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EQUIPE NATIONALE - Alain Perrin, candidat au poste de sélectionneur des Lions : «Ma connaissance du football et ma crédibilité sont des atouts»

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EQUIPE NATIONALE - Alain Perrin, candidat au poste de sélectionneur des Lions : «Ma connaissance du football et ma crédibilité sont des atouts»

Hier, ses visites avaient un caractère ludique : «J’ai eu l’occasion de venir pour faire du tourisme au Sénégal, de venir en vacances dans la région de Nianing (Mbour). J’ai fait un séjour trop court, une semaine.» Aujourd’hui, Alain Perrin revient, Cv en main, pour briguer officiellement le poste de sélectionneur national des Lions de football et, promeut-il, «Gagner la Can 2008». Au fond d’une pièce au siège du centre de formation «Génération foot» de Dakar, le technicien français, costume sombre sur chemise bleu-ciel, est assis, fringant comme jamais. Il sert la main et regarde dans le blanc de l’œil. l’ancien coach de l’Olympique de Marseille (L1 française) et de Portsmouth (Premier League anglaise) ne perd pas trop de temps pour aller au fond des choses. «Vous avez 20 minutes, on a un rendez-vous», avertit Thierno Seydi, son agent, soucieux d’être à l’heure de l’audience calée, hier après-midi, avec le président de la Fédération sénégalaise de football, Mbaye Ndoye. Mais, c’était méconnaître les talents de communicateur de l’ex coach-miracle de Troyes, pressé de «vendre» sa candidature. Avec passion et conviction. Comme dans un entretien…d’embauche.

M. Perrin, qu’est-ce qui explique votre venue au Sénégal ?

Pourquoi ma venue au Sénégal ? Parce qu’effectivement, j’ai été contacté par M. Thierno Seydi, (agent-Fifa qui évolue au sein de Mondial-Promotion) qui m’a posé la question de savoir, si le poste de sélectionneur du Sénégal pouvait m’intéresser ? Et effectivement, c’est une bonne sélection. Donc, j’ai répondu favorablement à son invitation de rencontrer les dirigeants du Sénégal. C’est ce qui explique ma présence à Dakar.

Quel intérêt l’Equipe nationale du Sénégal suscite auprès du technicien que vous êtes ?

Ecoutez, j’ai déjà fait plusieurs métiers dans le football, puisque j’ai été formateur, entraîneur, manager et c’est vrai que j’ai envie aussi d’être sélectionneur. Et même si je n’étais pas pressé de faire ça parce que j’aime bien le métier d’entraîneur tous les jours au quotidien dans un club. Mais quand on a la chance, l’opportunité d’avoir un contact avec une sélection comme le Sénégal, cela fait réfléchir. Et effectivement, je connais pas mal de joueurs de cette équipe-là. C’est une équipe qui est ambitieuse, qui peut gagner des titres et participer à de grandes compétitions internationales. Donc, c’est pour ça que je suis intéressé.

Avez-vous rencontré des dirigeants du football sénégalais depuis votre arrivée ?

Non pas encore. Je viens d’arriver aujourd’hui (hier, jour de l’entretien), mais je vais bien sûr les rencontrer durant mon séjour.

Quel est votre projet pour cette Equipe nationale du Sénégal ?

Je pense qu’une équipe comme le Sénégal ne joue plus pour progresser. Elle est là pour gagner des titres, pour jouer les premiers rôles dans le continent africain bien évidemment, et aussi pour se qualifier pour la Coupe du monde. Donc, l’objectif, j’en discuterai avec les dirigeants, mais c’est de gagner la prochaine Can (2008, au Ghana). Donc à partir de là, il faut faire l’inventaire de l’effectif et, à partir d’une ossature de joueurs expérimentés, voir quels sont les nouveaux joueurs qui peuvent intégrer cette équipe pour justement arriver à maturité dans dix-huit mois.

Pensez-vous avoir le profil idéal pour entraîner cette sélection sénégalaise ?

Oui, je pense que j’ai une expérience en club, où l’on fait de grands matches. A Marseille, où il y avait beaucoup de pression, j’ai été amener à travailler avec des joueurs sénégalais. J’en connais quelques-uns que j’ai côtoyés, des garçons comme Mamadou Niang que j’ai formé à Troyes. Mais je pense aussi qu’il faut retrouver de nouveaux joueurs, de sang frais pour la sélection. Donc ça fait partie en dehors du travail avec la préparation des matches, il faut aussi travailler sous cet aspect-là. Donc oui, je pense que je suis capable de trouver de nouveaux joueurs aussi.

