motivé à l’idée de partager le front de l’attaque des Lions avec le buteur de Marseille : «Avec Niang, on s’entend à merveille. On est très bien ensemble. C’est à nous de devenir de vrais compétiteurs sur le terrain et de le répéter au stade afin de gagner tous les matches.»
Pourtant au-delà de ce discours à la tonalité très «diplomatique», des questions demeurent par rapport à l’efficacité de ce binôme loin d’être complémentaire. En effet, les enseignements tirés de la dernière Can en Egypte prouvent que le duo Henri-Niang constitue en fait la vraie paire d’attaque des Lions. La blessure de Diouf tout au début des matches de poule à Port-Saïd ayant balisé le chemin aux attaquants de Wigan et de Marseille qui ont su tisser entre eux une certaine complicité, le tout mêlé d’une forte dose d’efficacité qui a eu raison des Eléphants à Tours. D’ailleurs, au sujet de son duo avec Diouf, Mamadou Niang s’est montré mesuré en déclarant : «C’est vrai que je n’ai pas joué avec Diouf depuis longtemps. Malgré tout, on va essayer de retrouver nos automatismes pour frapper un grand coup.»
INDISCIPLINE TACTIQUE
Dans un système de jeu calé sur un 4-4-2 classique, l’apport et la tenue des deux attaquants de pointe, appelés à partir d’un jeu en profondeur à faire preuve de vivacité et à bouffer les espaces, est d’une grande importance. On veut bien croire Diouf quand il dit s’entendre «à merveille» avec l’attaquant Marseillais, mais le «Vagabond», trop perso, semble oublier cette entente quand il pénètre dans le terrain.
Prompt à décrocher pour venir chercher une balle qu’il tarde toujours à lâcher, Diouf a souvent tendance à abandonner le 2e attaquant (soit Niang, soit Henri) seul dans l’étau formé par les deux défenseurs centraux adverses. Réduisant du coup les solutions offensives qui pourraient s’offrir à l’attaque sénégalaise.
Kasperczak qui va découvrir ce duo pour la première fois, pourra se donner une idée et un angle de lecture assez intéressant afin de déterminer le véritable poids de cette entente par rapport aux potentialités offensives existantes des Lions.
Henryk Kasperczak a déjà fini de concocter son onze de base au moment d’affronter le Mozambique sur le pré de «Senghor» en ouverture des éliminatoires de la Can 2008, prévue au Ghana. Si au niveau du secteur défensif et de celui du milieu de terrain, le sélectionneur national, en dépit de l’incertitude qui plane sur la participation de Bouba Diop, ne devrait pas éprouver de grosses difficultés pour aligner ses favoris. Par contre au niveau de l’animation offensive des questions demeurent surtout par rapport à la titularisation à la pointe de l’attaque du duo El Hadji Diouf-Mamadou Niang.
Il est vrai que suite au forfait de Henri Camara pour raison de blessure, ce choix s’impose au staff technique. Mais le Franco-polonais devra cependant s’attendre à quelques dysfonctionnements concernant surtout le comportement tactique de ses deux attaquants et en particulier de El Hadji Diouf. En effet, nul n’ignore que le «Vagabond» de Bolton n’est pas un adepte de la discipline tactique. Du moins en Equipe nationale. Du coup son entente avec Niang, comme cela a toujours été le cas, va à coup sûr influer sur l’animation offensive de l’équipe.
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