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Et si le retrait des gros sponsors était une bonne chose pour l'arène…

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Et si le retrait des gros sponsors était une bonne chose pour l'arène…

Les amateurs de lutte avaient craint pour l'avenir de la lutte, avec le retrait des gros sponsors (sociétés de téléphonie mobile, notamment). Mais, même si la saison passée a été pauvre en « chocs de ténors », il ne s'est pratiquement passé aucun week-end où il n'y a pas eu de galas ou de combat. La preuve que la lutte peut s'adapter voire se réinventer. En plus, les « seconds couteaux » qui n'avaient pas trop voix au chapitre, ont pu lutter assez régulièrement. La tendance va-t-elle se poursuivre ? Le retrait des gros sponsors serait-il une chance pour la lutte ? Nous avons enquêté.  

Ce n’était pas si choc que cela, lors de la défunte saison de lutte ! Mis à part les face-à-face Yakhya Diop Yékini – Lac de Guiers 2 et Modou Lô – Gris Bordeaux, aucune autre grande affiche n’avait été ficelée. Les inconditionnels ont donc été sevrés de ces chocs de titans qui les poussaient en masse sur les travées des différentes… arènes de Dakar et d’ailleurs. 

Tout le contraire des années précédentes où ils avaient véritablement l’embarras du choix. Cette fois, les promoteurs, naguère prompts à se lancer dans une course effrénée aux affiches alléchantes, à coups de centaines de millions de francs, se sont illustrés par une discrétion inhabituelle voire un silence autant assourdissant qu’inquiétant. Tout portait finalement à croire qu’ils avaient mis leurs menaces à exécution. Et pour cause, il y a deux ans, Gaston Mbengue et Cie avaient sonné l’alerte et demandé aux « gros bras » de revoir à la baisse leurs prétentions financières, du fait, argumentaient-ils alors, du retrait des principaux bailleurs de l’arène, que sont notamment les opérateurs de téléphonie mobile comme Orange et Tigo.

Mais cette exigence, la bande à Balla Gaye 2 n’avait pas voulu en entendre parler. Résultat, on a assisté à un jeu d’échec entre les « match-makers » et les ténors où aucune partie n’entendait faire des concessions. « Ce bras de fer » a cependant profité aux lutteurs de seconde zone, qui, la saison dernière, ont fait vibrer le stadium Iba Mar Diop. Il ne se passait pratiquement aucun week-end, où il n’y a pas eu de gala de « petits combats » de lutte, au grand bonheur des « petits supporters ». Les « petits » promoteurs, en l’occurrence Serigne Modou Niang, Assane Ndiaye de Baol Production, Moustapha Kandji, Bamba Faye, entre autres, ne se sont guère souciés du cas des autres habitués à traiter avec la classe Vip. Ils en ont profité pour rafler le maximum d’affiches et vivre pleinement leur passion et leur saison. En fait, le retrait des sponsors n’a en rien baissé leurs ardeurs, contrairement aux grands promoteurs tels que Gaston Mbengue, Aziz Ndiaye, Luc Nicolaï, entres autres. D’ailleurs, pour décrocher une grosse affiche la défunte saison, Aziz Ndiaye et Gaston Mbengue en étaient réduits à faire une coproduction pour le choc Yakhya Diop Yékini – Lac de Guiers 2. Certains ténors comme Modou Lô et Gris Bordeaux ont, de leur côté, revu à la baisse leur cachet pour pouvoir descendre dans l’arène. Les autres ont tous passé une année blanche lourde de conséquences pour eux, surtout sur le plan financier.

Une tendance appelée à continuer… 
En effet, il n’est plus question pour les promoteurs de faire des « folies » dans l’arène. Avec ou sans sponsors, ils ont apparemment cette fois-ci décidé d’aller jusqu’au bout de leur logique baissière des cachets. La preuve, certains n’ont pas cédé face aux exigences des ténors la défunte saison et en ont zappé plus d’un. Bombardier, l’actuel « roi des arènes », ne dira pas le contraire, lui qui, en tant que « patron » de l’arène, a passé une année blanche. Une première dans l’histoire de la lutte avec frappe, mais cela n’a suscité aucun regret chez les promoteurs fidèles à leur ligne de conduite. Pour l’un d’eux, Aziz Ndiaye, la lutte a perdu tout ce qui faisait son charme. « Pour dire vrai, le business de la lutte ne marche plus comme avant.

Je le dis depuis deux ans et j’avais décidé de me retirer. Ce sport drainait la foule et beaucoup de sponsors mais tel n’est plus le cas maintenant », avait-il fait savoir la saison dernière. Le jeune promoteur qui a longtemps fait des « folies » dans l’arène pour décrocher des combats-chocs (Modou Lô 135 millions pour son combat contre Eumeu Séne 115 millions ou Balla Gaye plus de 140 millions face à Tapha Tine, voire Gris Bordeaux – Modou Lô qui lui a couté presque 200 millions de francs) est catégorique : seuls les lutteurs peuvent redresser la barre ; en quoi faisant ? Accepter de réduire leurs cachets pour que la lutte redémarre sur de nouvelles bases.

