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EXPLIQUEZ-NOUS… Henryk Kasperczak, sélectionneur national : «Eviter les erreurs de Ouagadougou»

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EXPLIQUEZ-NOUS… Henryk Kasperczak, sélectionneur national : «Eviter les erreurs de Ouagadougou»

Le premier match officiel à l’extérieur du sélectionneur national des Lions, Henryk Kasperczak a été un cauchemar. Face à une équipe du Burkina Faso, composée essentiellement de joueurs locaux, en octobre dernier, le technicien franco-polonais allait essuyer sa première défaite (1-0) à la tête de l’équipe nationale du Sénégal. Une contre-performance qui est restée en travers de la gorge de Kasperczak qui entend tirer toutes les leçons de cette défaite-surprise. Suffisant pour sonner l’alerte au moment d’aborder «un virage décisif» sur la route de «Ghana 2008», avec ces deux déplacements successifs en Tanzanie et au Mozambique. Un dernier virage que le coach des Lions entend préparer avec le plus grand sérieux, avec un groupe de 23 joueurs, qui sera privé de son capitaine, El Hadji Diouf, qui a finalement désisté après manifesté une grosse envie de faire partie du voyage.

Coach, ce sera la deuxième fois que vous allez jouer à l’extérieur. A l’issue du premier déplacement, vous avez concédé une défaite. Comment comptez-vous aborder ces deux matches contre la Tanzanie et le Mozambique ?

C’est vrai qu’on a fait un déplacement difficile au Burkina Faso. On a perdu le match. Maintenant, il ne faut pas refaire les mêmes erreurs qu’on a commises contre le Burkina à Ouagadougou Faso. On s’est fait un tout petit peu piégé contre le Burkina. L’équipe qu’on a vu ce jour-là, n’était pas la même qu’on avait vu avant. On les avait supervisés lors de leur préparation. Contre le Maroc, en match amical, par exemple. Ils ont adopté un autre système de jeu. Ils ont joué d’une manière totalement différente. En plus, ils avaient changé leur effectif. Ce sont des paramètres qu’il faudra tenir compte face à nos prochains adversaires.

En clair, il faudra retenir les leçons du Burkina

En effet, il faudra éviter le piège de Ouagadougou. Ces deux matches sont très importants pour le reste du parcours. On arrive dans un virage important et décisif avec deux déplacements. Le contexte sera certainement différent parce que chaque match a sa réalité. On va insister beaucoup sur la motivation des joueurs. On va bien aussi analyser cette équipe tanzanienne car il y aura des changements dans cette équipe.

Justement, quelles sont les dernières nouvelles sur la Tanzanie ?

Parait-il, l’entraîneur a complètement modifié son effectif. On va également essayer de suivre l’équipe dans la dernière préparation qu’elle va faire à Kampala avec un match contre l’Ouganda. Il faut s’attendre à beaucoup de changements du côté de l’adversaire. Et on va essayer de se préparer en fonction de ces éventuels changements. Mais, comme je dis toujours, il faudra garder la confiance et la sérénité. Il faut qu’on arrive à maîtriser cette situation. Il ne faut pas tomber dans l’euphorie. La Tanzanie n’est un grand pays de football. Ce n’est pas le Cameroun, le Nigeria, mais maintenant il faut savoir qu’il n’y a plus de petite équipe. Tous nos matches seront difficiles. On se souvient de ce qui nous est arrivé au Burkina Faso. On ne néglige rien. Maintenant, il va falloir qu’on compte d’abord sur nos propres forces. Vous savez, avec ces deux places, on arrive dans un virage décisif pour la suite de la compétition. Avec deux bons résultats, on peut assurer notre qualification avant de recevoir le Burkina Faso, en septembre. On va donc aligner une équipe super motivée.

Mais ce sera sans deux éléments-clés de l’attaque Diouf et Henri, forfaits pour cause de blessures ?

Ce sont deux joueurs qui ont beaucoup apporté à l’équipe par rapport à leur comportement et leur expérience. Notre capitaine, El Hadj Diouf et Henri Camara seront tous les deux absents pour ces deux déplacements. Ils sont blessés. Certainement qu’on va les récupérer plus tard. Malheureusement, ils ne seront avec nous pour ces deux déplacements.

