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EL HADJI DIOUF ANNONCE SON DEPART DE L’EQUIPE NATIONALE : Ce que cache son « show »

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EL HADJI DIOUF ANNONCE SON DEPART DE L’EQUIPE NATIONALE : Ce que cache son « show »

El Hadji Ousseynou Diouf a déclaré dans la presse avoir mis fin à sa carrière internationale jusqu’à…nouvel ordre. Les raisons avancées par le Capitaine des “Lions“ sont, entre autres, “l’amateurisme“ et “l’incompétence“ des Fédéraux, ainsi que les problèmes des primes, de remboursement des billets d’avion. Seulement, la réponse servit par la Fédération sénégalaise de football (Fsf) paraît très plausible et suscite quelques interrogations sur les réelles motivations de l’attaquant de Bolton. 

L’équipe nationale de football du Sénégal est une des rares sélections africaines où les joueurs sont traités comme de véritables professionnels. Voyage en classe d’affaires, prime de deux millions F Cfa par victoire, 1,7 million de remboursement des frais de transport quelle que soit la provenance du joueur, 7 millions F Cfa de prime de qualification. Et depuis 2002, le Sénégal avait totalement réglé tous ces cas relatifs à l’argent de manière concertée entre les joueurs et les dirigeants. C’est pourquoi d’ailleurs, nous regrettons le mouvement d’humeur des “Lions“ à la veille de match contre le Burkina-Faso, relative aux primes impayées. Sur ce, Ferdinand Coly avait parfaitement raison de dire que “nous avons reculé de 10 ans“. Nous osons espérer qu’un tel incident ne se reproduira plus. Par ailleurs, l’argumentaire de Diouf sur les matches amicaux ne tient pas la route.

D’abord, il appartient au staff technique de déterminer le choix du sparring-partner. Sur ce, le choix d’Henri Kasperczak avait porté logiquement son choix sur un pays maghrébin. Et le Maroc était le premier candidat. Or, les conditions posées par le Royaume chérifien n’agréent pas la Fédération sénégalaise de football. “Ce sont eux qui nous invitent par conséquent comme ça se fait partout, ils doivent supporter les frais du transport“ soutient Mbaye Ndoye, président de la Fsf. Seulement cette conditionnalité est réfutée par le Maroc qui, il faut le signaler au passage, joue double jeu, en négociant au même moment avec un autre pays. Le changement de sélectionneur intervenu entre temps au Maroc pourrait aussi expliquer l’abandon de la piste sénégalaise.

Et l’Algérie alors ? Il s’est avéré que juste pour le service de sécurité, le match-maker devrait débourser 30.000 euros (19.650.000 F Cfa) pour jouer l’Algérie en France. Le match France-Algérie est encore frais dans les mémoires des autorités françaises.

Face à une telle situation, la Fsf était tenue de voir ailleurs. Et c’est en ce moment que la Guinée s’est pointée. Mais le désir de jouer une équipe maghrébine avant la phase finale de la Can (20 janvier au 10 février) reste intacte. Il se fera très certainement après le tirage au sort prévu le 19 octobre prochain à Accra. `Pour ainsi dire qu’il n’y a pas péril en la demeure. El Hadji Diouf soutient également que des pays comme la France connaissent des mois à l’avance, leurs adversaires et pourquoi pas le Sénégal ? Ce n’est pas possible. La Fédération française de football maîtrise parfaitement son agenda qui s’étale sur une année. Ceci pour la bonne et simple raison que les moyens ne font pas défaut. Toutes les dates Fifa sont remplies à l’avance selon le bon vouloir du sélectionneur. En Afrique, c’est pratiquement impossible pour des raisons que Diouf n’ignore point. D’ailleurs, aucune équipe africaine n’a un calendrier planifié sur une année.

Et si certaines équipes crachent aujourd’hui sur le Sénégal qui jadis était très prisé, c’est parce que tout simplement la valeur marchande des Lions a considérablement baissé. Le Sénégal de 2002 n’est plus celui de 2004, ni celui de 2006 encore moins celui de 2008.

Pour toutes ces raisons, nous sommes d’avis que les motivations d’El Hadji Diouf paraissent très ambiguës pour quelqu’un qui se targue d’être un grand patriote.

Diouf soutient aussi qu’il a beaucoup fait pour le Sénégal. Mais le Sénégal a aussi beaucoup trop fait pour lui. Il ne faut pas oublier qu’il s’est véritablement révélé à la face du monde que lors de la Can 2002 avec le Sénégal. D’ailleurs, depuis le Rc Lens, El Hadji Diouf n’a jamais pu démontrer d’autres performances pour mériter le titre de double ballon d’or d’Afrique en 2001 et en 2002, si ce n’est avec la sélection nationale. De Liverpool à Bolton, le capitaine des Lions s’est toujours contenté de jouer les seconds rôles. Sur le plan continental, il est détrôné par les Samuel Eto’o Fils (Fc Barcelone), Didier Drogba (FC Chelsea) etc. Ces derniers se comportent aujourd’hui comme des porte-paroles des pays africains. On se souvient encore de ce geste de Samuel Eto’o Fils. L’attaquant du Fc Barcelone n’avait-il pas promis 22 millions F Cfa de prime pour chaque joueur camerounais en cas de victoire sur l’Egypte lors de la dernière journée des éliminatoires du Mondial 2006 ?

Que dire de Didier Drogba qui à son tour, a été à l’origine de ce match contre le Madagascar joué à Bouaké dans le but de réconcilier la Côte d’Ivoire divisée en Nord (rebelles) et Sud (Forces loyalistes).

Comment oublier également les gestes hautement patriotiques d’un certain Georges Weah qui prenait en charge toute l’équipe nationale libérienne (équipement et primes compris).

C’est ça le véritable patriotisme. Quand on est star comme le réclame Diouf –(“Au Sénégal après Akon on parle d’El Hadji Diouf“) (sic)– soutient-il, on est aussi leader d’opinion. On doit faire alors preuve d’humilité et de tact dans sa démarche de tous les jours.

Aurait-il voulu arrêter parce qu’il subit la pression de son club (19e au classement de la Premier League) à la veille d’une Coupe d’Afrique ? Ou bien encore arrête-t-il parce qu’il est conscient qu’il n’a plus ses jambes de 2002 ? En tous les cas, l’alibi d’une prime impayée, d’un titre de transport non remboursé ou d’un match amical mal négocié, ne paraît pas plausible. Sur ce, Diouf ne devrait pas oublier qu’au lendemain d’une finale de la Coupe d’Afrique des nations perdue au Mali devant le Cameroun, le Chef de l’Etat du Sénégal ne s’est pas empêché de payer les primes de victoires aux Lions. Nonobstant la défaite, chaque Lion avait touché 47 millions F Cfa. Logique pour logique, ils auraient dû dire non : “ce n’est pas notre dû“. Alors arrête ton show Mister Dioufy ! Et sauve la case de Bolton qui brûle, en attendant de démontrer ton talent de grand joueur au Ghana. Le peuple sénégalais a soif de victoire. Ça fait 47 ans, qu’il attend son premier trophée continental.



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