« Les gros cachets et toutes les folies qui allaient avec ne peuvent plus continuer. Les lutteurs ne veulent pas comprendre la situation actuelle. Mais, s’ils se référent au nombre de leurs pairs qui ont fait une année blanche, ils comprendront que la situation est critique. Il n’y a plus de Vip d’ailleurs dans l’arène. Ils ont tous eu deux défaites ou plus ». Autrement dit, aux yeux d’Aziz Ndiaye, tous les lutteurs se valent maintenant ! Et, dit-il, le cachet raisonnable, celui qu’il peut payer sans rechigner, c’est 50 millions. 
L’ancien « roi des arènes » Yakhya Diop Yékini, quant à lui, exhorte les jeunes lutteurs à s’investir et être plus sérieux parce que la lutte est en train de perdre du terrain.

« Quand certains sponsors n’acceptent plus de venir dans la lutte, c’est qu’il y a un problème. La violence, les mauvais comportements ne sous aident pas. Un lutteur doit montrer l’exemple, c’est à ce prix que les partenaires et sponsors reviendront dans la lutte », a-t-il récemment déclaré chez un confrère. Un message qui, certainement, concerne plus ses pairs de la classe Vip que les lutteurs dits de seconde zone qui n’ont eu aucune difficulté à décrocher des combats la défunte saison.

… au grand bonheur des « petits » promoteurs et lutteurs 
Ils ont en effet pu lutter assez régulièrement et montrer qu’ils ont leur place dans l’arène. De belles affiches ont fait le bonheur des amateurs lors de la saison dernière. Entre autres Gris 2 – Ablaye Ndiaye, Reug Reug – Brise de Mer, Garga 2 – Valdo, Ma Paul – Kara Doolé, Mod Dia – Cheikh Nguirane, Nger – Feugeuleu, Marley – Khadim Sarr, Konia – Doumboul, Ziza – Libidor, Puissance –Métro, Saloum Saloum - Diockel. Ndongo Lô de l’écurie Sa Ndiambour a de son côté raflé la palme en livrant trois combats durant la saison.

Il a battu Petit Niang et Ndigueul avant de perdre contre Niakh Diarignou. Les jeunes promoteurs Bamba Faye de la structure MGC, Alioune Guèye de Lune productions, Kandji Production, Assane Ndiaye de Baol Production ont damé le pion aux autres de l’autre camp. Ils ont livré même à leur manière une course aux « affichettes ». Battu la saison dernière par Bébé Saloum, Gambien, sociétaire de l’écurie Boul Falé, trouve que cette nouvelle donne doit continuer pour le bien des lutteurs de la jeune génération. « J’ai accepté de lutter pour le promoteur Manga 2, pour un cachet pas si fameux que cela, mais je trouve que c’était mieux que rien. J’avais besoin de faire mon come-back même si j’ai finalement perdu le combat.

Mais le constat est que tous les promoteurs se sont rués vers nous la saison dernière, et cela doit continuer ». D’après lui en effet, les match-makers se sont rués vers les jeunes lutteurs parce qu’ils avaient des difficultés pour ficeler les grosses affiches. Or, il ne doit pas en être ainsi. « Nous avons compris leurs difficultés parce que les sponsors se sont retirés de l’arène, c’est maintenant à eux de nous comprendre. Il faut qu’ils aident les jeunes lutteurs. Ces derniers peuvent répondre à leurs attentes et remplir les stades». Certains promoteurs ne comptent pourtant pas retourner leur veste même si les ténors ont revu à la baisse leurs prétentions financières. Assane Ndiaye de Baol Production a déjà ficelé 7 combats de choc entre les jeunes les plus redoutés de l’arène. Serigne Modou Niang, lui, compte ouvrir sa saison au mois d’octobre avec le duel Valdo – Saloum Saloum. Et d’autres affiches de « seconds couteaux » devraient suivre.

Un vrai mal pour un bien peut-être que ce retrait des sponsors combiné à la « détermination » des gros bras à maintenir toujours haut la barre de leurs aspirations pécuniaires…



1 Commentaires

  1. Auteur

    Manou

    En Septembre, 2016 (21:23 PM)
    le seul gros sponsor, c'est orange et peut être ses collègues opérateurs : tigo, expresso. leurs images ne collent pas toujours avec celle de la lutte et les lutteurs ont la nostalgie de leur argent.



    ces entreprises se sont retirés de l'arène non pas du fait de mauvais comportements des acteurs mais leur image devenait de plus en plus écorné par leur participation à la flambée des cachets de lutteurs. cela devenait un festin.



    un lutteur qui touche 140 millions dans un pays pauvre ou l'on parle d'émergence comme le Sénégal, c'est limite choquant. et quand il pense qu'en cas de victoire son cachet devrait monter, c'est de l'insolence.



    mais le monde de l'arène ne veut pas comprendre ça. il réclame alors que rien ne leur est dû.



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