Par contre les absences répétées de Babacar Guèye et de Souleymane Diawara posent problème…

Concernant Babacar Guèye, j’ai lu un article du joueur dans un journal de la place, disant qu’il n’était pas motivé pour venir en équipe nationale. J’ai décidé de l’appeler pour discuter avec lui. Malheureusement, malgré les nombreux messages que j’ai laissé sur son répondeur, je n’ai pas réussi à l’avoir au bout du fil. Il ne m’a pas rappelé. Pour l’instant, j’ai décidé donc de ne pas le convoquer. J’avais pensé le convoquer pour ces deux matches. On verra ce que cela va donner pour la suite. Peut-être qu’il sera convoqué pour les autres matches de l’équipe nationale. Je répète que je voulais convoquer Babacar Guèye, mais je n’arrivais pas à le joindre. Pour Souleymane Diawara, je ne sais pas pourquoi vous insistez sur lui. Il a également disparu. Il ne joue pas. Il faut suivre le joueur. Pour l’instant, il n’est pas compétitif. Cependant, la porte n’est pas fermée pour lui. Il faut avoir de bons arguments pour convoquer quelqu’un. Nous avons besoin de joueurs qui sont en bonne santé. Des joueurs qui jouent régulièrement. Je n’ai rien contre Souleymane (Diawara) à part ce qui s’est passé à Tours (Ndlr : le joueur avait déserté le lieu de regroupement des Lions contre la Côte d’Ivoire en amical, le 16 août 2006). C’est comme avec (Babacar) Guèye. Tout ce qui m’intéresse, c’est de bien jouer. On insiste beaucoup sur certains joueurs comme Souley-mane Diawara. J’ai ma conscience professionnelle. Je travaille en collaboration avec le staff technique et on fait des choix par rapport aux besoins.

Il y aussi Pape Bouba Diop. Peut-on expliquer son absence par l’épisode de sa blessure avant le match contre la Tanzanie à Dakar ?

Non je ne le pense pas. Vous savez, Bouba Diop est dans un contexte difficile. Il n’a pas joué les trois derniers matches de championnat. Il a depuis quelques temps, un souci avec son pied. Il doit prendre une décision personnelle. Il ne sait pas encore s’il doit être opéré ou pas. Il a traversé beaucoup de difficultés cette saison avec son club. J’ai déjà dit qu’on avait besoin de joueurs qui sont en bonne santé. Cela a toujours été mon discours. Il est blessé comme beaucoup d’autres qui ne sont pas sur la liste. Donc, il n’a pas été sélectionné pour ces deux matches. Il a toujours une chance de revenir en équipe nationale.

Et le cas des bi-nationaux, on dirait que c’est une bataille perdue d’avance

Souvent avec les bi-nationaux, ce qu’ils me disent, c’est qu’ils sont « intéressés » par l’équipe nationale du Sénégal et qu’ils veulent venir. Mais, souvent ils veulent qu’on leur laisse le temps de s’imposer dans leurs clubs et qu’ils réfléchissent mûrement avant de prendre une décision. Avec Dabo (Mouhamadou), il m’ a dit, une semaine avant qu’il n’a rien décidé. Et juste après, je le vois répondre à la sélection Espoirs de l’Equipe de France. Bakary Sagna, c’est la même chose. Il m’a toujours dit qu’il était intéressé par le Sénégal. Il faut savoir qu’on a tout fait pour que Bakary puisse intégrer l’Equipe nationale du Sénégal. Aujourd’hui, il est parti pour la sélection française. C’est toujours la même chose. C’est aussi le cas avec Gomis (Batéfimbi), il me demande d’attendre, qu’il veut gagner sa place avec Saint Etienne. Peut-être qu’il va emprunter la même direction. S’il est appelé en sélection demain, je pense qu’il va partir. J’espère me tromper. C’est juste vous dire que nous essayons tout notre possible pour que ces joueurs là viennent jouer pour la sélection nationale. Mais, on n’y peut rien s’ils ne veulent pas venir. Mais on va quand même continuer à appeler ceux qui sont intéressés.

Un mot sur le programme de l’équipe.

Le rassemblement est prévu ce lundi à Paris. On fera tous les jours une séance d’entraînement. Le départ pour la Tanzanie se fera le jeudi 31 mai prochain. On va jouer le 2 juin contre la Tanzanie, à 15 h à Mwanza. C’est une ville située à quelque 800 kilomètres de la capitale. On devait jouer dans la capitale. Apparemment, le stade n’est pas disponible. Ce sont les renseignements que nous avons reçus. On va s’organiser en fonction de la situation. Nous avons prévu un match amical contre le Malawi, le 9 ou le 10 juin. En principe, nous serons dans les meilleures conditions de travail pour préparer le match suivant, le 17 juin à Maputo.



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