Mais le fait que vous n’ayez jamais entraîné une sélection nationale, n’est-il pas un handicap ?

(Il marque une petite pause et souffle) Euh ! je pense que c’est plus compliqué d’entraîner un club que d’entraîner une sélection. Parce qu’en club, les problèmes sont multipliés. Car vous avez, tous les jours, des joueurs avec vous et il faut gérer au quotidien. En sélection, c’est lors de la préparation des matches que vous êtes en contact avec les joueurs. Un match tous les mois avec un regroupement, ce n’est pas plus compliqué qu’en club. Mais, bien sûr, il y a un travail de sélection à faire pour prendre les joueurs en forme. Quand vous préparez un recrutement de fin de saison, vous avez des joueurs que vous ne pouvez plus changer. Alors que là, en sélection, d’un match à un autre, vous pouvez changer les joueurs. Maintenant, il y a une gestion d’un seul match en trois jours de préparation, voire quatre ou cinq... Cela me paraît plus facile à faire qu’avec un club où tous les samedis, vous avez des problèmes, vous avez des matches. Là, en sélection, vous avez un travail qui est différent où il s’agit de rencontrer les joueurs, d’avoir un suivi pour pouvoir trouver de nouveaux joueurs. Parce que ce n’est pas tous les jours que vous allez voir ceux qui jouent dans de grands clubs, on connaît leur compétence, leur talent, ils jouent régulièrement donc ce n’est pas un problème. Mais l’intérêt, c’est de voir les joueurs qui peuvent aider la sélection et qui ne sont pas peut-être trop connus ou qui viennent d’arriver.

Vous avez travaillé en Europe et dans les pays du Golfe où les moyens financiers permettent une gestion très professionnelle. N’avez-vous pas quelques appréhensions par rapport à l’environnement africain qui est plus amateur et qui va être une découverte pour vous ?

Non ! Je n’ai aucune appréhension. J’ai vécu en Afrique tout petit au Tchad (son papa était dans l’Armée française). Donc depuis j’ai eu une sympathie pour le joueur africain. J’ai utilisé beaucoup de joueurs africains dans diverses formations que ce soient des Sénégalais, des Camerounais, j’aime leurs personnalités. Mais c’est que l’environnement par rapport à l’Europe n’est pas le même, mais il est certain qu’il faut être entouré par justement des locaux et être capable de s’adapter. Mais, avec l’expérience que j’ai vécue aux Emirats arabes unis (Al-Aïn). Vous savez. Je n’arrive pas pour dire, je vais utiliser ma méthode etc. Je pense que l’entraîneur, c’est quelqu’un qui doit s’adapter et un sélectionneur, encore plus, dans les caractéristiques culturelles.

Nos confrères français vous ont toujours présenté comme quelqu’un de très rigoureux, très rigide. D’abord, êtes-vous d’accord avec cette étiquette ? Ensuite, est-ce que ces traits de caractère sont compatibles avec la «décontraction» sénégalaise ?

Non ! Vous savez ce sont des choses qui ont été faites parce qu’elles sont très vieilles. Vous savez, les journalistes reprennent des choses sur le passé et tout ça date du temps où j’étais à Troyes quand le club était encore amateur. Quand je soumets un régime professionnel à des amateurs, ils peuvent être surpris par la découverte du professionnalisme. Si vous interrogez des garçons qui ont travaillé avec moi à Marseille où à Portsmouth récemment, ils vous diront… Parce que j’ai eu quelques Sénégalais, Aliou Cissé, Salif Diao… Je travaille avec un staff et je ne suis pas aussi directif comme vous avez eu à le dire. Parce que je fais confiance aux joueurs, mais maintenant, il faut aussi tracer la route. Le gros du boulot de sélectionneur, c’est de donner une ligne directrice, il faut savoir ce que l’on veut. Et c’est vrai que j’ai du caractère, mais cela ne veut pas dire que je suis fermé à la discussion, au dialogue.

Vous avez travaillé en Europe et aux Emirats Arabes unis où il y a des réalités économiques différentes de celle de l’Afrique. Est-ce que vos prétentions salariales ne peuvent pas rétracter les autorités sénégalaises ?

Justement, j’ai gagné un peu d’argent entre ces différentes expériences-là. Mais, ce n’est pas le moteur principal dans ma vie. Je travaille aussi pour le plaisir, on verra un peu les conditions. C’est vrai que ce qui m’intéresse plus, c’est le projet. Car un projet actif avec une sélection, avec une ambition et c’est quelque chose. J’arrive à un âge (50 ans en octobre) où il faut se faire plaisir dans le métier que l’on fait et pas simplement faire grossir simplement un compte en banque. Ce n’est pas mon moteur, ma philosophie de la vie. J’ai un âge où il faut profiter de la vie et faire des choses intéressantes avec des gens motivés, que ce soit des joueurs, des dirigeants, un staff. L’aspect financier n’est pas mon souci. Je sais que si je signe ici, je gagnerai moins que dans des clubs, mais c’est un choix.

Un des candidats au poste de sélectionneur national, votre compatriote Noël Tosi, a proposé de venir avec un staff notamment avec Michel Hidalgo. Proposez-vous de venir seul ou avec un staff ?

Ça fait partie des discussions qu’on aura (avec les autorités du football sénégalais), je m’appuierai aussi sur des ressources, des entraîneurs locaux. Car, il faut s’y appuyer. Maintenant, il faut rencontrer les gens, les dirigeants pour définir tout cela. Je pense aussi qu’on a besoin de travailler avec des gens de confiance, je pense qu’il y aura un panachage entre les deux possibilités, c’est-à-dire s’appuyer sur un adjoint ou des adjoints locaux.

Vous qui suivez le football européen et les Sénégalais qui y évoluent, est-ce que véritablement le Sénégal a présentement un potentiel pour gagner la Can en 2008 comme vous l’ambitionnez ?

Les choses vont trop vite dans le football. C’est vrai qu’on peut on s’attarder sur les joueurs qui sont en fin de carrière, on peut aussi regarder l’âge. Mais ce que j’ai pu voir lors de la dernière Can 2006, c’est que l’équipe était compétitive. Elle a manqué un peu de puissance sur le plan offensif, dans la zone de finition, mais il y avait de la créativité, il y a aussi des joueurs qui jouent dans les grands championnats européens. Donc effectivement, on (sic) a un potentiel pour gagner cette Can.

Le public sénégalais quand il s’agit de l’Equipe nationale …

(Il coupe) Quels sont les supporters de sélection qui ne sont pas exigeants ? En Afrique par exemple, dans les pays du Maghreb, au Cameroun et à Marseille, tous sont exigeants. Les Marseillais et les supporters en Angleterre sont parfois … (il se retient) C’est une passion qui est là. Et donc, ce qui est sûr c’est que cette pression, je l’ai connue à Marseille et je sais faire face. Je n’ai pas d’appréhensions par rapport à l’environnement parce que je suis un gagneur. De toute façon, même si je joue un match amical, je joue pour gagner. Donc tous mes efforts sont faits avec mon équipe pour gagner des matches. On n’est pas là pour uniquement faire de la figuration. Donc à partir du moment où l’on fait le maximum, j’ai la conscience tranquille, je sais que je peux me regarder dans une glace.

Mais le football représente un enjeu d’Etat au Sénégal, même des ministres peuvent sauter en cas de revers de l’Equipe nationale…

Oui, j’ai conscience de l’ampleur de la tâche et de la responsabilité qui est celle de sélectionneur du Sénégal. J’ai vraiment conscience de l’importance que cela représente aussi bien du point de vue politique, d’un point de vue affectif. J’ai conscience de ce que représente la sélection dans le cœur des Sénégalais.

Êtes-vous aussi conscient des nombreuses candidatures pour diriger le Sénégal ?

Il me paraît normal que dans une phase de réflexion que des dirigeants aient plusieurs candidatures à étudier.

N’était-il pas plus valorisant d’attendre qu’on vous contacte que de venir offrir vos services ?

Ce n’est pas moi qui ai offert mes services. Je n’ai pas sollicité, on m’a appelé pour me dire qu’il y avait possibilité d’avoir un poste ici. J’ai répondu à une invitation de la part d’un intermédiaire (Thierno Seydi, agent-Fifa).

Y a-t-il d’autres motivations qui vous ont poussé à prétendre diriger cette équipe du Sénégal ?

Non ! Pour moi, la motivation est essentiellement sportive, je suis un gagneur. Et je pense qu’on peut gagner avec cette équipe du Sénégal. Donc, c’est pour cela que cette sélection est intéressante.

Vous avez travaillé avec Mamadou Niang, Salif Diao, Aliou Cissé ou Habib Bèye, la personnalité du joueur sénégalais vous convient-il ?

Oui. Mais il faudra voir un peu avec les locaux, car pour ceux qui sont passés par une longue formation en France c’est différent. Je pense à des garçons comme Sylvain Ndiaye ou Bèye que j’ai côtoyés à Marseille, ou Mamadou Niang qui ont des formations très longues en France. Ce sont des garçons qui ont été très tôt «européanisés». Mais le Sénégalais a cette décontraction naturelle qui est dès fois un handicap et qu’il faut essayer de corriger et je pense qu’il serait intéressant d’avoir un entraîneur français pour justement amener à un équilibre à un mariage entre les gens, entre décontraction, cette fantaisie naturelle et un minimum de rigueur qui est nécessaire au football africain pour justement arriver à trouver des qualités et à obtenir des résultats.

L’Olympique de Marseille est un club très populaire au Sénégal, est-ce que le fait d’avoir été son entraîneur peut être un atout pour votre candidature ?

C’est un atout, au tout début. Parce que ça donne une crédibilité et déjà un respect et une sympathie parce qu’on connaît justement Marseille et la difficulté à travailler là-bas. Donc on est connu à travers cela. Cela peut servir pour une situation de début, mais très rapidement, il faut faire ses preuves et avoir des résultats.

Vous restez sur des limogeages à Marseille et à Portsmouth où vous n’êtes pas allé au bout de votre contrat, cela ne risque pas d’être un désavantage pour votre candidature ?

Il y a très peu d’entraîneurs qui terminent leur contrat. C’est la vie des entraîneurs de ne pas aller au bout de leur contrat puisque en permanence, dès qu’il y a des difficultés, c’est l’entraîneur qui est responsable. Et donc 9 fois sur 10, les entraîneurs ne vont pas au bout de leur contrat.

Les autorités du football ont exigé que le futur sélectionneur ait un vécu, votre manque de palmarès ne risque-t-il pas d’être un handicap ?

Ça c’est aux dirigeants de le faire. Cela fait vingt ans que je fais ce métier, j’ai fait dix ans à Nancy, neuf ans à Troyes et trois ans à Marseille. Donc, j’ai prouvé que je pouvais amener des équipes à un certain niveau, parce que j’ai participé avec Marseille à la Ligue Champions, ce qui est quand même une référence.

Les Sénégalais sont souvent des partisans du jeu offensif. Est-ce que dans le projet que vous allez proposer aux autorités sénégalaises, vous avez pris en compte cet aspect ?

C’est ma philosophie aussi, je pense que dans des grosses équipes, vous êtes condamnés à faire le jeu et cela dépend des talents que vous avez dans votre équipe. Et quand vous avez des garçons comme Henri Camara, comme El Hadj Diouf, vous avez des garçons créatifs mais il faut utiliser ce talent créatif pour l’efficacité. Car au finish, il y a aussi le résultat.

Cela passera-t-il forcément par le jeu de contres qui a toujours été ces dernières années l’arme de cette équipe du Sénégal ?

On sait que le contre est l’une des armes les plus efficaces du football moderne. Donc, il faut être capable d’avoir des qualités de contre de vitesse en particulier. C’est très intéressant et ça donne dès fois un football spectaculaire, justement vous avez beaucoup d’actions et je crois qu’il faut utiliser cette qualité des joueurs sénégalais qui sont basés sur cette explosivité, sur cette capacité dans les dribbles .

Qu’est-ce qui fait in fine les atouts de M. Perrin pour être sélectionneur du Sénégal ?

(Temps de réflexion) Ma connaissance du football, ma connaissance tactique et du jeu. Ensuite, je suis un meneur d’hommes et j’ai un bon contact avec les Africains en général. Donc, je pense que ce sont des qualités à la fois techniques et humaines qui nous permettent de mener un groupe.

Qu’est-ce qui peut vous handicaper ?

La seule chose, c’est de n’avoir pas encore entraîné une sélection. Mais il faudra s’appuyer sur des gens qui sont autour de vous, qui connaissent le travail d’une sélection. Vous savez une sélection pour moi, c’est comme quand j’étais à Marseille. Il faut travailler dans l’urgence, mais c’est quelque chose que j’ai en à vivre à Marseille où vous êtes condamné à réussir très, très vite, à la première saison. A Marseille, on a eu des résultats, mais effectivement la question se pose. Je n’ai pas eu à entraîner une sélection et ça mérite d’être posé.

REPERES

Alain Perrin

Date de naissance : 7 octobre 1956 à Lure (France)

Nationalité : Française

Carrière d’entraîneur : Nancy (France1983-1992, catégories juniors) Troyes (France, 1993-2002) ; Marseille (France, juin 2002-janvier 2004), Al-Aïn (Emirats Arabes Unis, juillet 2004-octobre 2004), Portsmouth (Avril 2005-novembre 2005).



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